Basil et Victoria – Tome 1 – Sâti : Edith Grattery et Yann

Titre : Basil et Victoria – Tome 1 – Sâti

Scénariste : Yann
Dessinateur : Edith Grattery

Édition : Les Humanoïdes Associés (1990/2003)

Résumé :
Dans un Londres à la Dickens, deux orphelins dépenaillés maraudent à la recherche du bon coup qui va leur permettre de survivre un jour de plus.

Il y a tout d’abord Basil, qui chasse le rat en compagnie de son fidèle Cromwell. Rêveur patenté, c’est un grand amateur de pintes de bigorneaux.

Et puis il y a Victoria, grande raconteuse d’histoires qui jure qu’enfant, elle fut volée à la cour par un odieux gitan.

Si Basil et Victoria ont de multiples sujets de dispute, à commencer par les autres filles qui tournent dans le secteur, leur amitié les conduira surtout à vivre des aventures qui les mèneront jusqu’au bout du monde.

Critique :
Grâce au Mois Anglais, je fais des découvertes que jamais je n’aurais faites si je n’avais pas poussé mes recherches sur le thème « bédés se déroulant en Angleterre ».

Pourtant, j’ai failli refermer cet album après l’avoir ouvert, tant les dessins ne me plaisaient pas. Mais puisque le vin était tiré… Et puis, qui sait, je pouvais avoir une belle surprise.

Disons-le de suite, les coloris monochromes ne sont pas ma tasse de thé.

Tant qu’ils restaient dans les tons sépias, beiges, marrons, ça allait, mais nom de Zeus, lorsque l’on colorie plusieurs pages dans des tons sombres oscillant sur le bleu nuit, on ne voit plus grand-chose ! Idem pour un incendie avec des cases dans les tons rouges…

Dommage que les dessins et les coloris aient nuit à l’album car il y a du bon dans ce scénario qui n’est clairement pas pour les enfants !

Basil, le copain de Victoria, sans doute guère plus de 10 ans, a toujours un morceau de cigarette aux lèvres et ne le lâche jamais car il est présent à toutes les cases. Nos deux mômes, qui vivent dans les bas-fonds de Londres, sont en couple, divorcent souvent, se disputent et rien ne leur est épargné. Ou presque…

Si vous vouliez une visite des quartiers mal famés sous la reine Victoria, vous allez être servi ! Si vous chercher des personnages bien campés, vous en aurez et ne croyez pas que la petite Victoria soit une jeune fille frêle. Les culottes, c’est elle qui est les porte, n’a pas d’empathie, même pour son chien, qu’elle fera combattre contre une nuée de rats afin d’obtenir de l’argent pour sauver son grand frère de la pendaison…

Basil est le gentil du couple, celui qui a des émotions, celui qui veut sauver Sâti, la jeune Hindoue qui a disparu. Cela donnera même un grand moment entre Watson et Victoria, cette chasse à la gamine perdue.

Non, clairement, ce n’est pas pour les enfants ! On est dans une bande dessinée qui a tout d’un roman noir tant le côté social est présent, tant la misère des plus pauvres qui essaient de survivre comme ils peuvent, côtoie la richesse et la décadence des riches qui vont aux pendaisons comme on irait à un spectacle.

Le rythme est soutenu, les dialogues assez cru, mais ils font mouche et appellent un chat un chat.

Non seulement la bédé est une critique acide de la société victorienne, où, au moment de son jubilé, Victoria régnait sur un empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais et où l’Angleterre, à son apogée, avait des milliers de gens qui crevaient de faim, de froid, de misère…

Mais en plus, les auteurs ne se privent pas non plus pour nous parler d’une tradition de la société Hindoue, pourtant interdite depuis plus d’un siècle, mais qui a toujours cours puisque la femme n’a aucun droit ou nous faire assister à une pendaison, à des combats entre chiens et rats…

Une découverte en demi-teinte : si j’ai aimé le scénario qui ne s’embarrasse pas du politiquement correct, si j’ai retrouvé dans ces pages ce que j’avais lu dans « Les bas-fonds de Londres » de Chesney, si j’ai aimé les personnages de deux gamins, si j’ai aimé le portrait cynique de la société victorienne, je n’ai pas aimé les dessins sous forme de crayonnés et j’ai détesté les coloriages monochromes.

Malgré tout, j’aimerais lire la suite des albums pour voir ce qui va arriver à nos deux gosses et au chien Cromwell qui est un très grand chasseur de rats.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°249, Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°12] et Le Mois Anglais chez Lou, Titine et Lamousmé (Juin 2020 – Saison 9).

Basil, détective privé – The Great Mouse Detective : Disney [1986]

Basil, détective privé (The Great Mouse Detective), ou Basil, le grand détective des souris au Québec, est le 33ème long-métrage d’animation et le 26ème « Classique d’animation » des studios Disney, sorti en 1986.

Il est inspiré de la série de romans Basil of Baker Street de Eve Titus et Paul Galdone parus entre 1958 et 1982, eux-mêmes basés sur le personnage de Sherlock Holmes créé par Sir Arthur Conan Doyle en 1887.

Synopsis :

Une nuit de l’année 1897, alors que l’inventeur Mr Flaversham célèbre l’anniversaire de sa fille Olivia, une horrible créature proche de la chauve-souris interrompt la fête et kidnappe l’inventeur.

Terrorisée, Olivia part chercher de l’aide auprès du célèbre détective Basil. Elle rencontre sur le chemin de Baker Street le Docteur David Q. Dawson, médecin militaire de retour d’Afghanistan.

Après avoir entendu son récit, Basil ne semble pas très intéressé jusqu’au moment où il comprend que l’auteur de l’enlèvement ne peut être que Fidget, la chauve-souris, stupide mais fidèle serviteur, du professeur Ratigan.

Ce dernier est un rat cruel et démoniaque, régnant sur les bas quartiers de Londres et qui n’a pour but que de renverser la Reine des Souris au Palais de Buckingham. Basil décide alors de mener l’enquête contre son ennemi de toujours pour sauver Mr Flaversham.

Ce que j’en ai pensé :
Honte à moi, nous étions en 2010 et je n’avais jamais vu ce classique de Disney alors que je suis une fan de Sherlock Holmes !

C’était Norah, avec qui je discutais via MP qui m’avait fait remarquer que c’était pas croyable que je ne l’ai jamais vu, alors qu’elle, bien plus jeune que moi, l’avais déjà vu 36 fois au moins.

À l’époque, j’avais mis ma culture holmésienne à jour et visionné le dessin animé et comme elle, je ne m’en lasse pas de le revoir.

Le Mois Anglais est une bonne excuse pour le revoir et en faire une chronique.

Je n’ai jamais compris comment j’avais pu louper ce dessin animé de Disney alors que ma grand-mère m’avait emmené voir le sombre « Taram et le chaudron magique »… Qui fut un bide chez Disney !

Je ne comprends pas comment ce classique qu’est Basil détective privé, est moins connu que certains navets genre Arielle…

Anybref, revenons à notre détective qui est une souris et qui a son trou au 221b Baker Street, chez un certain Sherlock Holmes, doublé par Basil Rathbone !

Comment est-ce possible, me direz-vous, sachant que l’acteur est décédé en 1967 !

Si l’acteur interprète, ici une fois de plus, le personnage qui l’a rendu célèbre – Sherlock Holmes – c’est grâce à d’un extrait sonore d’un de ses films. C’est aussi en son honneur que le héros du dessin animé se prénomme « Basil ».

On trouve également dans ce film de nombreuses références aux livres de Conan Doyle : le chien Toby (Le Signe des Quatre), le violon, le buste de Holmes sur une étagère (La Maison Vide), les nombreux déguisements de Basil…

Basil, c’est LE dessin animé où Disney renoua avec les souris et l’anthropomorphisme, puisque l’on savait bien, chez eux, que les souris, ça marchaient pluto bien (jeu de mot foireux avec le nom du chien de Mickey)…

Voilà un dessin animé qui mériterait qu’on parle plus de lui car il est bourré de rebondissements et possède un niveau graphique en avance sur son temps car la scène de l’horloge dans la Tour de Londres est la première à combiner de façon aussi importante des images de synthèse et une animation traditionnelle dans un long-métrage d’animation,  les 54 pièces et rouages de Big Ben ayant été générées par ordinateur.

Si les rouages de l’horloge de Big Ben ont été créés par ordinateur, les personnages, eux, ont été fait à la main et ensuite intégrés dans le décor. Ce qui donne lieu à une scène à couper le souffle.

De même, les animateurs sont parvenus à effectuer un « mouvement de caméra » qui suit le professeur Ratigan tout en tournant autour de lui.

Ce mouvement de caméra était fréquent dans les films avec des acteurs humains, mais n’avait jamais pu être utilisé dans l’animation jusqu’alors.

Ainsi, les studios Disney ont mêlé technologies et techniques traditionnelles pour donner un résultat dynamique, plein de vie et d’une esthétique sans pareille.

Sans oublier que l’on est face à une enquête bien réalisée, bien écrite, une excellente intrigue, du suspense, et une histoire assez complexe tout de même pour des bambins.

D’un côté, le Méchant Ratigan est un rat criminel qui veut qu’on le traite comme une souris (cette information est plus claire en version anglaise qu’en version française) et de l’autre, on a Basil, ce détective marginal excentrique qui ne supporte pas l’échec.

Quant à Dawson, c’est un médecin altruiste qui cherche toujours à bien faire le bien et à aider…

Pas d’ennui devant ce dessin animé, ça virevolte de partout, ça enquête, ça complote à tout va, le Grand Méchant Ratigan est une réussite à lui tout seul et vous savez tout comme moi que lorsque le méchant est réussi, le reste l’est aussi !

Au cas où vous ne le sauriez pas, le personnage de Ratigan est inspiré par l’acteur Vincent Price qui lui donne aussi sa voix en version originale.

Cet usage d’un acteur pour concevoir un personnage avait été fortement critiqué à la sortie du film Le Livre de la jungle (1967). Comme quoi, tout change avec le temps !

En tout cas, j’adore ce dessin animé et si vous ne l’avez jamais vu, c’est le moment où jamais de remettre votre culture à jour !

Et ne prenez pas l’excuse que c’est un Disney !

Cet animé n’a rien de gnangnan, que du contraire, et peut avoir deux lectures : celles pour vos bambins innocents et celle pour les adultes car dans ce Disney, on a tendance à être politiquement incorrect car il y a des coups de feu, de l’alcool, des cigarettes et des pipes, sans oublier que dans la VO-STFR, Ratigan qui dit à Olivia de « fermer sa grande gueule » (ce passage offensant a été redoublé pour le DVD/K7 français, et désormais il lui ordonne juste de se taire)…

Sans parler du passage avec la chanteuse de cabaret sexy…

Un enfant, ne comprendra pas tout ce qui se cache derrière cette simple phrase : « Laissez-moi vous gâter »…

Oui, j’adore ce Disney !

Le Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park et Le Mois Anglais (Juin 2017 – Saison 6) chez Lou et Cryssilda.

Les Rats – James Herbert

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Titre : Les Rats

Auteur : James Herbert
Édition : Pocket (1999) / Fleuve Noir (2003)
Édition Originale : The Rats (1974)

Résumé :
Ils avaient appris à vivre dans l’ombre, furtivement, à sortir surtout la nuit et à craindre les hommes. Et soudain ils commencèrent à réaliser leur force et à prendre goût à la chair humaine.

À leurs dents tranchantes comme des rasoirs, à leur nombre venait s’ajouter une arme supplémentaire: l’horreur et le dégoût qu’inspirait leur multiple grouillante. Bientôt on découvrit les restes ensanglantés des premières victimes…

herbertrats1988Critique :
Voilà encore un livre qui fiche la pétoche ! Non pas parce que ce genre d’horreur pourrait nous arriver, mais parce qu’il met en scène des animaux que nous aimons peu : les rats !

Pourtant, un rat domestique, c’est charmant… Et les rats sont aussi propres qu’un chat !

De plus, les rats sont des sacrés nettoyeurs d’égouts et ils nous débarrassent d’un tas de saloperies en les bouffant avec leurs petites dents qui poussent sans arrêt.

Paraît que pour la ville de Bruxelles, c’est un rat par habitant. Pour d’autres métropoles, c’est de l’ordre de 1,5 rat par tête de pipe, mais je me demande bien si la moitié du rat correspond à l’avant ou à l’arrière de la bestiole…

Bon, fini de rire, maintenant ! Dans la ville de Londres, des gens se sont fait attaquer par des rats noirs bien plus gros que les rats gris habituels ! Ils ne craignent pas l’Homme, ces grosses bêtes, ils attaquent et semblent doués d’intelligence autre que celle de l’animal.

Après les rats musqués, voici l’ère des rats mutants…

— Avez-vous vu ce qu’il y a dans la cour de récréation ?
— Ce sont les rats géants, les tueurs.
Ils rentrèrent dans le bureau pour regarder par la fenêtre. Les rats continuaient à s’assembler. Ils pouvaient être deux cents.
—La cour en est noire, dit le jeune professeur qui n’en pouvait croire ses yeux.
—Que cherchent-ils ?
Le directeur se tournait vers Harris comme s’il faisait autorité en ce domaine.
— Les enfants, répliqua Harris.

My god, en peu de pages l’auteur est arrivé à me foutre une trouille monstre ! Je voyais ses sales bêtes dévorer l’enfant dans son berceau, je les voyais dévorer les chiens des flics, je les vu bouffer le dératiseur, attaquer les métros,…

Il suivit le rail argenté du rayon de sa torche jusqu’à quatre formes sombres. Quatre rats gigantesques. Qui les attendaient. Tapis dans l’obscurité, ils les attendaient. Pendant quelques instants, les deux groupes se figèrent dans une contemplation mutuelle et totalement immobile. Puis les humains commencèrent à reculer lentement. Les rats continuaient de les regarder fixement. Henry entendit une exclamation étouffée dans son dos et la main de Violet resserra son étreinte sur son bras.
— Derrière nous. Il y en a d’autres ! parvint-elle à articuler.

Le roman est court, à peine 190 pages, mais il est prenant, éprouvant, épouvantable et horrible ! La tension monte crescendo, les tripes se nouent doucement et quand ça vous pète à la gueule, vous avez juste une envie : hurler (mais pas lâcher le roman).

Les personnages principaux sont Harris, professeur de dessin dans l’East End et sa femme, Judy. Des gens normaux, pas des super-héros. C’est avec eux que l’on va passer du temps et tenter d’éradiquer (avec d’autres) la vermine qui attaque tout le monde et qui infecte les gens.

Comment les scientifiques vont-ils faire pour se débarrasser de ces horribles bestioles mangeuses d’Hommes ? J’avoue qu’ils avaient trouvé un super moyen, mais son application a failli me faire fermer le roman durant quelques minutes… Mon petit coeur s’est serré, comme celui de Harris.

Attention, le roman ne se contente pas d’être un roman d’épouvante et point barre, non, il dissèque aussi la ville de Londres dans ce qu’elle a de moins reluisant : les quartiers pauvres !

James Herbert nous décrit la vétusté et l’insalubrité de certains lieux, toutes les ruines d’immeubles détruits pendant la Seconde Guerre mondiale et dont on a reconstruit dessus, sans rien assainir, et il dresse aussi un constat amer sur l’apathie des hommes politiques en place qui n’ont jamais rien fait pour aider ces quartiers.

Si les rats ont proliféré dans ces endroits là et pas ailleurs, c’est parce que les lieux s’y prêtaient aussi. Bon, ce n’est pas à cause de cela qu’ils ont muté, mais après leur mutation, on ne pouvait rêver de meilleur décor que ceux des quartiers défavorisés.

Là, je dis génial dans l’utilisation de la ville de Londres ! On s’y croirait ! Attention, on ne fait pas le circuit touristique… N’oubliez pas la combinaison étanche si vous ne voulez pas finir dans les estomacs des rats.

Les rats s’étaient repus de son corps. Mais la faim les tenailla bientôt. Alors ils se mirent en quête d’un nouveau festin. Ils avaient goûté au sang de l’homme.

Bon, on savait déjà grâce à Pénélope Solette (les Nuls) que Régis était un con, mais maintenant, je peux dire aussi que Harris est un con ! Mais bordel de dieu, Harris, qu’est-ce que tu avais besoin de courir derrière le sous-secrétaire à la Santé publique, cet imbécile imbu de lui-même de Foskins ??

Enfin, cela a permis au lecteur de comprendre l’origine de l’horreur et d’avoir les yeux qui s’agrandissent d’horreur dans les dernières lignes. Jusqu’au bout j’aurai eu peur… et même encore après !

Un roman d’épouvante, un roman sans temps morts, un récit qui monte crescendo, l’horreur qui vous prend à la gorge, une écriture qui, sans être exceptionnelle, nous plonge dans l’horreur absolue et nous fait dresser les poils sur les bras, sursautant au moindre bruit dans la maison.

Suspense et angoisse garantis ! Moi, c’est décidé, je ne vais plus au cinéma et je vais éviter les stations de métro le soir…

Âmes sensibles, s’abstenir !

Une fois debout, il sentit des pattes courir sur tout son corps. Baissant la tête pour tenter d’apercevoir ce qui pouvait bien grimper aussi vite que lui, il reçut de plein fouet une haleine tiède et fétide. Destinées à sa gorge, de longues dents se plantèrent dans sa joue dont elles arrachèrent un gros morceau.
Il titubait à travers la pièce, battait l’air de ses bras, le sang giclant de son corps. Il crut avoir trouvé la porte, mais quelque chose de lourd lui sauta sur la nuque et le jeta de nouveau par terre.
DES RATS ! Ce mot hurlait dans sa tête. DES RATS ME DÉVORENT VIVANT !
Dieu, mon Dieu, au secours.
La chair de sa nuque fut arrachée par lambeaux. Il ne pouvait plus se relever à présent ; il avait trop de rats sur son dos, mangeant sa chair, buvant son sang. Des frissons parcouraient son échine jusqu’à son cerveau hébété.

Étoile 3,5

PS : la note de 3,5 Sherlock n’est pas vraiment le reflet de ce que j’ai ressenti… Mais bon, ce n’est pas de la haute littérature niveau écriture, mais du super scénario d’horreur avec une utilisation magnifique de la ville de Londres !

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), le Challenge « La littérature fait son cinéma – 4ème année » chez Lukea Livre, « A year in England » chez Titine (Juillet 2016 – Mai 2017) et le Challenge British Mysteries chez My Lou Book.

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Sherlock Holmes (BéDétectives) – Tome 6 – Le rat géant du Sumatra : André-Paul Duchâteau & Di Sano

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Titre : Sherlock Holmes – T6 – Le rat géant du Sumatra

Scénariste : André-Paul Duchâteau
Dessinateur : Di Sano

Édition:  Bdétectives – Claude Lefrancq n°31 (1995)

Résumé :
C’est un client sortant de l’ordinaire qui se présente au 221b Baker Street.

Les rats l’obsèdent, surtout un rat géant qui semble l’épouvanter…

Il est évidemment en proie au délire, mais Holmes et Watson ont de bonnes raisons de le soupçonner que ces rats – ou ce rat – existe bel et bien.

Une enquête mouvementée va mener le grand détective aux abords de la Tamise où mille dangers l’attendent.

rat géantCritique :
Vous avez vu la taille du rat sur la couverture de l’album ? Non, ce n’est pas dû à la position du sujet, comme ceux qui font semblant de tenir la Tour Eiffel et de redresser la Tour de Pise.

D’ailleurs, il est en arrière-plan, ça fonctionnerait pas, il devrait paraître plus petit hors il est immense, comme si c’était le fils caché de Godzilla, ce rat.

La question qui s’impose durant l’album, c’est : avec quelle nourriture ultra-protéinée a-t-on nourri ces rats pour leur donner la taille d’un double-poney ?? Oui, oui, vous avez bien lu, je n’ai pas bu, les rats de cet album, on peut les chevaucher !

Là, je pensais lorsque j’ai commencé cette collection dans les années 90 que j’avais touché le fond avec la béquille d’aluminium et Jack l’Éventreur, mais ici, on a atteint des abysses dans le grand porte-nawak !

Comme presque chaque fois, les histoires scénarisées par A-P Duchâteau commencent par du « fantastique » ou des scènes aberrantes qui vous laissent dubitatives de perplexité. Mais bon, on pourrait avoir des explications logiques à la fin…

Oui, on pourrait avoir de la logique à la fin, mais elle est aux abonnés absents.

Cette enquête de Holmes ne déroge pas à cette règle. Pour les explications du comment cette chose est arrivée, sucez votre pouce ou tout ce que vous voulez, mais vous ne le saurez pas vraiment car des faits ne seront pas expliqués, ou pas clairement.

Pour ce qui est de Holmes, on ressort sa panoplie de la cape et de la casquette ridicule… Par contre, j’avoue que son astuce fut bonne pour s’échapper de la fumerie d’opium et que son déguisement plus tard sera excellent.

Au moins une chose de bonne dans cet album, mais c’est peu.

Le méchant qui a lancé les rats est toujours le même Grand Méchant, mais en blond décoloré, cette fois…

Vous vous demandez, bien entendu, comment il arrive à commander ses rats qui ont la taille d’un poney d’1,20m ?

Je vais vous le dire puisque je vous déconseille l’achat de l’album : par la pensée ! Oui, oui, oui, je vous jure que j’ai pas abusé de mojitos à la piscine ! Il donnait des ordres à ses rats par la pensée. Ça vous la coupe, hein ??

Le must c’est quand Holmes lui-même arrive à détourner le rat de lui et à le retourner contre le vilain pas beau qui n’a même pas une coloration digne de ce nom… La puissance de la pensée…

Bref, le scénario a des rat…és et cela vous dégoût…rat (« rat d’égout », elle est bonne !) de cette Untold Story qui est d’un ennui rare et d’une impossibilité physique, hormis une bonne radiation des rats par la centrale de Tchernobyl (avec 100 ans d’avance).

Pourtant, R.L. Boyer avait écrit un excellent roman sur cette Untold Story du Rat Géant de Sumatra.

Faudrait que je vous en parle, tiens…

étoile 0

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), Challenge « Polar Historique » de Sharon, Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, Challenge « Victorien » chez Camille, Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, Le Mois anglais 2016 (Saison 5) chez My Lou Book et Cryssilda et le Challenge British Mysteries chez My Lou Book.

CHALLENGE - Mois Anglais 2015 SH

Corrosion : Jon Bassoff

Titre : Corrosion

Auteur : Jon Bassoff
Édition : Gallmeister (2016)

Résumé :
Un vétéran d’Irak au visage mutilé tombe en panne au milieu de nulle part et se dirige droit vers le premier bar. Peu après, un homme entre avec une femme, puis la passe à tabac.

L’ancien soldat défiguré s’interpose, et ils repartent ensemble, elle et lui. C’était son idée, à elle. Comme de confier ensuite au vétéran le montant de l’assurance-vie de son mari qui la bat.

Ce qu’elle n’avait pas réalisé, c’était qu’à partir de là, elle était déjà morte.

Critique : 
Qui a éteint la lumière ? Parce que ce roman est noir de chez noir. Il n’y a d’ailleurs personne à sauver dans ses pages.

Si la corrosion désigne l’altération d’un matériau par réaction chimique avec un oxydant, ici, il est question que de corrosion de l’âme des gens, de leur cœur, de leur esprit.

Et quand la corrosion lente commence, on ne l’arrête plus.

Le début nous présente Joseph Downs, un vétéran d’Irak, le visage mutilé par la guerre… Mais il n’a pas que ça de mutilé, son âme aussi l’est.

Dans cette histoire, tout n’est que noirceur, crasses, ténèbres et j’en passe. C’est noir de chez noir et même pas un petit peu blanc.

J’ai eu un peu de mal au début, avec la narration inhabituelle des dialogues : pas de tirets cadratins, pas d’ouverture de guillemets mais des dialogues plaqués sans rien sur la feuille, au milieu des autres phrases.

Le deuxième récit est encore plus noir que le premier (j’aurais pas cru ça possible) et la corrosion de l’âme de Benton Faulks se réalisera sous nos yeux horrifiés, pétrifiés, avant que le récit ne revienne ensuite dans sa troisième partie sur Joseph Downs.

C’est à ce moment là que l’ultime corrosion sera atteinte. Comme quoi, c’est toujours possible de faire pire que le précédent.

Un roman noir de chez noir mais qui ne m’a pas fait battre le cœur. J’ai frémi, j’ai été horrifiée mais pas conquise à cent pour sang.

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), Le « Challenge US » chez Noctembule et Une année avec Gallmeister : les 10 ans chez LeaTouchBook.

Étoile 3,5