Bilan Livresque Mensuel – Août 2017

Le mois de juillet n’avait pas été terrible avec seulement 8 lectures au compteur, il s’agissait donc de faire mieux pour le mois d’Août… Mission accomplie puisque j’ai lu des bédés en plus ce mois-ci !

8 romans, 1 manga et 5 bédés sont à porter en compte de ce mois d’Août qui comportait aussi la suite de notre Défi CannibElfique.

D’accord, pouvait mieux faire, mais je sens que le Graal est proche avec le Mois Américain qui se profile et auquel je pourrai faire honneur avec ma pile de Bédé.

Première lecture du mois et premier abandon ! Aliss de Patrick Senécal [Défi CannibElphique] (ICI) n’était pas fait ni pour moi, ni pour ma binômette de lecture car toutes les deux nous avons eu du mal à accrocher et ce fut l’abandon sur le bord de la route. Au suivant !

En attendant ma binômette qui trainait un peu, j’ai lu en une journée ce petit thriller addictif qu’est Le cri de Nicolas Beuglet (ICI). Un thriller pour ceux qui cherchent du rythme, qui ont envie d’une lecture addictive, avec de la science et un un brin d’ésotérisme, sans sombrer dans un Da Vinci Code dopé à l’EPO car ici, nous restons dans le réalisme, même si les personnages ne vont jamais aux W.C et arrivent à tout résoudre.

Gardez vos tripes accrochées car La Compassion du Diable de Fabio M. Mitchelli [Défi CannibElphique] (ICI) met en scène un tueur en série particulièrement gore. Pas de temps mort, des tas de cadavres et mon seul bémol sera pour le côté un peu trop irréel dans la résolution de l’affaire et sur l’identité du tueur.

Vous n’avez rien contre les vampires, j’espère ? Parce que nous en avons un dans Une nuit éternelle de David S. Khara [Défi CannibElphique] (ICI). Sans révolutionner le genre vampirique ou le roman fantastique, sans en chambouler les codes mais en les revisitant, on peut tout de même convenir que Khara nous offre là un petit roman bourré d’adrénaline, d’humour, de fantastique et de réalisme.

Tout le monde en parlait en bien, en super bien, mais moi, pas de bol, je suis passée royalement à coté de ce petit roman. L’homme qui mit fin à l’histoire de Ken Liu (ICI) ne devait pas être pour moi. Le ton froid m’a sans doute refroidi !

Un court roman de SF qui se lit paisiblement, c’est Un pont sur la brume de Kij Johnson (ICI) et qui mêle adroitement, en peu de pages, une histoire de construction d’un pont, du fantastique et une petite dose d’amour. Une bouffée d’air frais dans la morosité.

Yaak Valley, Montana de Smith Henderson (ICI) est un roman mettant en scène tout ce que le Montana produit de mieux en matière de looser, illuminés religieux, drogués, alcoolo et j’en passe. Un roman fort, mais il ne lui manquait qu’un tout petit truc pour être un superbe roman.

Comment transformer des gamins un peu trop mous, faible en véritables hommes ? Parents, vous saurez tout en lisant Bénis soient les enfants et les bêtes de Glendon Swarthout (ICI), mais je ne vous garantit pas que vous aurez envie d’envoyer votre progéniture dans ce camp qui se targue de faire de vos chérubins des cow-boy et qui pousse les enfants, au travers de compétitions, à écraser les autres.

Bilan Livresque Août 2017 : 8 romans lus et un entamé !

  1.  Aliss : Patrick Senécal [Défi CannibElphique]
  2. Le cri : Nicolas Beuglet
  3. La Compassion du Diable : Fabio M. Mitchelli [Défi CannibElphique]
  4. Une nuit éternelle : David S. Khara [Défi CannibElphique]
  5. 20.000 lieues sous les mers : Verne (lu 200 pages avant de le reporter)
  6. L’homme qui mit fin à l’histoire : Ken Liu
  7. Un pont sur la brume : Kij Johnson
  8. Yaak Valley, Montana : Smith Henderson
  9. Bénis soient les enfants et les bêtes : Glendon Swarthout

Bilan Livresque Août 2017 : 1 manga et 5 bédés

  1. Sherlock BBC – T2 – Le banquier aveugle [MANGA]
  2. Lucky Luke, d’après Morris – T1 – La belle Province : Achdé & Gerra
  3. Monster Club – T1 – Que le meilleur gagne et dieu sauve la reine : Masbou
  4. Elfes – T17 – Le sang noir des Sylvains : Jarry & Maconi
  5. Mycroft Inquisitor – T1 – Une fragrance de cadavre : Arleston & Latil
  6. Mycroft Inquisitor – T2 -La bête d’écume : Arleston & Latil

Yaak Valley, Montana : Smith Henderson

Titre : Yaak Valley, Montana

Auteur : Smith Henderson
Édition : Belfond (18/08/2016)

Résumé :
Dans le Montana, en 1980.
Autour de Pete, assistant social dévoué, gravite tout un monde d’écorchés vifs et d’âmes déséquilibrées. Il y a Beth, son ex infidèle et alcoolique, Rachel, leur fille de treize ans, en fugue dans les bas-fonds de Tacoma, Luke, son frère, recherché par la police.

Et puis il y a Cecil l’adolescent violent et sa mère droguée et hystérique, et ce jeune Benjamin, qui vit dans les bois environnants, avec son père, Jeremiah Pearl, un illuminé persuadé que l’apocalypse est proche, que la civilisation n’est que perversion et que le salut réside dans la survie et l’anarchie.

Pearl qui s’est exclu de la société, peut-être par paranoïa, peut-être aussi pour cacher qu’il aurait tué son épouse et leurs cinq enfants.

Au milieu de cette cour des miracles, Pete pourrait être l’ange rédempteur, s’il n’était pas lui-même complètement perdu…

Petit Plus : LA révélation de cette rentrée littéraire, dans la lignée de Cormac McCarthy et de Richard Ford. Soulevant les contradictions les plus violentes et dérangeantes d’une Amérique qui préfère ignorer ses marginaux, Smith Henderson livre une peinture au vitriol du Montana des années 1980.

Critique :
Qu’est-ce qu’il y a de chouette à découvrir dans le Montana des années 1980 ? Non, laisse tomber ton ami Google, en ce temps là, il n’était pas encore dans le cerveau de ses concepteurs…

Tu veux un conseil d’ami ? Visite le territoire avec Peter Snow (non apparenté à Jon Snow ou Ramsey Snow, je précise), un assistant social dévoué pour le bien des enfants, qui fait ce qu’il peut, comme il peut, qui s’inquiète pour les enfants qui sont sous sa charge, même si, de son côté, il a tout foiré avec sa fille.

Peter a tout d’un looser, il a des tendances alcoolo, une grande gueule qu’il ne sait pas fermer, l’envie d’aider tout le monde, sauf lui, qui réussi dans son job là où il a échoué avec sa femme et sa gamine.

C’est un personnage tout en contradiction que tu aimeras, même si parfois quelques envies de le baffer viendront te chatouiller les mains. Pourtant, il est touchant dans sa volonté de réparer ses erreurs et de sauver des enfants, même si l’Enfer est souvent pavé de bonnes intentions…

Dans ce roman, tout prend des dimensions gigantesques, que ce soit l’abîme dans lequel certains végètent (alcool, drogues, famille d’accueil ou famille de fous), ou dans les proportions du territoire du Montana, surtout avec son immense forêt dans la Yaak Valley où on pourrait y planquer des dinosaures tant elle est immense.

Et notre assistant social a fort à faire pour couvrir cette immensité de territoire et face à l’ampleur de certains de ses dossiers qui comportent en leur sein quelques cas sociaux comme on en croise peu dans sa vie. Enfin, qu’on n’aimerait pas croiser dans la réalité !

Crois-moi, l’ami, tu ne pourras que t’incliner devant cette belle brochette de marginaux de tous poils, ces laissés pour compte, ces drogués qui ne pensent qu’à leur shoot et jamais à leurs gosses, face à des espèces de néos-nazis, ou face à des illuminés qui pensent que l’Armageddon ou l’apocalypse est proche, que le complot judéo maçonnique est bien réel, qu’on nous ment sur tout, même si l’origine de la terre et qu’en fait, les dinosaures n’ont jamais existé.

Si, si, demande à Jeremiah Pearl de te parler de tout ces complots et ces réécritures de l’Histoire…

Jeremiah, c’est un sacré illuminé, un coureur des bois totalement parano  qui a entrainé son gamin Benjamin dans sa folie religieuse, et face auquel notre pauvre Peter est démuni, lui qui voudrait aider son gamin et qui a bien du mal, déjà qu’il a des difficultés avec sa gamine…

Sa rédemption serait-elle d’arriver à sortir Benjamin du bois et à le réinsérer dans la société, lui qui pense que la télé c’est le Mal car sa mère le lui a matraqué dans sa tête de gosse ?

Ici, la seule chose qui ne soit pas une merde ou un échec total, c’est le récit ! Pour être emporté, tu le seras, l’ami, et je te jure que tu vas voir du paysages, mais tu ne pourras jamais le relater dans un bon vieux Guide du Routard, sauf si tu veux faire un spin-off « Le Guide du coureur des bois paranoïaque à mort ».

Dans ce roman, il y a de la richesse dans les personnages principaux, dans l’histoire que va vivre Peter et tout les autres qui gravitent autour, dans leurs blessures, dans leurs passés, dans leurs fêlures, leurs dialogues, même si certains auraient mérité plus de travail, relégué au rang de faire-valoir qu’ils furent.

L’écriture est sèche, sans trop de fioritures, brut de décoffrage, on ne tourne pas autour du pot, on va droit au but.

Mon seul bémol sera pour les chapitres consacrés aux confessions de Rachel, la fille de Peter Snow, celle qui a fugué, à un moment donné, ce récit greffé dans le récit devient envahissant, redondant. Ils auraient pu être zappé et à leur place, donner plus d’étoffe à certains, comme le juge, Luke le frère de Pete ou Mary, une de ses copine.

Une lecture qui ne vous laissera pas de marbre, ni indemne, un récit énorme, des personnages hauts en couleurs. Un roman déprimant car on sombre vraiment dans ce que le Montana a de moins reluisant en terme d’habitants.

Peut-être pas un chef-d’œuvre au niveau des émotions intenses (d’autres romans m’en ont donné plus), mais qui méritait d’être lu car la peinture au vitriol de cette société était des plus instructives et des plus violentes.

Ne manquait pas grand-chose pour exploser mon petit coeur.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) et Le « Challenge US 2016-2017 » chez Noctembule.

Le Mois Américain is de nouveau back – Septembre 2017

Une fois de plus, le Mois Américain is back chez Titine (Plaisirs à cultiver) et, une fois de plus, je participe pour son plus grand bonheur… malheur !

Hélas pour moi, tant mieux pour elle, si pour le Mois Anglais de Juin, je suis en vacances tout le mois, il n’est pas de même pour septembre…

Oui, je sais, je vais me plaindre à mon syndicat, c’est honteux !

Anybref, ayant du pain sur la planche et l’impossibilité de me procurer un retourneur de temps, je ne peux pas lui promettre une pléthore de liens, comme elle en a l’habitude avec moi.

 

Oui, elle aussi pourra aller se plaindre, c’est honteux.

Mais bon, je vais tenter de participer de mon mieux et de la noyer de liens grâce à mon stock infini de bédés western, mes Lucky Luke, mes Durango, mes Wanted, mes Blueberry, et celui de la guerre de sécession avec mes Tuniques Bleues.

Et comme dernièrement je viens ENFIN de commencer à acheter (occase) les albums de Lucky Luke qui sont parus aux éditions Dargaud (je ne possédais que ceux publiés aux éditions Dupuis), ainsi que ceux publiés d’après l’oeuvre de Morris (ceux de Achdé et Gerra), j’ai de la matière pour vous faire quelques fiches, sans oublier les anciens, ceux qui sont chers à mon coeur.

Il devrait y avoir aussi au menu quelques films, on ne sait jamais, je pourrais avoir un peu de temps à lui consacrer entre le travail, le ménage, ma IRL, mes bourriques…

Je vais donc donner un menu général dans lequel je puisera mes lectures du mois de septembre, tout en sachant que j’ai aussi une LC avec ma binômette Stelphique et qu’il nous faudra un auteur ou une action qui se déroule aux States, mais je pense que ce ne se sera pas un problème, vu ce qu’il nous reste à lire de notre liste préétablie ainsi que ceux choisi par nos lecteurs pour notre Défi CannibElfique.

Scores précédents :

  • 2014 : 36 fiches (9 romans, 21 bédés, 4 séries, 2 articles)
  • 2015 : 20 fiches (16 romans, 3 films, 1 série)
  • 2016 : 43 fiches ! Record battu ! (12 romans, 19 bédés, 10 Comics, 2 mangas)

Au menu de ce Mois Américain :

  1. Courir au clair de lune avec un chien volé : Callan Wink [ROMAN]
  2. Yaak Valley, Montana : Smith Henderson [ROMAN]
  3. Seuls sont les indomptés : Edward Abbey [ROMAN]
  4. Le Feu sur la montagne : Edward Abbey [ROMAN]
  5. Le gang de la clef à molette : Edward Abbey [ROMAN]
  6. Le Retour du gang de la clef à molette : Abbey [ROMAN]
  7. Underground railroad : Colson Whitehead [ROMAN]
  8. Une histoire des loups : Emily Fridlund [ROMAN]
  9. Par le vent pleuré : Ron Rash [ROMAN]
  10. Des cavaliers dans la nuit : Ernest Haycox [ROMAN]
  11. Faillir être flingué : Céline Minard [ROMAN]
  12. La montagne en sucre : Wallace Stegner [ROMAN]
  13. American Desperado : Jon Roberts [ROMAN]
  14. Le gang des rêves : Luca Di Fulvio [ROMAN]
  15. Lucky Luke – T14 – Ruée sur l’Oklahoma (Morris – Goscinny) [BD]
  16. Lucky Luke – T30 – Calamity Jane (Morris – Goscinny) [BD]
  17. Lucky Luke – T01 – La diligence (Morris – Goscinny) [BD]
  18. Lucky Luke – T03 – Dalton City (Morris – Goscinny) [BD]
  19. Lucky Luke – T12 – La guérison des Dalton (Morris – Goscinny) [BD]
  20. Lucky Luke – T16 – Le magot des Dalton (Morris) [BD]
  21. Lucky Luke – T18 – Le bandit manchot (Morris) [BD]
  22. Lucky Luke – T23 – Le Daily Star (Morris – Léturgie) [BD]
  23. Lucky Luke – T35 – Le Klondike (Morris – Léturgie) [BD]
  24. Lucky Luke d’après Morris – T06 – Les tontons Dalton (Achdé) [BD]
  25. Blueberry – T11 – La Mine de l’Allemand perdu (Charlier – Giraud) [BD]
  26. Blueberry – T12 – Spectre aux balles d’or (Charlier – Giraud) [BD]
  27. Durango – T11 – Colorado (Swolfs) [BD]
  28. Durango – T12 – L’héritière (Swolfs) [BD]
  29. Durango – T13 – Sans pitié (Swolfs) [BD]
  30. Spirou et Fantasio – T39 – Spirou à New-York (Tome – Janry) [BD]
  31. Les gardiens de la galaxie II [FILMS]
  32. Despicable Me III [FILMS]

Le détective de Freud : Olivier Barde-Cabuçon

Moi, Ida, experte consultante autoproclamée et bénévole des questions de psychologie, psychopathologie, et psychanalyse pour le Blog Cannibal Lecteur tenu par Dame Belette qui ne m’a en rien rémunérée lorsqu’elle m’a mandatée pour procéder à l’expertise de l’ouvrage « Le Détective de Freud » écrit par le susnommé Olivier Barde-Cabuçon, publié aux éditions Actes Sud et commercialisé autour de 25 euros, déclare avoir procédé à cette autopsy (ben oui, comme je fais une autopsie psychologique autant appeler ça une autopsy !) en toute bonne foi, impartialité et loyauté.

Méthodologie : j’ai installé l’objet d’étude sur mon divan pour l’inviter à exprimer sans retenue ni censure ce qui lui était passé à travers les pages. Afin de mieux travailler, je me suis moi-même étendue sur le divan pour avoir le dit livre mieux en main.

Introduction : Au terme du congrès de Weimar réunissant en 1911 la diaspora des premiers psychanalystes, Sigmund Freud lui-même et en personne, demande au jeune Docteur Du Barrail d’enquêter sur le meurtre d’un de leurs confrères français, retrouvé étranglé dans son cabinet.

Aidé d’un détective privé qui se fait curieusement nommer Max Engel en référence à ses idées marxistes, et de Carl Gustav Jung, grand psychanalyste Suisse, voici notre héros parti enquêter dans le Paris de la belle-époque finissante.

Résumé : Le Dr Du Barrail, jeune psychiatre et psychanalyste parisien, acquis aux thèses controversées de Sigmund Freud, s’est rendu au congrès de Weimar de 1911, réunissant les premiers représentants de cette discipline psychanalytique née avec le siècle.

À la fin du congrès, Freud demande à Du Barrail de le rejoindre pour une conversation privée. Il l’informe qu’un de ses confrères français a été retrouvé étranglé dans son cabinet, et que les premiers suspects à retenir se trouvent probablement parmi les patients du défunt.

Freud lui remet les notes sur ses patients, que feu leur collègue lui avait adressées à des fins de supervision. Face aux réticences de Du Barrail qui ne se sent pas l’âme d’un détective, Freud lui rappelle que la quête de la vérité reste aussi une affaire d’analyste, et explique que la psychanalyse est suffisamment au cœur des critiques pour qu’en plus la mort d’un analyste puisse interpeller la suspicion publique…

Du Barrail rentre donc à Paris. Mais qui est cette mystérieuse femme en vert qui en veut autant à sa valise ? Et pourquoi  tant de monde s’intéresse donc aux notes cliniques de son défunt confrère ? Le détective Max Engel parviendra-t-il à l’aider dans cette enquête ?

Et pourquoi Diable, Carl Gustav Jung lui-même, héritier désigné de Freud, lui témoigne-t-il autant de sollicitude ? Nos héros se lancent alors dans une enquête qui les conduira à croiser des hommes politiques influents, et des banquiers qui le sont encore plus…

Des bourgeoises, des prostituées de bas étage ou des demi-mondaines recherchées… Dans un Paris qui s’étourdi de fêtes avant que n’arrive le désastre de 1914…

Ce que j’en ai pensé : Je suis toujours méfiante avec les livres qui s’aventurent sur le registre de la santé mentale, sujet que je connais assez bien et qui me conduit à relever avec intransigeance les invraisemblances cliniques et théoriques témoignant de la grande paresse de la plupart des auteurs lorsqu’il s’agit de se documenter sur le sujet qu’on choisit comme background de son roman.

Des grands noms du thriller français m’ont beaucoup déçue sur ce point, et la façon dont ils écrivent en espérant que ses lecteurs puissent en savoir moins qu’eux et en se contentant de broder sur des clichés éculés, a le don de m’irriter.

Au prix où sont les livres, j’aime au moins que l’auteur manifeste un peu de respect pour les lecteurs qui le font vivre et évite de les prendre pour des idiots.

Vous comprendrez que Dame Belette ne m’a pas mandatée pour rien pour cette autopsy !

Même Dexter Morgan et Hannibal Lecter sont des aberrations à mes yeux, car même si j’apprécie ces personnages, je n’oublie pas, que sur le plan théorique, un traumatisme même grave et spectaculaire ne suffit pas à créer un tueur psychotique !

Mais revenons-en à ce livre…

Le début du roman était plutôt engageant car l’auteur a ici pour une fois fait un véritable travail de recherche sur l’histoire de la psychanalyse et l’histoire du Paris de la fin de la Belle Époque.

On ne peut que saluer cet effort méritant. Il est même allé jusqu’à rendre compte l’état d’avancée des théories analytiques de l’époque (très portées sur la sexualité donc, parfois de manière un peu outrée… là où les analystes d’aujourd’hui se préoccupent davantage du « désir » que de sexe, et se gardent de balancer des interprétations à tout va comme leurs ancêtres) soulignant là où les premiers pionniers de la psychanalyse en étaient de leurs tâtonnements au bout de onze années de recherches (Freud a posé en 1900, avec la publication de « l’interprétation des rêves », la date de fondation du mouvement analytique).

Malheureusement, faire un effort de recherche historique ne fait pas d’un écrivain un professionnel de santé mentale, et lorsqu’il se hasarde à faire parler ses personnages de clinique, la belle ouvrage se fissure un peu et le plâtre s’écaille laissant place à des approximations et quelques clichés…

Au point de faire commettre un passage à l’acte incompréhensible à son héros perdu entre les fantasmes et les réalités objectives vécus par une patiente…

Cela étant, à l’époque… ce genre de choses pouvaient arriver mais… bon… Il était tellement consciencieux ce Dr Du Barrail qu’on en est surpris qu’il puisse faire de telles erreurs de débutant !

Si par ailleurs, la psychologie des personnages réels évoqués est assez conforme à ce qu’on connaît de leur biographie (là encore bravo pour le travail de documentation), je regretterai toutefois que le développement du personnage principal puisse souffrir d’une certaine superficialité, car il est souvent plus décrit par ses actes que par ses mouvements émotionnels ou réflexifs.

Un psychiatre dénué d’une part sombre, ou du moins des cicatrices ou des souvenirs de ses propres souffrances est un peu surprenant. Surtout dans un livre mettant en scène des analystes.

Certes, je n’aurais pas non plus aimé une brochette de portraits de psys fêlés, et malfaisants le cliché par excellence… Mais tout de même, ce personnage-là est tellement lisse, et ses aspérités tellement mineures que ça en devient suspect.

Son compère Max Engel (Engel est l’homme qui a co-écrit avec Marx le manifeste du parti communiste), peut paraître quelque peu caricatural parfois, mais vient apporter un peu de légèreté dans ce monde un peu trop sérieux de psys ! Mais trop de légèreté n’est jamais très bon dans un thriller.

Bien que le Paris des années qui précèdent la première guerre mondiale ait été un terrain propice à développer une intrigue sombre au suspens épais… Je trouve toutefois que l’atmosphère de ce roman manque de densité, réduisant Paris à une grande fête bourgeoise, et en oubliant, ou en évoquant trop rapidement ce qui pouvait se passer de plus glauque dans les coulisses.

La construction de l’intrigue me laisse toutefois un peu perplexe. Elle aurait mérité d’être aussi soignée que l’exactitude de la documentation du background…

Et ce n’est hélas pas tout à fait le cas.

La finalité des actions ou choix des personnages sont parfois un peu difficiles à saisir pour le lecteur, on peut les trouver peu logiques voire parfois naïfs…

En outre, les longues diversions sur les théories analytiques montrent que l’auteur a fait un effort certes, mais elles alourdissent le roman, n’apportant rien ou très peu à l’intrigue, ce qui dans un livre assez resserré de 250 pages me paraît assez peu heureux.

Il en eût fait 500 ou 600, le problème ne se serait pas posé.

Cette disproportion entre le nombre de digressions et l’épaisseur du roman rendent proportionnellement plus mince l’espace dévolu au développement de l’intrigue, ce qui lui fait perdre en densité et en fluidité…

Au point que j’en suis arrivée à me demander si ce roman n’était pas davantage prétexte à développer une certaine culture historique qu’à raconter une histoire réduite au rang de prétexte.

D’ailleurs en allant faire un tour sur le net, j’ai appris que l’auteur, juriste de formation, était surtout connu pour faire des romans historiques, et je crains en effet que ce soit plus son talent d’historien amateur qui cherche à s’exprimer ici.

En résumé : Une Belle-Époque parisienne finissante bien rendue et une solide documentation sur l’état de la psychanalyse en 1911 permettent à l’auteur de camper ses personnages et son intrigue dans un décor et une atmosphère crédibles…

Du mystère… Du suspens… Des surprises… Mais un traitement assez irrégulier de la psychologie des personnages et de la construction de l’intrigue vient malheureusement atténuer mon plaisir de lecture.

J’ai tout de même passé un bon moment, même si je recommanderai ce livre plus aux amateurs d’histoire de la belle-époque et de la psychanalyse qu’aux amateurs chevronnés de thrillers.

 

Le Signe des Quatre – Desmond Davis (1983)

Le Signe des Quatre de Desmond Davis (1983)

Avec Ian Richardson (Sherlock Holmes) et David Healy (Dr. John Watson)

Celles et ceux qui ont suivi leurs programmes télé sans omettre les petites chaînes de la TNT ont pu se rendre compte qu’en ce mois d’Août, la chaîne Chérie 25 avait remis Sherlock Holmes à l’honneur les vendredis soirs, en nous diffusant une série sur les aventure fictives de Conan Doyle, et quelques films adaptés du canon.

C’est d’ailleurs à cette occasion que nous avions battu le rappel croyant bêtement les programmes télé qui s’étaient trompés pendant une semaine sur la version du Chien des Baskerville qui serait diffusée, avant de rectifier le tir au dernier moment…

Cela nous avait bien mis en colère et en prime la version du Chien des Baskerville était calamiteuse.

Vendredi dernier, Chérie 25 diffusait une adaptation du Signe des Quatre, tournée la même année et toujours avec Ian Richardson dans le rôle de Holmes…

Déçue par le Chien des Baskerville je m’étais abstenue de battre le rappel cette fois-ci… Et j’ai eu tort !

Résumé :
Le Major Sholto dîne avec ses deux fils quand son majordome lui apporte un pli déposé pour lui… Ce pli est ce qui ressemble à un plan de bâtiment, et provoque chez le maître de maison une vive émotion qui vire à l’attaque d’apoplexie.

Le Major Sholto explique qu’avec quatre compères, il avait mis la main sur un trésor qu’il garde planqué dans le grenier et qu’il a été injuste car il n’a jamais remis la part du trésor de l’un de ses compères décédé à la fille de ce dernier… Qui n’est autre que Miss Mary Morstan.

Pendant que le père essaie de se remettre ou agonise dans son lit, les fils se disputent sur la pertinence de donner ou pas un tiers du dit trésor à Miss Morstan. On voit que les deux fils sont bien prgamatiques et se voient déjà hériter.

Et ils ont raison puisque tandis qu’ils sont trop occupés à chercher le trésor dans le grenier, un type à jambe de bois a réussi à entrer dans la demeure et est arrivé régler ses comptes avec le Major Sholto qui meurt de peur avant de laisser satisfaction à l’intrus.

Quelques temps plus tard, Miss Mary Morstan vient rencontrer Holmes et Watson, ayant reçu un gros diamant ainsi qu’une invitation à rencontrer un étrange inconnu pour une affaire de la plus haute importance.

Le gros diamant s’avère d’après Holmes qui sait tout (j’avoue que des fois il m’énerve à tout savoir comme ça !), être le deuxième plus gros diamant du monde !

Voilà Holmes ferré comme un beau poisson, et Watson aussi. Holmes est évidemment intéressé par l’affaire…

Quant à Watson… C’est par la charmante orpheline (à moins que ce soit pour la fortune qu’elle vient de recevoir ? Hummm… Pourquoi il n’y aurait que les femmes qu’on soupçonnerait de vénalité ? Hein? Je vous le demande! ).

Ce que j’en ai pensé :
La version du Chien des Baskerville avec Ian Richardson m’avait horripilée pour bien des raisons, et c’est avec certaines craintes que j’ai visionnée la version du Signe des Quatre, me rassurant sur le fait que le réalisateur n’était pas le même…

Que le Watson n’était pas non plus le même… et qu’il y avait peut-être des chances que l’équipe de scénaristes-adaptateurs ait également changé.

Je ne suis pas allée dans les détails du générique pour le vérifier…

Dans l’ensemble, cette version m’a semblée moins insupportable que le Chien des Baskerville vu la semaine passée.

Ian Richardson campe toujours son rôle de Holmes de façon très crédible. Il a le physique de l’emploi (maigre et limite émacié) ce qui l’aide passablement.

Tout d’abord, l’esthétique était nettement moins kitchouille !

Les coloris, les coiffures, les décors, agressaient moins la rétine et étaient plus conformes à ce qu’on pouvait voir dans les années 80 en termes de reconstruction de l’ère victorienne.

Je garde évidemment en mémoire l’adaptation Granada avec J.Brett comme étalon de comparaison.

Ensuite, le, changement de Watson est une véritable bénédiction ! Certes, il n’apparaît pas non plus comme un candidat potentiel pour le Nobel, voire pour entrer au Club Mensa (qui n’ouvre ses portes qu’aux sujets ayant démontré avoir un QI supérieurs à 130, soit un peu moins de 2% de la population générale)…

Mais il nous change du godichon calamiteux dont nous avions subi les frasques la semaine passée !

Cependant … Il est bien enrobé, nettement quinquagénaire ce qui n’est pas très canonique…

Et ses élans amoureux naissants à l’adresse d’une jeune femme qui a peut-être trente ans de moins que lui sont d’un ridicule achevé !

Il fallait que Miss Morstan soit bien désespérée pour s’enticher d’un croulant pareil !

Cela étant avec le deuxième plus gros diamant du monde en poche… Elle n’était plus obligée de se caser à tout prix ! Enfin bref…

L’histoire canonique ne paraît pas aussi malmenée que dans l’adaptation du Chien des Baskerville au premier abord.

Cependant en y réfléchissant bien, je me dis que si je retournais lire de près l’œuvre originale je trouverais au moins autant de libertés prises avec le canon que dans l’adaptation de la semaine dernière…

Ma dernière lecture étant un peu ancienne je vous livre les divergences les plus flagrantes.

En effet, exit l’addiction pas très politiquement correcte de Holmes avec la coco à 7% (c’est un film grand public mince ! Même si à 21h30 on a droit à un spot publicitaire Durex expliquant aux vrais zhômes que grâce aux capotes de la même marque ils sont certains de nous donner des orgasmes tonitruants… Un grand moment de solitude pour la mère de famille de jeunes adolescents que je suis ! Franchement j’aurais préféré leur parler des méfaits de la cocaïne injectable plutôt que de la mécanique de mes orgasmes !!! Enfin… ils ont eu la décence de ne pas m’interroger !)…

Et puis… Dans le Canon, Mary ne reçoit pas « juste » le diamant « Grand Mogol », mais se voit mystérieusement adresser des perles précieuses depuis six ans !

Il semble en effet, que la réalisation ait préféré resserrer la temporalité de l’histoire, un parti pris qui selon moi ne s’imposait franchement pas du tout !

En outre, l’estimation du trésor annoncée dans le film est nettement surévaluée par rapport à ce qui est dit dans le canon (500 000£).

Et la surévaluation ne peut même pas être expliquée par une intention de convertir la valeur du trésor en livres des années 80 pour que le public mesure mieux de quoi il retournait car dans ce cas, le dit trésor aurait été nettement sous-évalué !

D’ailleurs, les scénaristes ont préféré commencer par nous expliquer dès le départ le nœud du problème plaçant le spectateur en position de regard omniscient qui sait déjà ce que Holmes recherche, là où le texte original adopte plutôt la progression de nos héros dans leur compréhension de l’affaire, ce qui a le mérite de renforcer le suspense et l’intérêt de la lecture !

Je trouve ce choix déplorable, et bien facile.

En résumé :
Une adaptation relativement correcte mais qui pèche par un parti pris narratif tuant les ressors originaux du suspense du roman, en expliquant trop de choses d’emblée, et en condensant la temporalité du canon, quitte à en modifier quelques détails d’une importance somme toute mesurée.

Ian Richardson est un Holmes convainquant, et l’on regrettera que le Watson campé par Healy ne serve que de faire valoir en surpoids, et puisse se comporter en ado rougissant  devant une jeune femme alors qu’il est déjà quinqua.

À voir à l’occasion…

Voice from the Stone : Eric D.Howell (2017)

Ce film est sorti aux États Unis en avril 2017 et vient de sortir directement en DVD en France sans passer par case cinéma.

Ce genre de situations étranges arrivent parfois faute de distributeurs assez couillus pour donner leur chance à autre chose qu’à des block-busters (genre le Valérian de Besson que mes enfants m’ont obligée à voir… et que j’ai trouvé bien long et ennuyeux mais parfait pour des ados)…

Il est vrai que la distribution ne réunit pas de bankables célèbrissimes, bien que l’actrice principale se soit faite remarquer dans Game of Thrones (Daernerys Targarien, la mère des dragons) et Terminator Genesis…

Mais le scénario, l’ambiance, l’esthétique et le jeu des acteurs valaient bien certaines merdouilles surmédiatisées qu’on nous incite à aller voir par un matraquage publicitaire effroyable !

Or donc… Je résume :

Dans les années 50, Verena, une jeune femme, gouvernante autodidacte, spécialisée dans les enfants mutiques à qui elle parvient à rendre la parole, quitte brutalement ses derniers employeurs puisque leur petite bambinette s’est remise à parler pour exprimer presque aussitôt son refus de voir sa gouvernante chérie l’abandonner !

Et oui, ainsi est le contrat. Elle arrive, l’enfant parle, elle repart, comme Nannie MacPhee. Et c’est de plus en plus dur car leur rendre la parole après un traumatisme suppose de nouer un lien émotionnel très fort avec les enfants.

Ça me rappelle que j’ai parlé tard moi-même mais mes parents se sont contentés de m’envoyer à l’école maternelle d’où je suis rentrée en ayant plein de chose à leur dire… genre « merde », « con », « chier » et plein d’autres petits mots ravissants ! J’avais enfin trouvé des trucs intéressants à leur dire et qu’ils ne pouvaient plus faire semblant de ne pas entendre ! Youpeee ! Fin de parenthèse !

Or donc, à peine a-t-elle quitté sa dernière petite protégée qu’elle file telle une Marie Poppins vers son prochain travail: rendre la parole à un petit garçon qui s’obstine à ne plus décrocher un son depuis que sa mère est décédée.

Une grande maison qui porte les traces du temps… un mausolée de famille où gisent les ancêtres… des statues de pierre abîmées un peu partout… un factotum ombrageux limite inquiétant… une grand mère sympathique mais qui ne révèle ses secrets qu’au compte gouttes… un maître de maison distant… une carrière de pierres désaffectée et engloutie par les eaux… et le tout dans une campagne perdue au fin fond de l’Italie où la brume tombe parfois… voilà qui plante le décor… et l’atmosphère.

Critique :
J’ai beaucoup aimé ce film. L’héroïne est belle, sensible, campée par une actrice que je ne connaissais pas et que j’ai trouvée très honorable. Le petit garçon ne parle pas… mais tel un grand acteur en devenir, il parvient avec sobriété à exprimer tellement de choses!

Je ne peux pas m’empêcher de faire un lien entre ce film et le Tour d’Écrou dont je vous avais parlé il y a quelques temps. En effet, une histoire de gouvernante qui débarque dans une maison lugubre et se frotte aux mystères des uns et des autres…

Je craignais même en commençant le visionnage de ce film d’être devant une Nième libre adaptation de l’œuvre d’Henry James, mais cette impression s’est vite dissipée car le scénario est bien différent.

Cela étant… Tout comme dans le Tour d’Écrou, le scénario nous fait subtilement naviguer entre deux eaux, laissant le spectateur choisir la façon dont il peut interpréter les faits, soit en allant du côté du psychologique… soit du côté du fantastique.

Chacun verra midi à sa porte, ou comme moi refusera de choisir en s’attachant justement à l’effet recherché, et aux surprises qui en découlent quand le film arrive à sa fin.

On pourra regretter que le budget n’ait pas permis de rajouter une petite dizaines de minutes au dénouement qui par moments peut paraître un peu précipité et insuffisamment lisible là où prendre un peu plus de temps aurait permis au spectateur de ne pas se sentir trop désorienté…

À moins que ce ne soit un parti pris volontaire pour nous plonger dans une inconfortable perplexité ? État proche de celui de l’héroïne ?

A voir !

Décharge : Moi Ida, en pleine possession de mon peu de moyens grâce à un découvert autorisé, atteste par la présente que le billet ci-dessus a été rédigé bénévolement pour le Blog Cannibal Lecteur, et que je n’ai pas demandé ni reçu de rétributions autres que la considération de Dame Belette.

Et de toute façon, comme on ne fait pas de politique, le Canard Enchaîné se fiche pas mal de ce que nous écrivons ici, alors même si elle me filait 300.000 Brouzoufs Impériaux aux Iles Caïman le fisc n’en saurait rien, épicétou !

En même temps vu le cours actuel du Brouzouf Impérial… Même si le fisc était au courant, ils ne dépenseraient même pas un timbre pour me dire que ce n’est pas bien !

Une nuit éternelle : David S. Khara [Critique – Défi CannibElphique]

Titre : Une nuit éternelle

Auteur : David S. Khara
Édition : Fleuve Editions (13/11/2014)

Résumé :
Barry Donovan, policier new yorkais, résout désormais ses enquêtes en équipe avec Werner von Lowinsky, un vampire aux méthodes particulières peu appréciées.

Ainsi lorsqu’un crime barbare est commis à l’encontre d’un pasteur noir et de son fils, Barry demande à son ami de rester en dehors de l’enquête, car seul un monstre de l’espèce de Werner peut être à l’origine de ce type de meurtres.

Critique :
— Bonsoir, monsieur le vampire, que vous me semblez beau et élégant… Je serais tentée par le fait que vous me fassiez la conversation, mais voyez-vous, je crains pour mon joli cou fragile… Entre nous, je vous déconseillerais fortement de vous abreuver de mon sang qui doit charrier mille produits mauvais pour la santé ou autres insecticides dû à l’ingestion d’une nourriture que l’on m’a vantée comme bonne pour ma santé…

— Rassurez-vous, chère Belette, mon créateur m’a doté d’autres attributs et a fait en sorte que je ne ressemble pas aux vampires des vos livres : je ne dors pas dans un cercueil, le crucifix m’est égal et, désolé pour les midinettes, mais je ne suis pas prêt de tomber amoureux d’une mortelle !

Proposer un autre regard sur la condition de vampire, David Khara n’est ni le premier, ni le dernier à le faire, mais, contrairement à une certaine mode qui fait des vampires des êtres choupis et kawaï, lui nous propose une créature cultivée, avec une part d’ombre et ne devant pas s’abreuver sans cesse d’hémoglobine.

Et si un certain vampire Edward (pas celui aux mains d’argent) aimait une Bêla (on dit Bella ?), notre créature de la nuit, lui, s’est lié d’amitié avec un homme, un flic, et de ce binôme improbable va naître une fantastique enquête qui va les mener aux confins des portes de l’enfer, au propre comme au figuré.

David Khara possède un style d’écriture bien à lui et cette première lecture d’un de ses romans me laisse augurer encore quelques heures de plaisir livresque en poursuivant la découverte de tout ses romans.

Il y a de l’humour, du sérieux, du fantastique, des mythes et des légendes qui se croisent et se mêlent avec la réalité, augmenté de quelques récits dignes des plus grandes sagas, qu’elles soient réelles ou inventées.

Les personnages et l’histoire auraient pu bénéficier de quelques pages de plus afin que le plaisir dure plus longtemps, mais je ne dois pas me plaindre car en un peu plus de 300 pages, l’auteur arrive donner une densité énorme à ses personnages, un comme si nous les connaissions déjà, hors ce n’était pas mon cas.

Et bien oui, si au lieu de commencer – imbécile que je suis – par le tome 2, j’avais démarré par le tome 1, ces personnages seraient vraiment devenu des vieilles connaissances.

Pas de bol, suite à mon erreur lamentable, tout suspense me sera refusé lorsque j’ouvrirai le premier tome, puisque maintenant je sais tout du traitre qui arpentait les pages dans « Les Vestiges de l’Aube ».

L’humour de l’auteur parsème les pages avec quelques petites saillies dans les dialogues, quelques réparties pas piquées des vers, ainsi que ces private joke envers quelques membres de la Ligue de l’Imaginaire : Bauwen en prend pour son grade, on aura aussi la bijouterie Loevenbruck’s et la ville imaginaire de Chatham.

Sans révolutionner le genre vampirique ou le roman fantastique, sans en chambouler les codes mais en les revisitant, on peut tout de même convenir que Khara nous offre là un petit roman bourré d’adrénaline, d’humour, de fantastique et de réalisme, avec des personnages que l’on apprécierait retrouver dans d’autres aventures (appel du pied) tant ils m’ont conquise.

Le Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) , Le « Challenge US 2016-2017 » chez Noctembule.

Pourquoi je l’ai choisi (par Stelphique) :

J’avais beaucoup aimé le premier tome, parce que avant, tout je l’ai trouvé original, donc à sa sortie en poche, dès le premier jour, j’ai couru en librairie, mais bon, on le sait maintenant, c’est la PAL qui a un super pouvoir et nous vampirise à sa façon…Cette LC avec ma binomette adorée était la plus que bienvenue!!!

Synopsis :

Barry Donovan, policier new yorkais, résout désormais ses enquêtes en équipe avec Werner von Lowinsky, un vampire aux méthodes particulières peu appréciées. Ainsi lorsqu’un crime barbare est commis à l’encontre d’un pasteur noir et de son fils, Barry demande à son ami de rester en dehors de l’enquête, car seul un monstre de l’espèce de Werner peut être à l’origine de ce type de meurtres.

Ce que j’ai ressenti :… Une nuit sang pour sang amitié….

Un duo que j’adore retrouver ! Cette amitié qui va au delà du réel et des conventions: mon cœur devient guimauve… Mais pas le temps de s’attendrir dans ce nouveau roman de David Khara car les meurtres sordides frappent encore New-York et que les mystères s’épaississent quand le fantastique s’en mêle…

Toujours en alternant les points de vues de Barry et Werner, on ressent en deux temps, une vision panoramique sous l’œil de faucon et une sensation plus urgente dans les actions, les causes et conséquences de cette résolution…

Un Coeur n’a pas besoin de battre pour saigner. Le mien saigne depuis un siècle et demi.

Un vampire qui se repend avec un flic qui culpabilise, ça fait beaucoup d’émotions qui bouillonnent, mais les voir s’entraider, chacun à leur échelle, cela donne un joli cocktail d’aventures et j’ai adoré où ils m’ont menée : rien de moins que la légende des Templiers et une jolie virée dans le passé de Werner, tout en résolvant une affaire plutôt corsée aux rituels étranges…

J’aime à voyager dans le temps, et avec un personnage aussi charismatique et érudit que Werner, le voyage est d’autant plus palpitant…

Je ne crois pas au bonheur comme état permanent. Tout au plus pouvons-nous prétendre à des instants de joie. À nous de les saisir, de les goûter et les savourer, sous peine de voir les affres incontournables de l’existence nous entraîner inexorablement vers le cynisme et la désespérance.

Au vu du quatuor qui clôt ce roman je peux vous dire que j’ai très envie de voir une suite arriver !!! J’ai été charmée par ce libraire, féru de légendes moyenâgeuses, et la jeune médecin, dépassée par les péripéties en cours…

Je vois bien là, une saga prometteuse parce que cet auteur a su créer des personnages attachants, mais aussi, une veine de thrillers entre rétro et modernisme qui s’entrechoquent, tout en y mettant une foison d’émotions… Forcement, qu’on en redemande !!!!

La peine ne se hiérarchise pas.

Si jamais le cœur vous en dit, et que vous voulez que votre sang ne fasse qu’un tour en lisant ce policier fantastique, je vous recommande chaudement cette lecture!

J’aurai mis le monde à feu et à sang pour partager Ne fût-ce qu’une seconde avec elle.

Petit plus : Clairement, lire ce roman en Lecture Commune avec ma binomette, c’est un moment de complicité et d’amitié à l’image de ces deux personnages, et ça c’est juste extraordinaire !

Quand je vous le dis, que mon cœur devient guimauve… Je souhaiterai une vie éternelle de lecture commune, nourries de cafés, de cornes de gazelles et de fous rires… Merci à ma Belette pour ces échanges: tu es la meilleure des coéquipières de lecture ! ❤

(PS : mais de rien, le plaisir est partagé – Cannibal)

Ma note Plaisir de Lecture  9/10

Une nuit éternelle : David S. Khara [Intro – Défi CannibElphique]

— La nuit éternelle devrait t’inspirer, chère Belette !
— Mais tout à fait, attends voir… *s’éclaircit la gorge* ♫ La nuit ♪ Quand revient la nuit ♫ Tout seul je m’ennuie ♪ Je pense à toi
— Pitié, pas du Johnny, tu vas tous les faire fuir !
— Et moi qui avait choisi une chanson moins connue d’Hallyday et pas l’archi connue telle que ♫ Retiens la nuit ♪
— On a dit « Pas Johnny » !
— Ok, j’ai plus d’une chanson dans mon sac, tu sais ! Tiens, le plus belge de siciliens par exemple : Adamo et ♫ La nuit tu m’apparais immense ♫ Je tends les bras pour te saisir Mais tu prends un malin plaisir À te jouer de mes avances ♫ La nuit je deviens fou, je deviens fou ♪
— Heu, on va éviter Adamo aussi… Je te sens moins en verve, ma Belette et je t’interdis de changer une consonne du mot « verve » !
— J’ai aussi de stock, et toujours sur la nuit, de la poésie qui ne laissera pas ton petit coeur de fée insensible :
Ça commence par un moment de flottement quand le soleil recule;
Un parfum d’hésitation qu’on appelle le crépuscule;
Les dernières heures du jour sont avalées par l’horizon;
Pour que la nuit règne sans partage , elle a gagné , elle a raison…

— Je lui parle de nuit éternelle et elle me sort Grand Corps Malade ! Nuit éternelle, ma Belette, ça n’éveille rien en toi ??
— Tu pensais à une nuit romantique avec monsieur Stelphique ? Une nuit éternelle que tu passerais avec lui à faire tchip tchip dans un chalet au Pôle ? Quelle santé quand on sait que leurs nuits peuvent durer 6 mois !
— Je te parle de vampires et tu me causes de nuit de sexe dans un pays nordique ! Tu ne penses qu’à ça ? Non, ne réponds pas s’il te plait, la question n’appelle pas de réponse, on la connait…
— Des vrais vampires ? Pas des vampires choupis kawaï de la Stephenie Meyer et de sa saga Twoilette ? Vrai de vrai ?
— Si j’en crois Yvan et David, pour ne pas les citer, on dirait bien qu’on a le mythe du vampire revisité, mais les connaissant, on ne doit pas avoir des vampires version marshmallow ou guimauve !
— Pléonasme…
— Quoi ?
— Marshmallow veut dire guimauve, donc, pléonasme…
— Belette ?
— Oui ?
— Lis et tais-toi !!!
— Chef oui chef !

La Compassion du Diable : Fabio M. Mitchelli [Critique – Défi CannibElphique]

Titre : La Compassion du Diable

Auteur : Fabio M. Mitchelli
Édition : Fleur Suvage (2014) / Milady (18/03/2016)

Résumé :
1963 – Une nuit dans l’Ohio… impulsive. Suivront des corps, dans des barils en plastique.

1981 – Deux enquêteurs, hantés par leur passé.
Le cannibale de Cleveland… et vous. Votre compassion… celle pour le diable.

Critique :
Pour lire et apprécier ce genre de roman, il vaut mieux avoir les tripes bien accrochées. Il est donc conseillé aux âmes trop sensibles de s’abstenir.

Pour le cas où des petits curieux à l’âme sensible voudraient tout de même lire ce roman, je préciserai qu’il s’inspire de la vie de Jeffrey Dahmer, serial-killer surnommé « Le cannibale de Milwaukee » et d’Anthony Sowell, qui n’a rien d’un enfant de cœur non plus.

Ici, on suivra les horreurs perpétrées par « Le boucher de Cleveland » (fiction) et je vous déconseille de faire vos courses chez lui, vous pourriez vous retrouver à déguster de la cuisse humaine, du pénis ou des testicules, bref, le genre de chose qui ferait ruer votre estomac et votre esprit aussi.

C’est un roman que j’ai lu en très peu de temps, faisant même le forcing pour le terminer avant d’aller dormir, me foutant pas mal des conséquences pour le lendemain car il a un côté addictif, surtout après la première moitié, lorsque le final monte en puissance et en suspense.

Les chapitres sont courts, rythmés, alternant entre ceux de 1981 qui concernent nos deux flics, Freddy Lawrence et Victoria Fletcher, et ceux des années 60, avec Blake Memoria pour titre et les premiers crimes de ce tueur fou et sans pitié qui se nomme Blake.

L’enquête commence fort avec la découverte d’un charnier par hasard et puis bingo, encore un autre en démolissant une maison ! Jour de chance pour les flics, les voici ayant décroché la timbale et avec du pain sur la planche.

Pour ma part, j’aurais aimé un peu plus de pages dans ce roman afin de pouvoir développer un peu plus les deux personnages que sont les flics Freddy Lawrence et Victoria Fletcher, et même celui d’Henrique, le flic hidalgo qui s’immisce dans l’enquête avec des révélations percutantes comme un poids lourd reçu en pleine tronche.

Et c’est là que le bât a blessé, car si j’adore être surprise dans un thriller ou un policier, il faut tout de même que cela reste cohérent et là, à un moment donné, j’ai quand même eu vachement du mal à y croire car cela ne correspondait pas à la réalité, dans mon esprit. Trop, c’est trop.

Malgré cela, j’ai été happée par la suite, me demandant comment ça allait se terminer pour notre flic qui remontait le fil de l’enquête et pour le journaliste, auteur d’un livre, avec le mystère que venait de lui transmettre un petit vieux dans un home, avant de passer l’arme à gauche.

Et ce fut durant une scène extrêmement violente, véritable confrontation au sommet, que j’ai perdu le fil de l’histoire, l’auteur me donnant l’impression qu’à force de vouloir brouiller les cartes pour nous mystifier et nous surprendre, en faisait trop pour nous faire perdre le fil de qui était qui, au point qu’à la fin, j’avais l’esprit tout chamboulé de découvrir que ce n’était pas ce que je venais de lire qu’il s’était passé.

Vous suivez toujours ?

Si l’épilogue n’était pas nécessaire, je dirais même plus, il n’avait pas de raison d’être, pour le reste, j’ai passé un sacré moment de lecture addictive, voulant absolument savoir qui était le cannibale et comment les flics allaient l’arrêter, ou découvrir son identité.

Mon seul bémol sera pour le côté un peu trop irréel dans la résolution de l’affaire et sur l’identité du tueur.

Le Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) , Le « Challenge US 2016-2017 » chez Noctembule.

Pourquoi je l’ai choisi (par Stelphique) :

J’avais gagné ce livre grâce à un concours sur l’excellent blog Collectif Polar ! Et tout de suite, l’idée de la LC nous est venue avec ma binomette fidèle, Cannibal Lecteur, car on adore les histoires de tueurs en série !!!!

Synopsis :

Deux flics, un tueur. Des corps horriblement torturés. Deux enquêteurs le cannibale de Cleveland, une traque sans relâche…et vous. Vous et le diable. Plongez dans les secrets d’une âme criminelle dès le ventre de la mère. Dans la matrice du mal, tout au fond de l’enfer.

Inspiré du parcours sanglant du sérial killer américain Jeffrey Dahmer, la Compassion du diable est un thriller à la mécanique implacable. On le surnomme le « livre bleu ».

Ce que j’ai ressenti :… Mitonner un bon petit plat…

Au menu aujourd’hui: le petit thriller de Fabio M.Mitchelli cuisiné aux petits oignons, et c’est une invitation en grande pompe, puisque le diable s’invite à la table…

Une fée qui rencontre un diable, une Cannibal qui en rencontre un autre quelque peu célèbre, ça commence à devenir une attablée plus que surprenante: mais, plus on est de fous, plus on rit, non ?!!

Pour faire un bon repas, il faut de bons ingrédients…

Nous avons donc :

  •  Un tueur en série. Et pas des plus inconnus, puisque c’est le fameux « Boucher de Cleveland ». Nous avons même son traçage et pedigree depuis le ventre de sa mère jusqu’à son ultime battement de cœur, toutes ses pensées les plus intimes, jusqu’à ses plus atroces actes de barbarie, et plus si affinités… Une belle pièce « Blake » du boucher qui sera mis en valeur par ses petits accompagnements…
  • Deux flics investis. Une enquête c’est avant tout une équipe avec ses petits piments de séduction/ répulsion. Une interaction de sucré/salé qui relève tous les goûts entre charme et sens aux aguets, nuits blanches ou remplies de cauchemars, et bien sûr, passé douloureux intimes qui laissent un petit arrière goût en bouche…
  • Un écrivain avide d’une bonne histoire maléfique. C’est la touche secrète de cette recette imaginée par Fabio Mitchelli pour faire de ce moment, une vengeance qui se mange bien froide…

Si la marmite est bonne, pleine de chapitres haletants, rythme soutenu et scènes cauchemardesques, je vais juste un peu chipoter :

Fabio Mitchelli nous offre un bon thriller, mais en voulant à tout prix maintenir son suspense, il prend des « raccourcis » dans ces mises en place de personnages et leurs passé, et du coup, nous y perdons un peu en émotions…

Même pour l’ombre du diable, j’aurai aimé plus de folklore, plus de légende, qu’il prenne une plus grande place dans ses pages…

C’était difficile de ressentir de la compassion pour le diable, ou la compassion du diable, car on reste beaucoup spectateur d’une folie sanglante…

En fait, j’en aurai aimé plus de ses pages pour me lier davantage, mais je note quand même cet auteur dans mes agendas de lectrice compulsive car on sent un très grand  potentiel même si ce livre n’a pas été à la hauteur de mes attentes…

« On ne fait pas tomber le diable,Mac Callaugh. On l’évite ou on le subit , Mais on ne le fait pas tomber. Il est Bien Trop perfide et intelligent pour être démasqué , livré à la justice, jugé et condamné … »

Malgré ce chipotage d’elfe accro aux émotions, l’auteur a su me prendre aux tripes avec des scènes vraiment préparées avec soin, toutes plus noires et sanglantes les unes que les autres et disséquées en tranchant chapitres efficaces ! Page-turner et violence implacable se marie bien sur cette assiette de bleu…

Bon appétit surtout !

Ma note Plaisir de Lecture  7/10

Un pont sur la brume : Kij Johnson

Titre : Un pont sur la brume

Auteur : Kij Johnson
Édition : Le Bélial’ (25/08/2016)

Résumé :
Kit Meinem d’Atyar est peut-être le plus doué des architectes de l’Empire. Peut-être… et tant mieux. Car il lui faudra convoquer toutes ses compétences, l’ensemble de son savoir pour mener à bien la plus fabuleuse réalisation qui soit, l’oeuvre d’une vie : un pont sur le fleuve de brume qui de tout temps a coupé l’Empire en deux.

Un ouvrage d’art de quatre cents mètres au-dessus de l’incommensurable, cette brume mortelle, insondable, corrosive et peuplée par les Géants, des créatures indicibles dont on ne sait qu’une chose : leur extrême dangerosité…

Par-delà le pont… l’abîme, et pour Kit une aventure humaine exceptionnelle.

Critique
♫ Faire un pont ♪ Pour de bon ♪ Lui donner ♫ Ton prénom ♪ Le traverser ♪ Pour t’embrasser ♫ Faire un pont ♪

Si Dick Rivers ne vous tente pas, vous pouvez toujours siffler la musique du film « Le pont de la rivière Kwaï », seul film (ou livre) que je connaissais et qui parlait de la construction d’un pont entre deux rives.

Maintenant, sur mon CV, je pourrai ajouter que je sais comment construire un pont sur une rivière de brume, rivière qui est remplie de trucs pas nets, genre des gros poissons ou des géants que l’on n’a jamais vu, mais qui ont déjà fait chavirer bien des barges.

On ne sait pas d’où vient cette brume épaisse, ni où elle va, ni même s’il y a de l’eau sous la brume, tout ce que l’on sait, c’est que certains il ne fait pas bon naviguer dessus et que cette foutue brume coupe l’Empire en deux !

En peu de pages, l’auteur arrive à nous faire ressentir de l’empathie pour ses personnages, dont les deux principaux, Kit Meinem d’Atyar, l’architecte du pont et Rasali Bac, celle qui aide les gens à traverser ce fleuve de brume qui fait 400 mètres de large.

Une belle histoire d’amour, tout en retenue, tout en douceur, une belle histoire humaine de construction d’un pont qui prend des années, une histoire de défis humains, de stress, de paperasses (et oui, chez eux aussi).

Une belle histoire qui nous montre aussi que la vie dans les deux villages séparés par le fleuve de brume est en train de changer aussi, avec l’arrivée des travailleurs et du fait qu’il ne faudra plus prendre les bacs pour passer d’un côté à l’autre.

Un court roman de SF qui se lit paisiblement, un mojito à la main et où, en plus de voir un pont prendre forme, on voit une société et des personnages se transformer.

Très plaisant. Une petite bouffée d’air frais que j’ai pris grand plaisir à respirer.

 Le « Challenge US 2016-2017 » chez Noctembule.