Black Butler – Tome 12 : Yana Toboso

Black Butler - Tome 12

Titre : Black Butler – Tome 12

Auteur : Yana Toboso
Édition : Kana

Résumé :
Des cadavres ressuscités mais dépourvus d’âme se mettent à attaquer les passagers du luxueux paquebot Campania!

Tandis qu’un homme mystérieux mène l’enquête à bord, un menaçant iceberg se profile à l’horizon…

BLACK BUTLER -Tome-12Critique :
Que demander de mieux pour ma 666ème critique sur Babelio que la suite des aventures de Sebastian, mon diable de majordome préféré ? Le voilà embarqué, en compagnie de son maître, le  jeune Comte Ciel de Phantomhive, sur un bateau qui fait route vers New-York… Navire qui est rempli de cadavres en putréfaction qui reviennent à la vie… C’est ti pas beau, tout ça ?

Franchement, pouvait pas faire mieux pour un chiffre aussi mythique que le 666 ! C’est diabolique, même, d’avoir ce dernier tome sous la main juste au bon moment…

Alors, je vous préviens, si vous pensiez avoir affaire à un remake de « La croisière s’amuse », on en est loin, très loin. Nous sommes dans un shōnen quand même et le jeune comte Ciel est le chien de garde de la reine Victoria. Bref, ce n’est pas un gamin pleurnichard adepte des Bisounours.

Dans le tome précédent, nous avions appris que la société secrète Aurora proclamait à tout vents avoir rendu possible la résurrection de morts.

Voilà pourquoi le majordome de Ciel, Sebastian, s’était invité dans une réunion se tenant à bord d’un paquebot de luxe, le Campania. Ils ont un bon prétexte puisqu’ils font la traversée avec la famille de la copine de Ciel (qui ne sont pas au courant de la mission du jeune comte).

Si dans le tome 11 j’avais pouffé de rire avec le groupe hétéroclite dont les membres se reconnaissent au cri de ralliement : « Phénix » et à leur posture plus que débile, ici, fini de rire ! Les cadavres se baladent librement et ont une furieuse envie de vous dévorer tout cru.

S’ils criaient « On en a une énooorme envie », je penserais à Groquik, mais on est loin de ça… Ils veulent vraiment vous bouffer !

Des cercueils contenant des morts vivants, il y en avait à la poupe du bateau (le cul), mais Ciel et Sebastian étaient loin de se douter qu’il y en avait dix fois plus à la proue du navire (l’avant).

Barrez-vous, les cadavres sont lâchés et on ne peut en venir à bout qu’en leur brisant le crâne. Sebastian en a sali ses beaux gants blancs. Oh, c’est dégoutant, je viens de marcher dans une espèce de bouillie qui, un jour, a dû être un cerveau…

A bord du Campania, qui fait toujours route vers New-York, c’est déjà le carnage total à cause des zombies et puisqu’un malheur ne vient jamais seul, qu’est-ce que la vigie voit se profiler devant ses yeux ? Un énorme truc en provenance du Nord – du Nord, une fois de plus – et qui se nomme Iceberg…

Heu ? Attendez… Un navire énorme, trois cheminées, des différences de classes, un voyage à New-York, un iceberg non signalé ?? Tiens, ça me fait penser à un film… heu, un fait réel !

Oui, mais, le bateau gigantesque qui a coulé à cause d’un iceberg et d’une chanson de Céline Dion, emportant dans les flots glacés Léo Di Carpacchio, c’était en avril 1912 et là, nous sommes en plein règne de Victoria, peu de temps après Jack l’Eventreur… En 1889, pour être exact.

Alerte au Canada Dry© ! Ça ressemble au Titanic, mais c’est le Campania ! En tout cas, pas de favoritisme, ici, les zombies, malgré leurs yeux bandés et leur horrible puanteur, dévorent aussi bien les gens de la Première Classe que ceux de la Troisième.

Ne comptez pas sur ce tome pour mettre fin au suspense de « La croisière se fait trucider », non, non, faudra attendre le suivant.

De l’action à gogo, les deux Shingami plus dingue l’un que l’autre (dieux psychopompes, personnifications de la mort, sorte de Faucheuse) et qui veulent s’attaquer à Sebastian, tout en résolvant leur enquête du « comment des gens sans âme peuvent-ils revenir à la vie alors qu’on leur a pris leurs âmes » tout en étant obligé de les tuer une seconde fois… Mais que font les syndicats face à ces heures supp’ de travail non payé ?

Tiens, mais que font nos Shingami ? Non ? Si ! Ils se sont mis à la proue du navire et devinez à quoi ils jouent ? A la scène du « je suis le maître du monde » de Rose et Jack Dawson-Di Carpaccio. Céline ne chantait pas, ouf.

Bref, ça bouge dans tous les sens à tel point que parfois, on ne suit plus très bien en raison de toutes les onomatopées qui constellent le dessin. Avantage : l’auteur, quand il passe d’un protagoniste à un autre, signale où ils se trouvent.

Mention très bien à la famille d’Elizabeth, qui, étant chevaliers de la reine, sont prêt à sortir les sabres pour trucider les morts pas très vivants qui puent très fort. Anglais jusqu’au bout des ongles !

Mention spéciale à la séquence hot avec le beau Sebastian trempé… le pantalon aurait pu coller un peu plus pour nous dévoiler l’indévoilable. Au fait, les diables ont-ils un sexe ?

Une nouvelle fois enchantée de cette série ! Dire que je dois attendre octobre pour lire la suite !

Lu dans le cadre des Challenges « Thrillers et polars » de Liliba, « I Love London » de Maggie et Titine, « Le mois anglais » chez Titine. et le challenge « Victorien » chez Arieste.

Wiggins et Sherlock contre Napoléon : Béatrice Nicodème [Saga Wiggins 4]

Titre : Wiggins et Sherlock contre Napoléon

Auteur : Béatrice Nicodème
Édition : Syros (2007)

Résumé :
Wiggins est un peu déçu par la nouvelle mission que lui a confiée Sherlock Holmes : il aurait préféré enquêter sur le redoutable « Napoléon du crime » avec le détective plutôt que de filer Robert Petticoat, un jeune noble soupçonné d’appartenir à un réseau anarchiste.

D’autant que Petticoat sillonne Londres en tous sens du matin au soir ! Un après-midi, Wiggins le suit dans les allées de la National Gallery, où tous deux restent jusqu’à la fermeture.

Le lendemain, on apprend qu’un très célèbre tableau du musée a disparu…

Critique : 
♪ My, my, at Waterloo Napoleon did surrender; ♫ Oh yeah, and I have met my destiny in quite a similar way; ♪ The history book on the shelf; ♪ Is always repeating itself ♫

Oh, les Suédois ! On arrête de chanter, là, c’est pas le concours Eurovision, ici. Déjà que Points fait sa pub avec « ceci n’est pas un polar suédois »… Faut la mettre en veilleuse, les Vikings…

Pour tout holmésien qui se respecte, « Napoléon » ne signifie pas l’empereur qui a gagné des tas de batailles mais dont on ne retient que sa défaite à Waterloo, mais plutôt l’empereur du crime organisé à Londres, le Napoléon du crime : Moriarty ! (qui aura son Waterloo aux chutes de Reichenbach).

Le titre nous laissait donc présager la présence de la Némésis de Holmes, celle qui failli le tuer (et son créateur tua bel et bien Holmes dans le chutes avant de lui faire faire le coup de Jésus : « coucou me revoilou » pour notre plus grand bonheur).

Et notre apprenti détective, là dedans ? Wiggins est un peu déçu (euphémisme) par la nouvelle mission que lui a confiée Sherlock Holmes : filer Robert Petticoat, jeune noble soupçonné d’appartenir à un réseau anarchiste. Notre détective en herbe aurait préféré enquêter sur le redoutable « Napoléon du crime » avec le détective.

Il est frustré – bien que la filature lui donnera l’occasion d’user de certains de ses talents – parce que Petticoat sillonne Londres en long et en large, du matin au soir ! Fatiguant et il a l’impression de faire tout cela pour rien, alors qu’il aurait été cent fois mieux d’aider Holmes avec son Napoléon, là.

Bon, sa filature lui fera gagner un ami, tout n’est pas perdu.

Un après-midi, alors que Wiggins suit son bonhomme à la National Gallery, ils y restent tellement de temps qu’ils sont les derniers à quitter les lieux et le lendemain, un tableau à été volé dans cette galerie !

Mais alors ? Serait-ce ? La suite se trouve dans le livre…

Ce roman se lit d’un coup, sans même prendre une pause. Le style d’écriture est fait pour les plus jeunes (12 ans) sans pour autant être niais. Il y a de l’aventure, des retournements de situation et Wiggins aura fort à faire parce que Holmes n’est pas toujours là pour l’aider.

Ici, le célèbre détective fait même une faute sur un personnage qui, tout compte fait, n’est pas si terrible que ça ! Wiggins tiendra sa revanche sur l’homme du 221b ! Pour une fois qu’il sait quelque chose que le détective ne sait pas…

Mais pour le gros œuvre, c’est Sherlock qui reste le meilleur ! Il résout toute l’affaire, même s’il commet deux erreurs. La preuve qu’il n’est ps infaillible et qu’il est humain. De plus, il n’a pas peur de reconnaître ses erreurs, surtout dans le canon (écrits originaux de Conan Doyle).

Son assistant est parfois trop impulsif, lui, il ne réfléchit pas, alors qu’avec un peu de modération, il aurait compris certaines ruses du détective.

Napoléon, dans tout cela ? Oui, il est présent et aura même le privilège de se faire faucher des objets par un jeune pickpocket !

Une enquête agréable à suivre, sans se prendre la tête, des personnages attachants, un apprenti détective qui apprend, qui fait des erreurs et qui essaye de se corriger pour arriver au niveau du Maître.

Livre participant au Challenge « Thrillers et polars » de Liliba, au Challenge « Polar Historique » de Samlor, au Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, au Challenge « I Love London » de Maggie et Titin, au Challenge « Le mois anglais » chez Titine et Lou et au Challenge « Victorien » chez Arieste.

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Les enquêtes d’Enola Holmes – Tome 5 – L’énigme du message perdu : Nancy Springer

Titre : Les enquêtes d’Enola Holmes – Tome 5 : L’énigme du message perdu (The Case of the Cryptic Crinoline)

Auteur : Nancy Springer
Édition : Nathan (2010 – 2012)

Résumé :
Depuis près d’un an, je parviens à me soustraire à la vigilance de mes frères aînés, Mycroft et Sherlock Holmes qui s’entêtent à vouloir m’expédier en pension pour faire de moi une lady.

Grâce à mon cabinet de « Spécialiste » en recherches – Toutes disparitions », et sous une fausse identité, je concurrence désormais mon détective de frère sur son propre terrain – parfois même avec plus de succès que lui !

Mais voilà qu’en ce jour de juin 1889, regagnant mon logis, je découvre un spectacle effroyable : tiroirs arrachés, étagères vidées, débris de vaisselle sur le plancher.

Et surtout, surtout, aucune trace de Mrs Tupper ma chère petite logeuse sourde comme un pot ! Aussitôt, je me lance à sa recherche, avec pour seuls indices quelques jupons épars et un énigmatique message…

Critique :
Je dépose plainte : le roman est plus court que les précédents, seulement 200 pages ! L’intrigue policière est intéressante, toujours agréable à lire et on s’attache à Enola. Je sens que je vais avoir du mal à la quitter.

Le style d’écriture est toujours agréable, bien écrit, il y a des situations cocasses, les explications sur la société victorienne ainsi que les descriptions de Londres sont réalistes, sans oublier que nous avons le combat « beaux quartiers vs bas-fonds », les péripéties d’Enola et le chassé-croisé avec son frère Sherlock ne sont pas dénués d’humour.

Quel chassé-croisé ? Mais enfin, vous suivez ou vous venez de prendre le train en marche ? Pour les p’tits derniers, Enola Holmes est la sœur cadette de Sherlock et Mycroft Holmes, leur mère a disparu et la petite de 15 ans a filé à l’anglaise, elle vit seule à Londres et fait tout ce qu’il faut pour ne pas tomber dans les mains de ses frères, qui souhaitent l’enfermer dans un pensionnat pour jeunes filles de bonne famille.

J’ai regretté de ne pas avoir de nouvelles de maman Holmes. Rien, nada, que dalle. Maman ne répond pas aux petites annonces codées de sa fille et aucune indiscrétions ne transpire de chez les vieilles rombières : silence radio total.

Perturbant car je pensais (et je ne dois pas être la seule à l’avoir pensé) que Nancy Springer allait, au fur et à mesure des tomes, nous ramener vers l’élément déclencheur de la série, à savoir : maman partie, provoquant l’arrivée des frangins Holmes, entrainant la fuite d’Enola, son émancipation et le début de sa carrière d’apprentie détective.

Peut-être est-ce voulu… Une vision fugace de la fin m’étant venue à l’esprit, me faisant pencher pour… Non, je ne dirai rien ! Seul le tome 6 me dira si j’ai bien deviné.

Point de vue intrigue, c’est un peu différent : la logeuse d’Enola, la vieille Mrs Tupper (ware ?) a reçu d’étranges menaces via un billet anonyme.

La vioque est kidnappée et sa maison retournée de fond en comble.

Non mais, ça va pas, non ? On s’attaque aux p’tits vieux qui n’ont même pas une épargne pension digne de ce nom ?

Le sang d’Enola Holmes ne fait qu’un tour. Pourquoi s’en prendre à une veuve sans le sou, dont la seule richesse semble être une robe de crinoline en soie bleu de Prusse. Si encore elle avait eu des actions dans les pétrochimiques…

Quoi ? Qu’est-ce que je viens de dire, là ? Elle possède une robe de crinoline en soie bleu de Prusse ? Hé, fashion victim, la Tupper (ware) ? Comment possède-t-elle cette super robe, elle ? Volée au Zara du coin ?

Comme nous sommes en 1889, pas question de Googeliser le nom de la logeuse, donc, on travaille à l’ancienne et on fouille le passé de la dame.

Enola va croiser, durant son enquête, l’ombre d’une grande dame, recroiser par la même occasion Sherlock qui passait dans le coin, avant de faire feu des deux fuseaux pour ne pas qu’il lui mette la main au collet.

A peine plus de 200 pages, le livre ! Pas à dire, ça frétille dans tous les sens, même si l’intrigue, bien qu’agréable et distrayante à lire, ne fera jamais repousser les jambes d’un cul-de-jatte ou casser les trois pattes d’un canard.

Oh, tiens, une lueur chez Sherlock ! Non, il ne vient pas de souscrire à la fée électricité chez Electrabel ou GDF-Suez, mais il est en train de comprendre que le bonheur de sa petite soeur n’a pas de prix, qu’il ne se bride pas comme un cheval et qu’il ne se met pas en pensionnat…

Vivement la suite ! Oh, ce sera déjà le dernier de la série… Snif.

Lu dans le cadre des Challenges « Thrillers et polars » de Liliba,  « Polar Historique » de Samlor,  « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, « I Love London » de Maggie et Titine, « Le mois anglais » chez Titine. et le challenge « Victorien » chez Arieste.

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Les enquêtes d’Enola Holmes – Tome 4 – Le secret de l’éventail : Nancy Springer

Titre : Les enquêtes d’Enola Holmes – Tome 4 : Le secret de l’éventail (The Case of the Peculiar Pink Fan)

Auteur : Nancy Springer
Édition : Nathan (2009 2010 )

Résumé :
Voilà déjà plus de huit mois que j’ai échappé à la vigilance de mes aînés, Mycroft et Sherlock Holmes, qui s’étaient mis en tête de m’expédier en pension pour faire de moi une lady.

Je m’emploie depuis, par l’intermédiaire de mon cabinet de « Spécialiste en recherches ? Toutes disparitions », à résoudre des enquêtes ? parfois même plus efficacement que mon détective de frère ! Or voici qu’en ce jour de mai 1889 mon chemin croise une ancienne connaissance, lady Cecily Alistair.

Il est clair qu’elle est en plein désarroi ! Juste avant de disparaître, encadrée de deux sévères chaperonnes, elle me glisse furtivement un éventail rose, qui recèle un mystérieux message.

Décidée à porter secours à ma jeune amie en détresse, je m’efforce d’en percer le secret. Je ne le sais pas encore, mais, dans cette entreprise, je vais me retrouver bientôt face à un autre détective, investi de la même mission… mon frère Sherlock.

Critique :

Tiens donc, v’là ti pas une ancienne connaissance que nous avions croisé dans le tome 2 « L’affaire Lady Alistair » : la jeune Cécily qui avait été enlevée et droguée (y’a plus d’jeunesse) ! Le monde est petit, non ?

L’auteur, pour nous mettre directement dans le bain, a décidé de nous entraîner dans un lieu d’aisance… et elle fait bien puisqu’elle a l’ambition de nous faire découvrir le Londres tel qu’il était, avec ses bons et ses mauvais côtés. Là, je vous rassure de suite, l’auteur ne sombrera pas dans la scatologie. Quoi ? Ah, vous auriez aimé des détails… Pas de chance.

Aux latrines, la demoiselle Cecily (et pas Cécilia) n’a pas l’air dans son assiette… Non pas qu’elle souffre de diarrhée aiguë, mais juste parce qu’elle est escortée par deux vieilles biques mal baisées, aux manières fort rêches (normal, jamais baisées, donc, elles sont fort sèches).

De plus, la jeune fille est engoncée dans une toilette qui entrave le moindre de ses mouvements. A si elle avait connu les jean’s ! Plus simple d’aller au petit coin en jean’s que lorsque qu’on est empêtrée dans des jupons, des sous-jupons, des corsets, des machins et des trucs qui rendent l’opération de vidange aussi complexe que si on devait extirper une idée lumineuse du cerveau de Nabilla et Bush Jr.

C’est son jour de chance puisqu’Enola est elle aussi dans les toilettes (les miracles de la narration) et notre pauvre coincée lui communiquera un message de détresse original…

Un peu à la manière de Louis De Funès dans « La folie des grandeurs », quand il était déguisé en vieille rombière et qu’il agitait son éventail devant Blaise (Yves Montand) qui ne l’avait pas reconnu ou celle  d’Alice Sapritch (même film, scène du stip), l’allusion sexuelle en moins, évidemment !

Le cerveau un peu embrumé, Enola mettra quelques heures avant de comprendre le message caché de la pauvre fille qui ne pouvait même pas aller faire pipi toute seule.

Dans quel guêpier Cécily Alistair s’est-elle donc encore fourrée, bien malgré elle ? Aurait-elle enfilé une guêpière devant ses gardiennes eunuques ?

Pourquoi sa mère, lady Theodora, ne répond-t-elle à aucun message et ne reçoit-elle aucune visite ? Chez les gens de la Haute, c’est « shocking ».

Que cache cette famille (un ogre, une sorcière ?) qui, pour bien se faire voir de la bonne société, n’hésiterait pas à compromettre la naïveté de Cecily, qui est jeune fille abîmée moralement car elle souffre de troubles de la personnalité ?

Vous le saurez en lisant le tome 4 des aventures d’Enola Holmes !

Dans cette série, c’est place aux femmes (contrairement aux histoires de Conan Doyle). La petite soeur fictive de Sherlock en profitera pour nous décrire l’injuste condition de notre sexe « faible ».

Enola est une jeune fille rebelle (héritage de sa suffragiste de maman) : elle s’est enfuie pour éviter de se retrouver enfermée dans une école pour « jeunes filles de bonne famille » par son frère Mycroft parce qu’elle n’en a rien à foutre d’apprendre « les arts domestiques dans l’attente de son prochain mariage ». Et puis quoi encore ?

Loin d’être une pique-assiette, elle a monté son cabinet spécialisé en recherches, se camoufle sous des déguisements et se joue même de ses propres frères, passant sous leur nez sans qu’ils ne la reconnaissent ! Humour garantit.

Enola se trouvera aussi face à Sherlock et on sent bien qu’elle a envie de se rapprocher de lui, de tisser des liens affectifs avec le frangin, mais la confiance est une denrée rare chez les Holmes ! Pourtant Sherlock est amusé par le tour de force de sa petite sœur et de la colère qu’elle suscite chez l’aîné, Mycroft.

Ce quatrième tome se lit d’une traite ! Chapeau bas aussi, parce qu’au fil des tomes, le style d’écriture ne se délétère pas et ne sombre pas vers le pis en pis (Gruz, je viens de la placer). Mieux, je bois du petit-lait en lisant Enola.

J’ai déjà fait l’éloge de ses nombreuses qualités et je le répète, cette série est une lecture agréable, sans prise de tête et conseillée pour ceux qui voudraient découvrir Sherlock Holmes autrement que par les récits de son père littéraire.

Convient aussi pour les amateurs de gentilles intrigues policières – qui ne casseront pas trois roues au chariot d’un cul-de-jatte – avec un fond de vérité Historique ou pour ceux qui, après avoir lu des tas de romans noirs, voudraient se refaire une santé.

Convient aussi pour les holmésiens de tous poils qui voudraient changer de lecture et trouver un peu de fraîcheur.

Lu dans le cadre des Challenges « Thrillers et polars » de Liliba,  « Polar Historique » de Samlor,  « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, « I Love London » de Maggie et Titine, « Le mois anglais » chez Titine. et le challenge « Victorien » chez Arieste.

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Un rival pour Sherlock Holmes : Béatrice Nicodème [Saga Wiggins 3]

Titre : Un rival pour Sherlock Holmes

Auteur : Béatrice Nicodème
Édition : Hachette Jeunesse (1997)

Résumé :
Deux enquêtes à la fois : un vrai casse-tête ! Le jeune Wiggins ne sait plus comment s’y prendre. Retrouver l’insaisissable Mr Charleston, c’est déjà un défi ! Mais la mission confiée par Sherlock Holmes se révèle encore plus périlleuse.

Pour le petit vendeur de journaux, Londres devient un véritable coupe-gorge. D’autant que le célèbre détective ne fait rien pour l’aider.

Critique : 

– DEMANDEZ L’ÉDITION DE CE MATIN ! ÉDITION SPÉCIALE ! LA CRITIQUE DE LA NOUVELLE AVENTURE DE WIGGINS L’APPRENTI DÉTECTIVE EST ARRIVÉE.

SERA-T-IL UN RIVAL SHERLOCK HOLMES ? VOUS LE SAUREZ EN LISANT LA CRITIQUE.

Wiggins, orphelin de père, vit à Whitechapel, seul, sa mère étant logée chez les maîtres qu’elle sert. Il vend des journaux à la criée (d’où mon intro en gueulant) et là, ce matin, stupeur ! On a retrouvé un survivant du naufrage du bateau le « Francis Drake », après 8 ans. Wiggins espère que ce soit son père, marin du Drake et disparu en mer avec le navire.

Hélas pour lui, ce n’est pas son père, mais un autre marin, Mr Black, qui dit avoir bien connu son père et qui le charge d’une mission : retrouver un certain Charleston, non pas pour le faire danser, mais pour tenter de récupérer l’argent gagné au jeu par Black et papa Wiggins que Charleston avait volé (il n’était pas sur le navire, lui).

Wiggins, apprenti détective, à encore beaucoup à apprendre… Moi, j’ai vu venir la combine de loin, surtout quand l’homme lui a expliqué qu’il avait perdu son oreille à cause d’un crocodile… Un détail me frappa soudain (déjà que j’étais plus que méfiante).

Hé, on me l’a fait pas à moi ! J’ai vu « Crocodile Dundee » au moins 10 fois, dont la première au ciné. Faut pas me prendre pour une débile, les crocos, ça me connait ! D’ailleurs, ils fabriquent des sacs et des souliers magnifiques.

Hélas, Wiggins n’avait pas vu le film et ne possédait pas non plus la chaîne du National Geographic comme moi… Année 1889 oblige. Il ne voit pas venir l’autre avec ses gros sabots et se lance sur la piste de Charleston, tout en continuant de vendre les journaux.

Et oui, à cette époque là, les gamins du East End bossaient – ou volaient – pour ne pas crever de faim (et ça revient à l’ordre du jour depuis la crise, le travail des gosses, je veux dire), Wiggins n’y échappe pas et la viande n’est pas au rendez-vous chaque soir dans son assiette.

Heureusement que pour arrondir ses fins de mois, il a la chance d’être souvent engagé par Sherlock Holmes. Wiggins veut devenir détective, comme lui.

Ce 3e roman mettant en scène le jeune Wiggins est plus épais que ces précédents, et donc, plus étoffé.

Notre détective en herbe se retrouve avec deux enquêtes sur les bras :  retrouver Mr Charleston ainsi que le propriétaire de la bourse en cuir de Russie perdue lors d’un vol au ministère, c’est un vrai casse-tête !

La mission confiée par Sherlock Holmes se révèle encore plus périlleuse, pour notre plus grand bonheur. Wiggins va devoir faire preuve de ruse, de courage et avoir des yeux dans le dos. Heureusement qu’il a des bons copains parce que Holmes n’a pas l’air de vouloir l’aider.

En est-il si sûr ??

Quelques surprises au menu, des filatures, des pièges, des déguisement à la pelle, un peu d’humour dans les réflexions du garçon. Et les deux histoires, seraient-elles si séparées que cela ?

Le style d’écriture est simple et conviendra aux enfants à partir de 10 ans (je précise pour Jeranjou) qui voudraient découvrir Sherlock Holmes.

La personnalité du détective est bien respectée, il est présent mais n’étouffe pas Wiggins, qui a encore fort à faire avant de faire de l’ombre à Holmes.  Un rival ? Pas encore pour tout de suite, mais il y travaille.

Quant à l’intrigue, elle est fournie (187 pages) mais reste simple dans ses ramifications. C’est même Wiggins qui s’y perd à la fin !

Une lecture sans se prendre la tête, rapide et agréable. Une pause bienvenue si vous vous enfilez des romans noirs l’un à la suite de l’autre.

Titre participant aux Challenges « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict,  « Thrillers et polars » de Liliba,  « Polar Historique » de Samlor, « I Love London » de Maggie et Titine « Le mois anglais » chez Titine et Lou et le challenge « Victorien » de chez Arieste.

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Les enquêtes d’Enola Holmes – Tome 3 – Le mystère des pavots blancs : Nancy Springer

Titre : Les enquêtes d’Enola Holmes – Tome 3 : Le mystère des pavots blancs (The Case of the Bizarre Bouquets)

Auteur : Nancy Springer
Édition : Nathan (2008 – 2011)

Résumé :
Se choisir un nom n’est pas chose facile.

D’autant que mon prénom, Enola, qui à l’envers se lit : alone – en anglais : seule – me va comme un gant.

Je me vois pourtant condamnée aux pseudonymes, seul moyen d’échapper à mes frères aînés, Mycroft et Sherlock Holmes, qui se sont mis en tête de m’expédier en pension pour faire de moi une lady. Peine perdue ! J’ai maintes fois réussi à tromper leur vigilance, allant même jusqu’à résoudre des enquêtes qui laissait perplexe mon détective de frère.

Or, en ce frais matin de mars 1889, dans l’East End de Londres, alors que je m’inventais encore une nouvelle identité, mon attention fut captée par un titre du Daily Telegraph : Mystérieuse disparition de l’associé de Mr Sherlock Holmes – le Dr Watson introuvable !

Deux personnes déjà cherchaient à savoir où se trouvait le Dr Watson : sa femme, il va de soi; et son meilleur ami, mon frère Sherlock.

On pouvait désormais eu ajouter une troisième : moi.

Critique : 

Oui, je m’enfile l’intégrale des Enola Holmes ! Pas ma faute, mais celle du « Mois anglais » chez Titine et Lou. Je vis à l’heure anglaise durant tour le mois de juin, affalée sur une chaise longue, au soleil et buvant de la bièr.., heu, du thé, à profusion.

C’est avec plaisir que je retrouve la petite sœur de Sherlock Holmes, qui a réussi à échapper in extremis à la surveillance de son détective de frère.

Notre héroïne vit dans une petite chambre et elle se fait la plus discrète possible, son cabinet de « spécialiste en recherches et toutes disparitions » étant momentanément fermé. Trop dangereux !

Il lui faut s’inventer une nouvelle identité mais elle a un soucis : Enola est une grande dégingandée, sans atouts « majeurs » bien placés, tout en menton, bref, comme le célèbre Jean-Claude Duss, elle ne peut pas tout miser sur son physique..

Oui, si la demoiselle a hérité d’un patrimoine génétique généreux au niveau de l’intellect, si elle a la ruse du renard et la fougue d’une jeune pouliche non débourrée, elle a une fâcheuse tendance à se déprécier physiquement.

Mais puisqu’il lui faut une nouvelle identité, pourquoi ne pas devenir une Lady raffinée et pleine de charme ? Poupoupidou…

Viola Everseau entre en donc en scène et c’est réussi. La top classe.

Mais pourquoi se déguiser, au fait ? Parce que notre petite amie a une nouvelle enquête et pas des moindres.

Il s’agit en fait de savoir ce qu’il est advenu du docteur Watson qui a disparu. Pour commencer, il faut aller chez son épouse, donc, se déguiser. Vous suivez ?

Nouvelle identité, nouvelle enquête et une nouvelle fois déjouer les manoeuvres de Sherlock qui la cherche, jouer au chat et à la souris, tout en recherchant Watson et sa mère ! Quinze ans et déjà un boulot de malade.

Un véritable chassé-croisé de messages codés, de filatures, de cache-cache entre notre Enola, son grand frère Mycroft, son autre frère Sherlock et la mère d’Enola. Sont fous, ces Holmes !

Quand à Watson, il y est, chez les fous !

Nancy Springer, l’auteur, nous offre une nouvelle plongée dans le Londres victorien bien restitué; nous parle des vêtements (on en apprend un peu plus à chaque tome); les frères Holmes sont assez fidèles aux personnages canoniques, tout en ayant été adaptés.

Enola évolue au fil des tomes, grandit, s’émancipe; l’enquête ne cassera pas la baraque mais elle est plaisante à lire et le charme des ouvrages réside dans la somme de petits détails que nous apprenons sur l’époque, dont ceux sur les droits des femmes.

Quels droits des femmes ? Heu, ben y’en a pas beaucoup, mais nous avons autant de droits qu’un gosse de 10 ans. Ah, 3 féministes qui me lisaient sont tombées dans les pommes et une est allée chercher ses calicots pour monter au front. Hé, on se calme, nous sommes en 1889.

L’auteur, au travers de son personnage, dénonce les absurdités de l’époque, tel que le fait que vous ne pouviez pas laisser entrevoir un soupçon de votre cheville, mesdames ! Par contre, vos robes du soir étaient tellement décolletées qu’elles vous faisaient risquer une pneumonie. A croire que les hommes préféraient admirer la naissance de vos roploplos plutôt que vos chevilles.

Un lecture idéale pour les plus jeunes lecteurs qui voudraient découvrir Sherlock Holmes autrement que par les écrits de Conan Doyle (le détective n’est pas trop dénaturé et son esprit de fin limier, redoutable renard, est bien présent) ou pour des lecteurs plus âgés qui voudraient en apprendre un peu plus sur l’époque, ou lire un roman sans se prendre la tête tout en passant un bon moment de lecture.

Un très bon moment de divertissement littéraire que je viens d’avoir !

Petit bémol : Watson a l’air de ne pas avoir trop de séquelles de son séjour chez les dingos. Pourtant, un léger traumatisme passager aurait ajouté un peu plus de réalisme à cet épisode…

Lu dans le cadre des Challenges « Thrillers et polars » de Liliba,  « Polar Historique » de Samlor,  « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, « I Love London » de Maggie et Titine, « Le mois anglais » chez Titine. et le challenge « Victorien » chez Arieste.

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Jack l’Éventreur – Tome 2 – Le Protocole Hypnos : Debois & Poupard

Titre : Jack l’éventreur, Tome 2 : Le Protocole Hypnos

Scénariste : François Debois
Dessinateur : Poupard
Édition : Soleil (2013)

DSC_0875Résumé :
Printemps 1889. Plusieurs mois ont passé depuis les événements qui ont ensanglanté Whitechapel et la vie a repris son cours pour tous les miséreux qui y résident.

L’inspecteur Frederick Abberline fait la chasse aux souteneurs, qui ont fait mettre les bouchées doubles à leurs filles pour combler le manque-à-gagner imposé par Jack. Mais son obsession de justice le pousse à des méthodes peu conventionnelles pour Scotland Yard, et son fidèle compagnon George Godley le met en garde. Il est peut-être temps qu’il prenne le large.

Une série de meurtres similaires dans leur mode opératoire à ceux de Jack a été commise à Paris. Tandis qu’Abberline traverse la manche pour débusquer le tueur, Godley est sollicité pour une nouvelle affaire : un docteur retrouvé éventré dans une pièce fermée de l’intérieur. Seul indice : un manuscrit en arcado-cypriote qui contient des révélations troublantes.

Deux enquêtes, deux tueurs. Tout est lié, le protocole Hypnos est la clé et Abberline va devoir affronter l’insoutenable vérité…

Critique :

♫Le soleil vient de se coucher, Encore une belle nuitée, ♫ Il va bientôt arriver… l’ami des prostituées, ♪ Il vient toujours au bon moment, ♪Avec son scalpel qu’il te fou dedans, ♫ L’ami des prostituées, L’ami qui les a éventrées ♪ Il choisit toujours la bonne heure, celle où il n’y a pas de lueur, l’ami du sang qui va gicler, l’ami qui les a tuées ♪

Si en lisant ces lignes vous aviez la chanson de « L’ami Ricoré », et bien, c’est pas faux parce que je me suis basée la-dessus pour mon intro. Me demandez pas d’où ça vient, c’est mon esprit un peu barge qui me souffle des idées.

Bref, nous avions commencé le tome précédent avec l’inspecteur Abberline cloîtré dans le trou du cul du monde, en train de rédiger son journal, nous expliquant son enquête sur l’Éventreur, ses tourments personnels (Abberline) et je me demandais de quel horrible secret il était le dépositaire pour écrire aussi fébrilement.

Là, les révélations allaient arriver et j’avoue que je ne m’attendais pas à ça du tout. A bas les vieilles théories remâchées par tous et place à la nouveauté.

Un truc de dingue, une enquête de fou, des meurtres au Nevada (oui, aux États-Unis) et à Paris qui ressemblent à s’y méprendre à ceux de Jack (qui pourtant a terminé son job à Whitechapel – sa petite entreprise s’exporterait bien et ne connaitrait pas la crise, on dirait) et la population du quartier de Whitechapel qui gronde parce non, rien ne va chez elle.

Les souteneurs ont demandé à leur paripépati… à leurs putes de mettre les bouchés doubles (si je puis me permettre l’expression) pour récupérer le fric perdu durant le règne de Jack… Mais bon, c’est comme en commerce, on ne peut pas doubler le nombre de clients du jour au lendemain !

L’inspecteur Abberline n’est pas au bout de ses surprises, le lecteur non plus, sauf s’il a eu le malheur de lire le 4ème de couverture un peu trop volubile à mon goût puisqu’il déflore une partie du mystère.

Qui a tué ? On murmure que le commissaire Derrick ne serait pas étranger à l’affaire… Hé, vous ne pensez pas que j’allais vous le dire, non ?

Les dessins rendent bien l’atmosphère lourde du quartier de Whitechapel, ils vous montreront l’avenue des Champs-Élysées sans voitures, mais avec des cab et des fiacres et la tour Eiffel en construction en prévision de l’exposition universelle de Paris où on exposait même des indigènes en provenance directe des colonies françaises.

Un bon scénario, inattendu, coup de pied au cul, même. Deux tomes et l’affaire est réglée, sans trainer en longueur.

Le final ? C’est retors, c’est salaud, c’est bien amené, du suspense, des questions, des sueurs froides, les auteurs nous ont mené par le bout du nez et on les a suivi avec plaisir jusqu’à ce dénouement final où on a envie de crier « hé, j’en veux encore un autre, moi ».

Lu dans le cadre des Challenges « Thrillers et polars » de Liliba,  « Polar Historique » de Samlor,  « I Love London » de Maggie et Titine, « Le mois anglais » chez Titine. et le challenge « Victorien » chez Arieste.

Les enquêtes d’Enola Holmes – Tome 2 – L’affaire Lady Alistair : Nancy Springer

Titre : Les enquêtes d’Enola Holmes – Tome 2 : L’affaire Lady Alistair (The Case of the Left-Handed Lady)

Auteur : Nancy Springer
Édition : Nathan (2007 – 2010)

Résumé :
Je m’appelle Enola, qui à l’envers se lit : alone,  » seule  » en anglais. Et c’est bien seule que je me suis retrouvée à quatorze ans, lorsque ma mère a disparu de façon inexpliquée.

Partie à sa recherche, j’ai échappé à la vigilance de mes frères aînés, Mycroft et Sherlock Holmes, qui souhaitaient m’expédier en pension. A l’image de mon détective de frère, j’ai alors ouvert à Londres un cabinet de  » Spécialiste en recherches – Toutes disparitions « .

Et quelle ne fut pas ma surprise lorsque je découvris l’identité de mon premier client : le docteur John Watson.

Critique :

Dans ma critique précédente, je vous avais parlé de la petite sœur de Sherlock et Mycroft Holmes : Enola, 14 ans. Comment ça « vous ne voyez pas de qui je parle ? ». Pour les retardataires, allez lire la critique du tome 1 et suivez !

Le tome 2 m’attendait et c’est avec plaisir que j’ai ouvert cette suite des aventures d’Enola Holmes, la sœur cadette imaginaire des frères Holmes et que j’ai plongé dans cette aventure, avant de plonger dans la piscine…

Les livres n’étant pas épais et se lisant vite, ils sont parfaitement adaptés aux vacances.

L’auteur avait planté son décor et ses personnages dans le tome 1 « Double disparition » et je suis familiarisée avec l’univers d’Enola, jeune fille indépendante, courageuse et débrouillarde.

Oui, la petite a de la suite dans les idées, un cerveau, et elle sait s’en servir, n’étant pas la sœur cadette de Sherlock pour rien.

Là, elle compte bien enquêter sur la mystérieuse disparition de sa mère, tout en montant un cabinet de « Spécialiste en recherche » car son pécule n’est pas infini.

Pas facile de mener ses enquêtes à Londres sans se faire remarquer de ses frères. Surtout que son premier client n’est autre que le docteur Watson en personne !

Enola, déguisée et se faisant passer pour la secrétaire du Dr Ragostin, Ivy Meshle, a eu chaud.

Niveau fausses identités multiples, elle en ferait pâlir de jalousie certains parce qu’elle en use et en abuse, alternant les rôles comme au théâtre.

Mieux, ayant découvert la pauvreté de Londres, elle se déguise en bonne sœur et vient en aide aux plus démunis. Or un soir, elle est victime d’un étrangleur, qui la laisse presque morte sur le trottoir.

Oulà, et si on rajoute la disparition d’une jeune lady, on a du pain sur la planche.

« The game is afoot ! » comme le dit si bien Sherlock.

Ce deuxième tome nous plonge très vite dans l’ambiance sombre de Londres, alternant entre les beaux quartiers et les plus sordides.

Sans bouger du bord de la piscine ou de votre fauteuil, vous vous retrouvez dans le Londres du XIXème siècle : ses quartiers coupe-gorge, sa pauvreté, ses revendications sociales, ses suffragettes, sa misère, ses crèves la faim,…

Outre que l’ambiance londonienne est bien recrée, avec son fog et tout ce qui fait le charme de la ville à cette époque (puanteur comprise dans le prix), il y a aussi le fait qu’on nous parle des tenues vestimentaires…

Une fois de plus je remercie l’auteur de nous en apprendre plus sur les différents costumes de cette époque, là où d’autre ne s’en sont pas donné la peine.

L’habit FAIT le moine parce que la façon de s’habiller définit la classe sociale à laquelle vous appartenez. Enola, tout en enquêtant ou en se déguisant, nous en apprend un peu plus sur ses fringues, sans que cela soit ennuyant.

Bien ficelé, prenant, ce roman se lit rapidement, agréablement, sans se prendre la tête.

Ok, si on pousse la réflexion à fond, l’intrigue policière ne casse pas trois pattes à un unijambiste, mais j’ai pris plaisir à lire les messages codés qu’Enola faisait passer dans les journaux, tentant d’avoir des nouvelles de sa maman tout en évitant de se faire repérer par Sherlock qui, tel un chien de chasse, est sur sa piste.

Sans être transcendantales, les différentes intrigues s’imbriquent parfaitement, pas de découvertes parachutées dont on ne sait où, pas d’évènements incongrus, tout est parfaitement agencé.

L’auteur connait son canon holmésien, s’en inspire, tout en s’en détachant. Enola n’est pas que la digne héritière du célèbre détective mais elle a un p’tit truc en plus : l’intuition féminine.

Plaisant à lire, distrayant, le livre parfait pour les vacances ou pour un moment de calme.

Lu dans le cadre des Challenges « Thrillers et polars » de Liliba,  « Polar Historique » de Samlor,  « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, « I Love London » de Maggie et Titine, « Le mois anglais » chez Titine. et le challenge « Victorien » chez Arieste.

Extraits du tome 2 où l’on comprend que Sherlock est attaché à sa petit soeur :

– Nous ne serions pas dans cette situation déplorable, déclare le plus jeune et le plus longiligne des deux messieurs en grande discussion dans ce petit salon feutré, si vous ne vous étiez mis en tête, à toute force, de la placer dans un pensionnat !
Sec comme un coup de trique, les traits taillés à la serpe, il arpente le parquet ciré à longues enjambées d’échassier. Son costume noir de la tête aux pieds – jaquette à queue de pie, pantalon à pli, souliers étincelants – fait de lui un grand héron sévère.
– Mon très cher frère…
Douillettement enfoncé dans les capitons d’un fauteuil de cuir pleine peau, le plus âgé des deux – et le plus plantureux – lève bien haut des sourcils pareils à des broussailles en hiver.
– Pourquoi tant d’âpreté ? Cela ne vous ressemble guère.
Il s’exprime en toute placidité, car ce lieu est son club, son territoire attitré, son espace pour échanges privés. Et c’est en salivant d’avance à la pensée de l’excellent rosbif qui va suivre qu’il poursuit, affable :
– Même s’il est indéniable que la jeune écervelée se trouve seule dans ce chaudron de ville et qu’elle pourrait fort, à l’heure qu’il est, s’être déjà fait dépouiller de tous ses biens, si ce n’est pire, je ne vois là aucune raison de vous laisser emporter par vos émotions.
– Et le moyen de faire autrement ?
Pivotant sur ses jambes sans fin, l’arpenteur jette à son ainé un regard d’aigle.
– C’est notre sœur !
– Une sœur tellement plus jeune qu’en tout et pour tout, dans votre vie, vous avez dû la voir deux fois !
L’échassier s’arrêta net.
– Une fois aura suffit.
Sa voix s’est radoucie. Ce n’est pas son aîné qu’il regarde, mais le lambris de chêne ou plutôt, par-delà le lambris, un point invisible, quelque part dans l’espace et le temps.
Et il reprend à mots lents :
– Elle me rappelle l’adolescent que j’étais à son âge. Tout en bras et en jambes. Trop de nez, trop de menton. Gauche et solitaire, à sa place nulle part…
– Ridicule ! Elle est de sexe féminin. Son intellect est peu développé, elle a besoin de protection… Votre comparaison ne vaut pas.
Pareille insulte au sens commun assombrit l’homme d’autorité, mais, en fin diplomate, il se fait conciliant.
– Interroger le passé de la sorte ne sert rigoureusement à rien, croyez-moi. La seule question de bon sens à se poser pour l’heure est celle-ci : comment comptez-vous la retrouver ?
Avec un effort manifeste, le cadet s’arrache à sa contemplation lointaine et ses yeux gris perçants se tournent vers son aîné.
Après un silence, il dit sobrement :
– J’ai un plan.
– Je n’en attendais pas moins. Peut-être même allez vous m’en faire part ?
Silence. L’aîné se renfonce dans son fauteuil avec un sourire pincé.
– Toujours ce besoin de vous draper de mystère, hein, Sherlock ?
Alors le cadet – que d’autres nomment « le grand détective » – hausse les épaules éloquemment. Il a retrouvé son flegme, plus coriace encore que celui de son aîné.

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Sherlock Holmes et le Necronomicon – Tome 2 – La nuit sur le monde : Cordurié & Laci

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Titre : Sherlock Holmes & le Necronomicon, tome 2 : La nuit sur le monde

Scénariste : Sylvain Cordurié
Dessinateur : Vladimir Krstic-Laci
Édition : Soleil (2013)

Sherlock Holmes et le Necronomicon 2Résumé :
Le Professeur Moriarty est vivant.

Du moins, il ambitionne de le redevenir en se servant du Necronomicon.

Après sa démonstration de force à Hamilton Square et sa menace de ravager Londres, ses adversaires – Sherlock Holmes en tête – n’ont eu d’autre choix que lui livrer l’ouvrage maudit.

Mais user du livre n’est pas sans risque. Moriarty est-il prêt à en affronter les conséquences ? Et surtout, Holmes peut-il l’arrêter avant qu’il ne commette l’irréparable ?

Car l’ennemi du détective ne s’expose pas seul au danger. Cette fois, c’est le monde entier qu’il mène à sa perte.

Critique :
Si vous n’aimez pas le fantastique, cette bédé n’est pas faite pour vous. Si vous appréciez Sherlock Holmes et si vous aimez le fantastique, mais que vous n’aimez pas mélanger les deux, passez votre chemin…

Si vous n’êtes pas très chaud pour un Holmes à la sauce fantastique parce que vous avez peur que ça ne tourne au grand guignolesque, ce livre est là pour vous démontrez que l’on peut plonger Holmes dans l’élément fantastique de manière très correcte, sans que cela ne vire au n’importe quoi.

J’ai attendu deux ans pour le dénouement de ce diptyque et mon attente fut comblée point de vue du final qui est époustouflant.

Il aurait dû savoir, le Moriarty, qu’il est des contrats qui ne signent pas !

Les dessins de Laci nous plongent de manière tout à fait convaincante dans le Londres de la reine Victoria, durant le Grand Hiatus de Holmes (de 1891 à 1894), le seul bémol étant encore et toujours le visage de Holmes qui est dessiné sans expression aucune – sur 4 tomes, ça fait beaucoup .

C’est là que le bât blesse, puisque déjà durant le diptyque avec les vampires, on aurait dit que Holmes était en cire, tellement son visage affichait toujours la même expression. Dommage, ça fait acteur de seconde zone qui a deux expressions à son jeu. Holmes  méritait mieux que deux expressions.

Scénario ? Il tient la route, quand on aime le fantastique… Pas de raccourcis faciles, du suspense et des magouilles au menu. On se demande même ce que la reine Victoria est en train de magouiller.

J’ai bien aimé aussi le récit fait par Holmes, comme s’il s’adressait à Watson, comme si ce dernier aurait un jour la chance de lire son récit. Un petit plus qui change tout.

Bref, à lire et découvrir pour les amateurs de vrai fantastique puisque ici, ce n’est pas du faux (comme dans « Le chien des Baskerville » où le toutou n’a pas été vomi par les Enfers).

Pour les autres, ben, c’est loupé, vous n’allez pas aimer si le fantastique vous donne des boutons, de l’urticaire, des nausées, des sueurs froides, et j’en passe…

Lu dans le cadre des Challenges « Thrillers et polars » de Liliba,  « Polar Historique » de Samlor,  « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, « I Love London » de Maggie et Titine, « Le mois anglais » chez Titine. et le challenge « Victorien » chez Arieste.

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Sherlock Holmes et le Necronomicon – Tome 1 – L’ennemi intérieur : Cordurié/Laci

Titre : Sherlock Holmes & le Necronomicon, Tome 1 : L’ennemi intérieur

Scénariste : Sylvain Cordurié
Dessinateur : Vladimir Krstic-Laci
Édition:  Soleil Productions (2011)

Résumé :
À la suite de sa victoire sur Selymes, Sherlock Holmes a quitté Londres. Désormais, il est Thomas Sigerson et participe à une expédition scientifique en Arctique.

Il concrétise ainsi un vieux rêve. Se délivrer du passé n’est toutefois pas si simple et, pour le célèbre détective, il va ressurgir sous une forme inattendue.

Les créatures de l’ombre sont légion et après les vampires, Sherlock Holmes affronte un autre ennemi, au visage à la fois familier et étranger.

Un nouveau combat s’engage où le savoir est la meilleure des armes. Mais il est des secrets dont les hommes devraient se garder. Et des livres dont les pages ne devraient jamais être tournées…

Critique :
Si Conan Doyle avait eu un rejeton avec H.P. Lovecraft, sans nul doute que le fiston nous aurait concocté cette série, mélangeant le héros de papa numéro 1 (Conan Doyle) avec l’univers de papa numéro 2 (Lovercraft).

La science n’en étant pas encore arrivée à faire se reproduire deux hommes (les femmes sont encore irremplaçables), nous nous contenterons donc d’un scénariste qui intègre Sherlock Holmes dans des aventures « fantastiques ».

Attention, je parle là d’univers fantastique « pour de vrai », pas d’histoires qui auraient tout du fantastique (un chien sortit droit des Enfers, par exemple) mais qui n’en seraient pas (le chien est couvert de phosphore).

Ceci n’est donc pas un récit Canada Dry©. Si ça a la couleur du fantastique, c’est parce que c’est du fantastique et le goût est bien là.

Bon, que je vous situe l’histoire : suite de sa victoire sur Selymes le vampire (là plus aucun doute pour les derniers réfractaires, on est bien dans le fantastique), Sherlock Holmes a quitté Londres. Désormais, il est Thomas Sigerson et participe à une expédition scientifique en Arctique.

Se les geler sur un bateau est pour lui la concrétisation d’un vieux rêve.

Mais non, je plaisante. En fait, Holmes comptait sur ce voyage dans le froid (moi, j’ai 35C°, là) pour arriver à se délivrer du passé, c’est raté parce que ce n’est pas si simple que cela. D’ailleurs, chassez le passé et il ressurgira, non pas au galop, mais sous une forme inattendue.

Moriarty is back ?? Est-ce possible ? Bizarre, son profil « Fesse de Bouc »© n’a pas été modifié… Ah, peut-être n’est-il pas encore arrivé à refaire surface (quand on tombe dans des chutes, faut remonter à la surface) et compte-t-il sur un p’tit coup d’pouce pour y arriver. En tout cas, il hante les pensées de Holmes.

Pensées ou réalité ? Je ne vous dévoilerai rien.

Un nouveau combat va s’engager et ici, ce n’est pas la force brute qui peut vous aider, mais le savoir. Mais il est des secrets dont les hommes devraient se garder. Y’en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes…

Oui, on a beau aimer les livres, on sait que pour certains, les pages ne devraient jamais être tournées… Holmes va avoir beaucoup à faire face à une arme et des ennemis peu conventionnels : pas de vipère des marais ou de toutou affamé, pas de maître-chanteur ou de bandits, non, rien de conventionnel, je vous dis.

Impression ? Le Londres de l’époque victorienne (nous sommes entre 1891-1894) est bien représenté par le dessinateur, hormis Holmes dont le visage est assez inexpressif, comme figé.

Le scénario est bien ficelé, on se pose des questions et l’auteur nous entraîne à la poursuite du Nécronomicon, ce livre au pouvoir immense.

Évidemment, cliffhanger pour la fin. Heureusement que cette série ne comptera que deux tomes, l’attente est moins longue et pas de risque que l’auteur nous fasse traîner le truc en longueur, comme certains.

À découvrir de toute urgence si le mélange Holmes/fantastique ne vous rebute pas. Moi, il ne me rebute que lorsque c’est mal fait, ce qui n’est pas le cas ici. Du tonnerre.

Lu dans le cadre des Challenges « Thrillers et polars » de Liliba,  « Polar Historique » de Samlor,  « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, « I Love London » de Maggie et Titine, « Le mois anglais » chez Titine. et le challenge « Victorien » chez Arieste.

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