Blueberry – Tome 11 – La mine de l’Allemand perdu : Jean-Michel Charlier & Jean Giraud

Titre : Blueberry – Tome 11 – La mine de l’Allemand perdu

Scénariste : Jean-Michel Charlier
Dessinateur : Jean Giraud

Édition : Dargaud (1972)

Résumé :
En 1868, en Arizona, le lieutenant Blueberry, qui assure à titre provisoire les fonctions de marshall d’une petite ville frontière, traque dans le désert un escroc et un meurtrier, « Prosit » Luckner, qui recherche une mine d’or légendaire, située au cœur des monts de la Superstition, la montagne sacrée des Apaches.

Il doit tout à la fois venir à la rescousse de son vieux complice, Jimmy MacClure, qui s’est laissé prendre aux rêves de richesse que lui a fait miroiter l’escroc, barrer la route à deux tueurs sans scrupule attirés eux-aussi par la mine d’or et échapper aux pièges du désert comme aux attaques des guerriers apaches.

Petit Plus : La Mine de l’Allemand perdu est le onzième album de la série de bande dessinée Blueberry de Jean-Michel Charlier (scénario) et Jean Giraud (dessin).

Publié la première fois en 1972, c’est le premier du cycle de l’or de la Sierra (deux tomes).

Cet album et le suivant, « Le Spectre aux balles d’or », ont également été publiés dans le diptyque « Les Monts de la Superstition ».

Il serait inspiré par le western « L’Or de MacKenna » sorti en 1969, ainsi que par la légende américaine de la mine d’or du Hollandais perdu et du roman de James Oliver Curwood « Les Chasseurs d’or. »

Critique :
Cela faisait longtemps que je n’avais plus vidé une bouteille de gnôle avec ce rascal d’outre à alcool qu’est Jimmy MacClure ! J’avais le gosier sec, il était temps que je m’abreuve à une série western plus réaliste que Lucky Luke.

Mike Blueberry a été nommé shérif intérimaire de la petite ville de Palomito et voilà qu’il a un drôle de gugusse qui atterrit dans sa prison : le baron Werner Amadeus von Luckner, digne descendant de l’une des plus illustres familles de la maison de Prusse !

Cet énergumène que l’on surnomme « Prosit » se dit être un ex-élève officier aux cadets de la Garde Impériale, docteur en médecine et en théologie, présentement ingénieur géologue.

Nous comprendrons qu’il est aussi un véritable escroc, une pitoyable enflure, un menteur patenté et pathétique, un roublard, un salaud de première classe et un embobineur de classe mondiale.

Dans ce diptyque qui se poursuivra avec « Le spectre aux balles d’or », les auteurs nous plongent dans une petite ville remplie de sable, de caillasses avant de nous balader dans un désert impitoyable, avec peu d’eau et des serpents à sonnettes humains.

Leur tout de force ? Avoir réussi à créer un personnage de la trempe de Prosit, le genre de type qu’on a envie de frapper, un mec qui se pavane avec une carabine en main, mais qui geint comme une gonzesse lorsque les rôles changent et qu’il se tient du mauvais côté du revolver (ou de Winchester).

Nous y ajouterons deux vautours, des rattlesnake digne de ce nom, des Apaches et une mine d’or qui, si elle existe, se trouverait sur la Mesa du Cheval Mort, dans les Monts de la Superstition, lieu sacré pour les indiens.

Ça va dépoter grave, accrochez-vous au pommeau de votre selle, perdez pas votre eau et gardez votre flingue dressé…

Blueberry est de la veine des westerns réalistes, où le héros souffre, en voit de toutes les couleurs et où tout tourne mal souvent pour lui, à la différence d’un Lucky Luke, mais bon, les deux hommes qui tirent très vite n’évoluent pas dans le même milieu.

Blueberry, c’est sombre, violent, les couleurs oscillent dans des tons jaunes ou très sombre et en lisant un album, croyez-moi, vous en aurez pour votre argent car ça ne se lit en deux coups de cuillère à pot !

C’est 48 pages de concentré du meilleur de ce qui se fait de mieux, ça se déguste, ça se lit en douceur, faut bien mâcher pour ne pas avaler de travers et prendre ensuite le temps de digérer cette grosse pièce car on est face à un scénario travaillé, en béton armé, du lourd, du tout bon.

Et ça se poursuivra dans la suite où là, on monte encore d’un cran dans la densité de ce qui se déroule dans ses pages, à tel point que vous vous croirez dans un 62 pages !

Au fait… s’il vous plaît, oubliez le film de Jan Kounen avec Vincent Cassel dans le rôle de Blueberry, ce film bien que s’inspirant de ce diptyque, ne vaut pas un pet de chien.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur et Le « Mois Américain – Septembre 2017 » chez Titine.

L’histoire en Bandes Dessinées – T1 – L’épopée sanglante du Far West * Face aux Peaux-Rouge et aux hors-la-loi : Joly

Titre : L’histoire en Bandes Dessinées – T1 – L’épopée sanglante du Far West * Face aux Peaux-Rouge et aux hors-la-loi

Scénariste : Octave Joly
Dessinateurs : Cicuendez & Hardy

Édition : Dupuis (1974)

Résumé :
Sous-titré « Face aux peaux-rouges et aux hors-la-loi », cet album est le premier d’une magnifique série consacrée aux petites et grandes histoires de l’Histoire.

Ce premier opus est consacré au Far-West en huit histoires :

« Maha contre le cheval de feu ». Les guerres indiennes contre le chemin de fer qui traversent leurs territoires…

« L’indienne mystérieuse ». L’expédition de Lewis, qui traversera les Etats-Unis, de la côte Atlantique à celle du Pacifique en 1804.

« Sous la menace du colt ». La vie de Samuel Colt, l’inventeur du révolver qui allait révolutionner les armes de poing.

« La momie au chameau ». Des chameaux au Texas. Les indiens en parlent encore…

« Le shérif intrépide ». La vie de Wyatt Earp, shérif de Dodge City.

« Duel à O.K. corral ». Ce titre veut tout dire…

« La diligence de la mort ». Tombée dans un précipice, oubliée, une vieille diligence, retrouvée par Buffalo Bill, sera le clou de son spectacle en Europe.

« Astor fonde Astoria ». La vie de John Astor qui, parti de rien, réalisera une immense fortune et une célèbre dynastie.

Critique :
Ceux qui me suivent depuis un certain temps savent que j’ai été biberonné aux bandes dessinées et que j’ai tété les mamelles de l’hebdomadaire Spirou que possédait mon père.

Chez nous, l’Oncle Paul, c’est un sacré personnage et c’était toujours un plaisir de lire ces belles histoires, ces petites histoires qui éclairaient la grande.

On s’instruisait en se divertissant, on apprenait des choses, on engraissait sa culture générale et on découvrait des tas de choses dont on ne soupçonnait même pas l’existence !

Servi par des dessins réalistes et réalisés par les plus grands auteurs de cette génération (Jijé, Piroton, Malik, Sirius, Hubinon) des années 60-70, les plus belles histoires de l’Oncle Paul ont régalé toute une génération de lecteurs de Spirou, dont moi, qui découvrait les vieux magazines conservés précieusement par mon paternel.

Cet album est donc une compilation, une anthologie de ces célèbres « Histoires de l’Oncle Paul » qui paraissaient dans l’hebdomadaire Spirou.

Ici, pas de chose gentillettes, même si nous étions dans un hebdo jeunesse, on n’est pas non plus dans le monde des Bisounours, et bien qu’on ne voit pas de sang dégouliner, on voit tout de même des morts, de l’esclavage, des gens riches donner des ordres à des plus pauvres ou des Blancs s’enfonçant de plus en plus dans les territoires des Indiens.

Ici, la version du duel à O.K Corral est moins tendre que celle parue dans un Lucky Luke, l’histoire des dromadaires est moins drôle que dans Les Tuniques Bleues et la construction du chemin de fer se fit dans le sang et non l’humour comme dans Lucky Luke.

Nous sommes dans de la bédé réaliste, avec des dessins loin des gros nez, et des scénarios qui doivent coller à l’Histoire, même si on la romance et que l’on ne sait jamais tout.

Ce fut un véritable plaisir de remettre la main dessus et de le relire. En plus, les pages sont plus épaisses que dans une bédé traditionnelle, ce qui donne la sensation d’avoir plus que 44 pages.

Mais hélas, on arrive au bout de l’aventure et il nous faut refermer le livre, avec un soupir de tristesse, mais avec la sensation que l’on vient de vire une folle épopée !

Du tout bon. Rien à jeter.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur et Le « Mois Américain – Septembre 2017 » chez Titine.