Crook Haven – 01 – L’école des voleurs : J. J. Arcanjo

Titre : Crook Haven – 01 – L’école des voleurs 🇬🇧

Auteur : J. J. Arcanjo 🇵🇹+ 🇬🇧
Édition : Pocket Jeunesse (04/05/2023)
Édition Originale : Crook Haven: The School for Thieves, book 1 (2023)
Traduction : Anaïs Papillon

Résumé :
Quand un pickpocket surdoué intègre une école de voleurs, tout peut arriver…

Gabriel, 12 ans, vit de rapines pour aider sa grand-mère à les nourrir tous les deux. Jusqu’au jour fatidique où on le prend la main dans le sac. Mais au lieu d’être arrêté, Gabriel est invité par le mystérieux M. Crooke à intégrer une école… un peu spéciale.

Au nom d’une noble cause, on enseigne là la contrefaçon, le vol à la tire et même la « crim-nastique » – en toute loyauté, bien entendu.

Le jeune pickpocket découvre un monde impitoyable dans lequel « Méritants » et « Héritiers » s’affrontent.

Lui, il a forgé son expérience tout seul et il ne doit rien à personne. Du moins c’est ce qu’il croit…

Critique :
Tiens donc, il existerait une école pour former des voleurs et des escrocs… Mais attention, pas dans le sens qu’un Fagin (Oliver Twist) l’entendait.

Dans cette école, on ne forme pas les jeunes héritiers et les méritants dans le but de l’enrichissement personnel ou d’un groupe, non. Juste dans le but de rééquilibrer un peu le monde. Ici, la cambriole, c’est un art !

L’univers de ce roman jeunesse m’a fait penser à celui de Harry Potter, la magie en moins et les smartphones en plus. Ah oui, pas de professeur Rogue à l’horizon, ni de Malfoy, de Crabbe ou de Goyle. Mais tout, absolument tout, y ressemble, en étant juste un peu changé.

Bon, depuis Harry, les moindre jumeaux facétieux me font penser aux jumeaux Weasley. Tout de même, c’est assez flagrant, tous les ingrédients sont réunis, même si la soupe est différente.

Gabriel est un jeune garçon qui vit avec sa grand-mère, dans une petite misère et qui subtilise des affaires dans les poches des autres. Oui, c’est un pickpocket de talent et c’est pourquoi il va avoir une proposition pour intégrer cette école cachée de voleurs. Gabriel n’est pas trop geignard, pas trop râleur, il a bon cœur, bref, je l’ai apprécié, ainsi que Pénélope, la première de classe et les jumeaux Ade et Ede.

L’univers de l’école est bien mis en place, c’est amusant, les profs sont un peu loufoque, les matières enseignées sont là pour aider les étudiants à tout maîtriser (ou du moins, tenter de le faire) et au moins, les étudiants ne sont pas surchargés de travaux après les cours.

Par contre, l’univers est moins riche que celui de Harry Potter, malgré les 400 pages de ce premier tome. Sans la magie, c’est aussi moins de possibilités, mais je trouve que l’auteur aurait pu développer un peu plus l’école, approfondir le lieu. Peut-être que cela viendra dans le deuxième tome.

Les personnages, eux, sont dans la diversité et c’est une bonne initiative, notamment avec l’étudiante qui porte un hijab. Nos jeunes amis vont évoluer, apprendre des choses, apprendre à se faire confiance, découvrir les blessures des autres et jouer de la solidarité. L’union fait la force, c’est bien connu.

Alors oui, on peut dire que ce roman jeunesse ne révolutionne pas le genre, mais il a une qualité importante : il est plaisant à lire, amusant et m’a diverti, sans que je me prenne la tête. Et de temps en temps, ça fait du bien.

Je serai au rendez-vous pour lire le deuxième tome, même si ce n’est pas cette année (je manque toujours de temps).

#lemoisanglais2024

Une génération française – 01 – Nous vaincrons / 02 – Populations trahies : Thierry Gloris, Eduardo Ocaña et Manuel Garcia

Titre : Une génération française – 01 – Nous vaincrons / 02 – Populations trahie

Scénariste : Thierry Gloris
Dessinateur : Eduardo Ocaña 🇪🇸 / Manuel Garcia 🇪🇸

Éditions : Soleil – Quadrants (2017)

Résumé :
Comment réagir face à des événements qui bouleversent radicalement une société ? Lutter ou subir ? Dans cette série chorale s’incarnent, en trois personnages principaux, trois attitudes de la population française face à l‘Occupation nazie : l’exil et la lutte armée suite à l’appel du Général de Gaulle; la collaboration dans les traces du maréchal Pétain ; la Résistance.

Une génération française constitue un panorama général de la société française d’avant-guerre, où se dessinent 3 choix de vie, façonnés par l’histoire familiale des héros et par le tournant de l’Histoire.

Martin Favre est étudiant à la faculté de langue de la Sorbonne. Il habite une chambre de bonne d’un grand hôtel particulier, et donne des cours aux lycéens des beaux quartiers, ce qui lui assure un niveau de vie très convenable. Séducteur, il virevolte des serveuses du quartier Latin, aux mères de ses élèves.

Quand la guerre éclate, Martin tombe des nues.

Critique :
Ma question sera toujours la même : qu’est-ce que j’aurais fait moi, si j’avais vécu lorsque la seconde guerre mondiale à éclatée ?

Aurais-je été résistante ? Planquée ? Aurais-je quitté la Belgique ? Fait le gros dos en attendant que l’orage passe ? Entre nous, j’aimerais que jamais je n’ai l’occasion de répondre à cette question.

Tome 01 (Eduardo Ocaña 🇪🇸 aux dessins) : Martin Favre est un jeune homme insouciant, se préoccupant plus de la fille qu’il couchera dans son lit que des événements qui se passent dans ces années 30.

La montée du nazisme ? Bof, il n’a pas l’air d’être contre, même s’il ne veut pas faire de la politique. Son meilleur ami est allemand, il vit sans se tracasser de rien, contrairement à son père, qui lui, a plus peur de l’orage qui gronde.

Dans ce premier tome, nous allons assister à la fulgurance de l’armée allemande, qui récupère les Sudètes, avant d’envahir la Pologne sans qu’il y ait eu déclaration de guerre et les galonnés, les politiciens, n’ont pas l’air de s’en faire, tout va bien aller, madame la marquise. Oui, je sais, il est facile de critiquer après, quand on sait ce qu’il s’est passé.

Une fois de plus, les généraux sont trop confiant sur la première armée du monde, c’est-à-dire la française, ils ont la ligne Maginot, ils ont gagné la Première Guerre et non, on ne changera pas de méthode, puisqu’elle a fait ses preuves en 14/18 (au prix de combien de morts ?? Blessés ?), tout comme ces généraux n’avaient pas voulu changer leur fusil d’épaule en 14, se battant comme durant les guerres napoléoniennes…

Bref, ce premier tome, sans briller par son scénario ou ses personnages, m’a tout de même intéressé et j’ai envie de continuer la suite de cette série, afin de voir ce qu’il va se passer dans les autres albums. Les dessins ne sont pas trop mal…

À noter que la suite du tome 1 est en fait le 4, mais moi, j’ai poursuivi avec le tome 2.

Tome 2 (Manuel Garcia 🇪🇸 aux dessins) : Pour moi, le deuxième tome est bien meilleur que le premier. Le récit commence avec le lieutenant Tanguy Brettin d’Arçonet, dont nous avions croisé la route à la fin du premier tome.

Avec lui à la narration, nous allons nous battre dans un petit char léger, s’en prendre plein la gueule, assister au massacre des civils par l’aviation allemande, assister aussi à la débâcle de la grande armée française qui se croyait protégée par la ligne Maginot (que les allemands ont contourné en passant par la Belgique, se foutant pas mal des traités internationaux) et on passant aussi par les Ardennes Belges, que les gradés français pensaient infranchissable.

Ben non, ils sont passés et bien passé, les salopards ! Faut toujours se méfier de l’ennemi et ne pas tabler sur les difficultés qu’il pourrait avoir à passer là où ne penserait qu’il pourrait passer. De nos jours, je parie qu’ils seraient venu à bout du carrefour Léonard et des 4 bras de Tervuren (mais vous, vous ne passerez pas) en travaux.

Le récit est dynamique, violent, sauvage… et on assiste aux généraux qui tombent des nues, qui se pensaient invulnérable, les meilleurs. La chute est rude. Le dernier épisode de ce deuxième album est la fuite par Dunkerque, mais sans trop de détails, juste les chiffres de ceux qui y perdirent la vie et la liberté.

Le raccord entre le tome 1 et le tome 2 se fera lors de la rencontre entre le lieutenant Tanguy Brettin d’Arçonet et Martin Favre, que nous avions vue en partie dans le tome 1, mais dans celui-ci, nous aurons la suite de leur périple. Les dernières pages seront pour le discours du maréchal Pétain, qui annonce la capitulation.

Un excellent album et en plus, les dessins de Manuel Garcia étaient bien meilleurs que ceux d’Eduardo Ocaña (tome 1).

Héroïna : Marc Fernandez [LC avec Rachel]

Titre : Héroïna

Auteur : Marc Fernandez
Édition : HarperCollins Noir (05/04/2023)

Résumé :
Acapulco, Mexique. 🇲🇽
Assis à la table de la cuisine, Pablo, 11 ans remplit des sachets de cocaïne avec son père, Roberto Aguilár, dit El Bobby. Quand Olivia voit cette scène, elle se retrouve face à son destin et celui de son fils.

Héritier du plus gros narcotrafiquant de l’état, l’avenir de Pablo est tout tracé. Derrière les sourires, les réceptions grandioses, l’argent qui coule à flot, il y a la peur, les filatures, les menaces, les morts…

Doit-elle laisser faire au risque de perdre son mari et son fils ? Car elle le sait, l’espérance de vie des narcos est courte.

Aidée de Martín Calderón, procureur et figure nationale de la lutte antidrogue, elle décide, de protéger Pablo, quel qu’en soit le prix. Une lutte sans merci s’annonce, le combat d’une mère pour sauver son fils.

Critique :
C’est Acapulco, baby ! Cette exclamation, le narco Roberto Aguilár, dit El Bobby, l’a piquée au chanteur Jul, transformant le Marseille en Acapulco.

Acapulco, avant, était une destination prisée, une destination de rêve, une ville balnéaire fréquentée par toute la jet-set du monde.

Maintenant, la ville paradisiaque est devenu un enfer sur terre et les cartels font régner la terreur et flinguent à tour de bras.

Lorsque Olivia à épousé Roberto Aguilár, c’était un entrepreneur du BTP tout ce qu’il y a de plus tranquille et puis, un jour, il a franchi la ligne rouge et est devenu un narcotrafiquant important, brassant des millions, blanchissant du fric au travers des sociétés écrans et qui a envie que son gamin reprenne son business, plus tard, quand il sera grand. Et ça, Olivia ne le veut pas.

Marc Fernandez a délaissé Diego Martín, son personnage phare de la quadrilogie et nous propose un roman dans un autre genre, puisque nous serons en compagnie d’Olivia, l’épouse du narco, qui se pose bien des questions sur l’avenir de son fils.

L’auteur connaît bien l’Amérique du Sud, on le sent toujours dans ses récits, même si celui-ci est moins sombre, moins noir, que la saga avec Diego Martín (tout étant relatif, bien entendu). La violence est présente, certes, mais j’ai connu plus sombre avec ses autres romans.

L’alternance des narration (celle d’Olivia et celles d’autres personnages) était une bonne idée, cela ayant permis que l’on s’attache à Olivia, femme un peu naïve, qui n’a pas jugé bon de quitter son époux lorsqu’il a basculé du côté obscur de la Force et qui a profité des narco dollars de son trafic. Et maintenant, elle est perdue, elle voudrait sauver son fils, mais ne sait comment faire.

En 200 pages, l’auteur arrive à nous montrer l’essentiel, à nous faire vibrer, à nous attendrir et à nous émouvoir, tout en nous montrant la face cachée de l’envers du décor des narcos, loin du côté glamour que certains voudraient nous faire croire. Oui, leur univers est blingbling, ils ont le pouvoir, le pognon, mais ils atteignent rarement l’âge légal de la pension (même si celui-ci était à 55 ans).

Un petit roman noir qui se lit d’une traite, qui se savoure, qui fait naître des émotions et qui nous montre aussi que les gens préfèrent souvent les narcos, les cartels, aux magistrats incorruptibles… Les êtres humains ne sont pas toujours les plus intelligents de la planète.

Un petit roman simple et efficace, mais moins puissant que ceux de la série Diego Martín, qui eux, tapaient bien plus dur. Ici, on a quelques édulcorants, un peu de sucré et cela m’a fait du bien, vu toutes les lectures sombres et sans lumières que j’avais eue en mai.

Une LC réussie avec Rachel !

Le Philatéliste : Nicolas Feuz

Titre : Le Philatéliste

Auteur : Nicolas Feuz
Édition : Rosie & Wolfe (05/10/2023)

Résumé :
À l’approche de Noël, un vent d’effroi parcourt la Suisse. Un tueur organise un jeu de piste sordide avec des colis postaux. Sa signature ? Des timbres-poste fabriqués à partir de peau humaine.

L’inspectrice de la police judiciaire genevoise Ana Bartomeu est saisie de l’affaire. Son enquête va la conduire des beaux quartiers de Genève à la vieille ville d’Annecy, des impasses sombres de Lausanne aux rues pavées de Delémont.

Réussira-t-elle à démasquer cet assassin mystérieux que les médias suisses et français ont surnommé Le Philatéliste ?

Critique :
À croire que les auteurs de polars se sont donnés le mot : se creuser la tête pour scénariser des crimes pas banals, sortant de l’ordinaire, notamment dans le modus operandi et dans les scènes de crime…

Vous trouvez que les timbres coûtent la peau des fesses ? Alors, fabriquez-les vous même avec de la peau humaine (mais pas la vôtre, hein), comme l’a fait le tueur sadique et pervers de ce roman.

Ah, quand on parle d’originalité, ici, on n’a pas fait dans la dentelle (les timbres ont des dents, contrairement aux poules) ! Jeu de piste à la Poste Suisse, à la recherche de colis suspect dont les timbres sont en peau humaine (une personne a souffert et été torturée).

Le pitch était des plus attractifs et comme ce roman s’était souvent retrouvé dans les listes coups de cœur des copinautes, j’ai eu envie de le découvrir. En ce qui concerne le suspense, les surprises, les retournements de situation, les twist, j’ai été gâtée.

Pour les personnages, il m’a été difficile de m’attacher à l’un ou l’autre, tant ils m’ont semblé froids, distants. Dommage, parce que l’enquêtrice principale était atypique et loin des canons de la beauté et du poids exigés par nos sociétés.

Le scénario, lui, était bien tarabiscoté, notamment avec ces deux affaires qui semblent n’avoir aucun rapport l’une avec l’autre (en plus des timbres humains, nous avions un stalker harceleur ou une plaignante qui mentait !) et des retours dans le passé où l’on se retrouvait avec un gamin en surpoids, sans que l’on sache comment tout allait se goupiller ensuite.

Évidemment, ce n’est qu’à la fin que l’on remettra toute la chronologie en place et que l’on se rendra compte de la perversité de l’auteur qui a bien monté son récit afin d’entretenir le suspense. Maintenant, tout cela serait-il réalisable dans la vie réelle ? Difficile, sans aucun doute et heureusement. Le roman manque un poil de réalisme…

Un polar bien ficelé, addictif, qui peut se dévorer durant une grosse soirée, tant les chapitres sont courts et dynamiques, mais qui, malgré ses qualités, ne me laissera pas de souvenirs impérissables dans la mémoire, sauf quand je regarderai ma vieille collection de timbres (des chevaux, uniquement) et que je repenserai à ce tueur totalement zinzin et au final de l’auteur.

Une lecture plaisante mais pas marquante.

PS : Philatéliste… Bizarrement, ça me fait penser à un sketch d’Éric et Ramzy (pourtant, je ne l’ai vu qu’une seule fois, apparemment, il m’a marqué) = file au tennis.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°148].

Diskø – Qaanaaq Adriensen 02 : Mo Malø

Titre : Diskø – Qaanaaq Adriensen 02

Auteur : Mo Malø
Édition : de La Martinière (2019) / Points Thriller (2020)

Résumé :
L’inspecteur danois Qaanaaq Adriensen ne pensait jamais s’habituer aux rudesses du climat groenlandais. Cela fait pourtant sept mois qu’il officie sur la grande île blanche, comme chef de la police locale.

En compagnie de son adjoint, l’Inuit Apputiku Kalakek, il trompe son ennui en jouant à la roulette groenlandaise. Jusqu’au jour où, dans la baie touristique de Diskø, un cadavre est retrouvé, figé dans la glace d’un iceberg.

La victime n’est pas tombée : elle a été piégée vivante. Qui pouvait concevoir une haine assez puissante pour lui infliger une fin aussi cruelle ?

Au milieu des icebergs à la dérive, Qaanaaq, flic cabossé, tente de garder le cap. Mais il est bientôt rattrapé par un deuxième meurtre, qui le touche en plein cœur – et menace de faire vaciller sa propre raison.

Critique :
Quelle idée folle que d’aller au Groenland alors que dehors, les températures repartent vers le bas ! La destination d’Honolulu aurait été plus appropriée… Je dois être un peu maso sur les bords, moi.

Cela faisait un certain temps que j’avais lu le premier opus des enquêtes de Qaanaaq Adriensen et de son adjoint autochtone, Apputiku Kalakek. Il était donc plus que temps pour moi de retourner voir ce qu’il se passait sur la banquise.

Les nouvelles ne sont pas bonnes, les glaces fondes, rien ne va plus, mais ça, nous la savions déjà. Et pour Qaanaaq, ça va encore moins, puisqu’un malade s’amuse à tuer des gens de manière, certes, originale, mais sadique.

Saviez-vous que les iceberg vêlaient, comme les vaches ? Non ? Voilà, c’était la minute culturelle et lire ce policier était très instructif. L’auteur s’est documenté, ça se sent et je n’ai pas ressenti d’ennui en lisant des informations sur la vie des iceberg et des glaciers.

Si vous ne savez pas que l’auteur est français, vous pourriez croire que le roman a été écrit par un groenlandais pur jus, tant le récit fait la part belle au pays et à ses autochtones (qui dépendent du royaume du Danemark).

Par contre, à la mi-parcours, l’ennui a commencé à s’installer. Pourquoi ? L’auteur a un peu abusé des répétitions, notamment de la première enquête de Qaanaaq. Alors oui, c’est un bon point pour les lecteurs qui découvre le personnage, mais à force de rappel, c’est devenu redondant pour moi.

Et puis, je n’ai pas compris le déni qu’avait fait Qaanaaq au sujet d’un truc très important dans sa vie et là, j’ai bloqué. C’était un peu trop fort de café.

Mais le plus embêtant, c’est qu’à la fin de ce roman, nous n’avons pas toutes les réponses à nos questions, notamment en ce qui concerne le mobile (ou les mobiles) des crimes ! Même Qaanaaq est dans le brouillard.

Dans la vie réelle, il y a des tas de crimes sans résolutions, mais dans les romans, j’apprécie tout de même d’avoir les réponses et de ne pas devoir espérer qu’elles se trouveront dans le suivant.

Un polar aux températures glaciales, avec des meurtres qui ne manquent pas d’originalité, des vêlages d’iceberg, des questionnements, du suspense, un petit côté James Bond avec les courses en traîneau, les vols en hélicoptères et la chevauchée du dragon de glace, des personnages que l’on apprécie recroiser la route, mais des questions sans réponses au sujet du mobile des meurtres.

Pas une mauvaise lecture, mais un affaissement du rythme après la moitié et une reprise assez difficile, avant que tout ne glisse parfaitement pour vous tenir en haleine.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°000] et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°00).

La maison Usher (BD) : Jean Dufaux et Jaime Calderón

Titre : La maison Usher

Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Jaime Calderón

Édition : Delcourt (22/11/2023)

Résumé :
Jean Dufaux invoque le conte fantastique d’Edgar Allan Poe, servi par les planches en couleur directe de Jaime Calderon. Spectaculaire !

« Comment deviner ce qu’elle recèle, cache, vit. Tout voyageur préfère passer son chemin devant la maison Usher… ». Ainsi débute ce récit d’horreur gothique revisité où Edgar Allan Poe lui-même s’invite chez la famille Usher au destin aussi funeste qu’inéluctable…

Critique :
Cette bédé est librement inspiré de la nouvelle de Edgar Allan Poe.

Qui dit adaptation libre dit non respect de la nouvelle initiale, mais comme je ne l’ai jamais lue, cela ne m’a posé aucun problème (le texte original est ajouté en fin d’album).

Ce que j’ai apprécié en premier, ce sont les illustrations de Jaime Calderón : superbes, autant dans les visages que les décors, rien d’autre à dire. Ambiances gothiques assurées. Une lecture qui aurait été parfaite pour Halloween…

Pour ce qui est du scénario, j’ai eu l’impression qu’il prenait son temps au départ avant de se précipiter sur la fin. L’inconvénient aussi des nouvelles, c’est qu’il faut aller vite et c’est encore plus le cas dans un album qui ne fait que 80 pages (et dont une partie des pages est consacrée à la nouvelle de Poe).

L’originalité, c’est la présence de l’auteur, Edgar Allan Poe, qui se balade dans la bédé, parle avec ses personnages (normal, il est leur créateur) et qui leur souffle leurs actions futures, notamment à Damon, notre joueur de cartes qui doit une somme folle à un homme qui n’a pas l’intention de laisser filer son fric.

Et puis, il y a la maison Usher, qui, à elle seule, peut foutre les chocottes, tant elle est horrible, lugubre, mystérieuse, presque vivante, angoissante…

Comment deviner ce qu’elle recèle, cache, vit. Tout voyageur préfère passer son chemin devant la maison Usher…

Et l’homme qui y habite l’est tout autant (angoissant). D’ailleurs, je n’ai pas mis longtemps à comprendre les relations qui l’unissait à sa sœur, décédée maintenant.

C’est donc une bande dessinée gothique, sombre, avec un passage digne d’un film d’épouvante zombiesque.

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°127],  Le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°32, Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°19).

Vallée furieuse : Brian Panowich

Titre : Vallée furieuse

Auteur : Brian Panowich
Édition : Actes Sud – Actes noirs (12/01/2022)
Édition Originale : Hard Cash Valley (2020)
Traduction : Laure Manceau

Résumé :
Dane Kirby, agent du Georgia Bureau of Investigation, s’offre une partie de pêche. Il a reçu des résultats médicaux pour le moins inquiétants et se trouve en pleine conversation avec sa femme – morte vingt ans plus tôt – lorsqu’il reçoit un appel du shérif. Ned Lemon, le meilleur ami de Dane, perdu de vue depuis des années, est soupçonné de meurtre.

Mais l’agent Kirby n’aura pas le temps d’aider son vieux compagnon d’armes : il est convoqué par le FBI sur une scène de crime à Jacksonville, en Floride. Dans sa chambre de motel, un homme a été réduit en charpie à l’aide d’un bâton de Kali – une tige de bambou aiguisée.

Il s’avère que la victime est originaire de Géorgie et que les fédéraux comptent sur Kirby pour leur servir de guide chez ces dégénérés géorgiens, connus pour leurs labos de méth, leur passion pour les combats de coqs, leur addiction à l’alcool et aux drogues de tout acabit. S’ils sont à la poursuite du tueur, ils cherchent surtout à retrouver celui qui est au cœur de la tourmente sans même le savoir : un jeune garçon, un enfant différent, qui tient la promesse faite à son grand frère : il se cache…

Sur les pas de Dane Kirby, héros cabossé, nous pénétrons, le souffle court, dans le territoire sinistré de la Géorgie profonde, que Brian Panowich révèle en clair-obscur, à travers des personnages ravagés, plus attachés à leur terre qu’à leur vie.

Critique :
Direction la Géorgie, le Sud Profond (Deep South)… Dans ces montagnes, dans cette contrée, nous sommes loin des grandes villes. Ici, c’est la ruralité et ceux que les autres considèrent comme des campagnards, pour ne pas dire des ploucs, des débiles profonds.

Mais avant de se retrouver dans les montagnes, le roman commence en Floride où un homme va se faire déchirer par le bâton de Kali. C’est fou comme un petit truc peut faire autant de dégâts…

Au départ, j’ai eu du mal avec ce roman noir, ce qui m’a étonné, parce que les deux autres romans de cet auteur avaient été des coups de cœur chez moi. Mais dans celui-ci, exit les personnages qui avaient fait mon bonheur dans les deux autres romans.

Heureusement que je me suis accrochée, parce qu’ensuite, tout s’est éclairé. Enfin ! Après un départ cahoteux et plusieurs arcs narratifs, le récit s’est focalisé sur Dane Kirby qui va mener l’enquête sur cette mort affreuse (et elle ne sera pas la seule).

Pas d’enquête sur les chapeaux de roues, mais ce ne sera pas pépère non plus, pour notre Dane, notamment parce que rien n’est facile, qu’il n’a pas de piste pour retrouver un gamin recherché par des truands (le frère de la victime) et qu’on a demandé à l’agente du FBI, Rosalita Velasquez, qui a un sale caractère et qui prend Dane pour un plouc de flic du Deep South. Y’a de l’orage dans l’air (et pas de la rumba).

Les personnages du FBI sont assez caricaturaux, Dane Kirby, lui, est torturé au possible, pas en forme, tête à claque et il cache un secret à sa copine. Personne n’est tout à fait blanc ou noir, tout le monde est en nuance de gris, à la moralité élastique.

Si le départ était chaotique, ensuite, ça a roulé comme sur une autoroute 3 bandes, sans barrages routiers. Dane Kirby est attachant, c’est un bon enquêteur et il a une âme, un cœur. L’auteur a su lui donner de la profondeur et du réalisme. Et si Rosalita est imbuvable, ce n’est pas pour autant qu’elle n’est pas attachante (et attachiante).

Le final est assez explosif, brutal, sanglant et ne vous laissera que peu de répit. J’ai aimé la manière dont il se terminait, même si, dans l’ensemble, on pourra dire qu’il manque d’un poil de réalisme, mais bon, pas trop grave.

Malgré le fait qu’après un départ difficile, j’ai adhéré au récit, je le trouve tout de même plusieurs crans en-dessous de ses deux prédécesseurs (Bull Mountain / Comme les lions).

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°119],  le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°30 et Le Mois du Polar – Février 2024 – Chez Sharon (Fiche N°11).

Les Enquêtes de Nicolas Le Floch – 17 – Le secret de Marie-Antoinette : Laurent Joffrin [par Dame Ida, Chroniqueuse Mondaine à Versailles]

Titre : Les Enquêtes de Nicolas Le Floch – 17 – Le secret de Marie-Antoinette

Auteur : Laurent Joffrin
Édition : Buchet-Chastel (05/10/2023)

Résumé :
Le 22 juin 1791, la famille royale qui s’était échappée de Paris est reconnue à Varennes. Chargé d’accompagner Louis XVI et Marie-Antoinette dans leur fuite, Nicolas Le Floch assiste impuissant à leur arrestation. Mais sa mission n’est pas terminée.

Imprudente, la reine a laissé derrière elle un lourd secret : une lettre codée dont le contenu, s’il est divulgué, peut précipiter la chute de la monarchie. Elle charge Nicolas de la récupérer au coeur du Paris révolutionnaire, au milieu de tous les dangers d’une situation politique explosive.

La saga de Nicolas Le Floch continue dans la tourmente de la Révolution française, mettant à rude épreuve son courage et ses fidélités monarchistes, tandis que son ami Bourdeau a pris le parti des idées nouvelles.

Aux Tuileries, dans les clubs révolutionnaires, au Palais-Royal, Nicolas affronte les manœuvres ourdies par les ennemis de la couronne. Il renoue avec Laure de Fitz James, son ancienne maîtresse aux connexions ténébreuses ; doit risquer une dangereuse infiltration dans une société secrète royaliste liée à l’Angleterre ; et rencontre une jeune révolutionnaire experte en navigation, qui l’épaule dans cette entreprise hasardeuse…

L’avis de Dame Ida :
Or donc, pour les vilaines filles du fond de la classe qui n’auraient pas suivi, Jean François Parrot, créateur du personnage de Nicolas Le Floch, est décédé, et Laurent Joffrin, écrivain et journaliste, a relevé le défit de donner une suite aux aventures de l’ancien commissaire au Châtelet qui aura servi Louis XV, et Louis XVI.

Ancien… Bien oui… La Révolution est passée par là… La police se réorganise… et puis Nicolas était passé au service exclusif du Roi et n’était plus en charge des banales affaires de police.

Je m’étais montrée indulgente lors du premier opus signé Joffrin, dans l’attente de voir comment tourneraient les aventures (à ce niveau il ne s’agit plus d’enquêtes, le Sieur de Ranreuil se déplace partout en France et à l’étranger si besoin) de Le Floch… et la suite m’avait fort déçue.

En effet les volumes écrits par Joffrin ont fait disparaître bon nombre de personnages pourtant incontournables dans les précédents livres (La Paulet, Maître Vachon… Sartine…) ou considérablement réduit l’importance des liens que Parrot avait tissé entre Nicolas et d’autres personnages qui seront alors davantage dans l’ombre (par exemple, le Bourreau Samson qui d’ami n’est plus qu’une connaissance)… Donné moins d’importance aux descriptions de la gastronomie de l’époque… et par ce même mouvement, forcément, les livres se sont faits plus minces.

Et puis les exposés de Joffrin sur les évènements politico-historiques de l’époque, bien qu’érudits et d’une grande exactitude, sont souvent développés d’une manière très magistrale ou académique là, ou Parrot savait distiller les mêmes informations à travers de véritables dialogues plus vivants.

Oui Parrot avait mis la barre très haut et la tâche est aussi injuste que malaisée pour celui qui tente de donner une suite à cette série de polars historiques.

Ce volume n’échappe pas aux travers des précédents… Plus mince, plus académique… Une langue moins flamboyante que cette de Parrot, même si cette fois-ci Joffrin me semble faire davantage d’efforts sur ce plan ainsi que sur les descriptions gastronomiques qui s’étaient faites trop rares…

Mais il ne sera pas toujours raccord sur le respect de l’histoire, pour une fois.

Je serais en effet un peu dérangée par la liberté prise par l’auteur, qui mêlera Nicolas à la fuite de Varenne et donnera sur les circonstances de la fuite de la famille royale des Tuileries, quelques détails peu historiques.

Le Floch n’était pas du voyage, et si je n’ai rien contre le fait que des petites histoires fictives puissent prendre place dans la Grande Histoire, je suis plus ennuyée quand on fait intervenir activement un personnage imaginaire, dans un moment historique majeur.

Cela dit, Joffrin fera l’effort de rajouter une pointe de nostalgie à ce volume, à l’occasion de la lente, mais douce agonie de Monsieur de Noblecourt, convoquant autour de cette figure tutélaire, de nombreux souvenirs et visages du temps passé et des aventures précédentes.

Ce moment nostalgique pour ne pas dire rétrospectif, pourra même m’interroger sur un arrêt de la série. En effet, quand dans l’épisode d’une série, on voit un rappel de plans des épisodes passés… C’est souvent le dernier.

Cette information subliminale est parallèlement contredite par les dernières phrases du roman, Nicolas exprimant son désir de servir son roi et sa reine qui ont encore bien besoin de lui. Or il ne reste encore plus qu’une année avant que la famille royale destituée, ne soit emprisonnée au Temple.

Mais comment Nicolas pourra-t-il encore leur être utile alors que nous sommes à la veille de la catastrophe ? Et que deviendra-t-il lors de l’officialisation de la chute définitive d’un régime, qu’il a servi avec trop de fidélité, pour échapper à la guillotine, s’il ne faisait pas le choix de l’exil ?

Évidemment, le fidèle Nicolas ne peux pas s’autoriser à imaginer le sort de ceux qu’il sert, encore une fois ici, avec brio, même si je ne vous en dis pas plus à cet égard.

Qu’est-ce que ce secret de Marie-Antoinette ? Un secret de Polichinelle évidemment, dont les historiens se doutaient depuis longtemps, avant d’en avoir retrouvé plus récemment la preuve qui sera au centre de ce volume.

Là, pour le coup, la petite histoire rejoint la Grande de manière bien crédible. Quant à l’intrigue, elle est plutôt vivante et bien ficelée.

Dommage que Joffrin ne trouve sa vitesse de croisière, ou que je ne m’habitue à sa vision des enquêtes de Le Floch, seulement au moment où le rideau est en train de tomber doucement sur une formidable saga qui m’aura apporté beaucoup de plaisir et fait remonter le temps pendant des heures délicieuses de lecture.

 

 

 

Les Aigles de Panther Gap : James A. McLaughlin

Titre : Les Aigles de Panther Gap

Auteur : James A. McLaughlin
Édition : Rue de l’échiquier (12/05/2023)
Édition Originale : Panther Gap (2023)
Traduction : Christian Garcin

Résumé :
Frère et sœur inséparables, Bowman et Summer passent leur enfance en pleine nature, dans un ranch sauvage et isolé, véritable forteresse secrète dans le Colorado. Ils grandissent sous la férule de leurs oncles et de leur père qui les élèvent avec la même discipline de fer que leurs aigles de chasse.

Arrivés à l’âge adulte, ils s’éloignent l’un de l’autre et choisissent des chemins différents : Summer reprend l’exploitation familiale, tandis que Bowman met les voiles et part vivre reclus dans la jungle du Costa Rica, loin de la civilisation et de son confort moderne.

Mais, vingt ans après leur séparation, ils sont rattrapés par une sombre et dangereuse histoire de succession. Ils vont non seulement devoir affronter les fantômes du passé et les affaires troubles de leur grand-père défunt, mais également être contraints de se réconcilier pour se protéger de la violence sanguinaire des cartels, qui en veulent à leur héritage.

Les Aigles de Panther Gap met en scène une fratrie cabossée et une histoire familiale chargée de lourds secrets, dans un grand Ouest sauvage traversé par la cruauté des cartels de la drogue.

Pour ce deuxième roman, James A. McLaughlin confirme tout son talent et renoue avec ce qui a fait le succès de Dans la gueule de l’ours, en alliant avec brio la violence et l’efficacité du thriller à la beauté sensible et sauvage du nature writing.

Critique :
Bowman et Summer, frère et soeur, ont été élevé à la dure par leur père, dans un coin paumé, plus perdu que le pire trou du cul de l’Amérique. Une sorte de ranch déguisé en forteresse (ou le contraire : une forteresse déguisée en ranch).

Élevant des aigles et parcourant la nature, les deux gosses sont totalement adapté dans un biotope naturel, mais n’ont jamais vu la ville.

Leur père semble craindre un danger, mais comme il ne parle pas beaucoup et cache tout, ses enfants ne sauront rien ou pas grand-chose et 20 ans plus tard, il semble que le secret est en train de leur péter à la gueule.

Le précédent roman de l’auteur, « Dans la gueule de l’ours », m’avait emballé et il avait terminé en coup de coeur. Voilà pourquoi j’étais impatiente de lire son second ouvrage (il m’a fallu du temps pour le trouver en seconde main) et finalement, il est plusieurs crans en-dessous du précédent.

Pourtant, au départ, tout avait bien commencé. N’ayant pas vraiment relu le résumé, je ne savais pas où j’allais aller et je m’en fichais un peu, tant le récit qui avait des airs de nature writing, me plaisait bien.

La tension montait déjà, les récits étaient alternés entre ce qui arrivait à Bowman, revenant du Costa Rica et celui de Summer, au ranch, sans oublier celui de touristes dormant dans un coin perdu et à qui il va arriver des grosses emmerdes.

Puis, j’ai ressenti une lassitude : l’alternance des chapitres étaient une bonne idée, mais cela m’a donné l’impression que l’auteur ajoutait trop de choses pour retarder le final, qu’il ajoutait trop de rebondissements, trop de rocambolesque, afin d’augmenter la taille de son histoire et finalement, j’ai trouvé que cela alourdissait le récit, le rendant aussi pesant que marche dans de la mélasse.

Trop c’est toujours trop, trop est l’ennemi du mieux. C’est bien d’être ambitieux, mais l’auteur a voulu englober trop de faits dans son histoire : cartels de drogues, héritage, passé trouble, secrets de famille, nature, animaux, violences,…

L’affaire secondaire, celle avec le cartel, aurait pu être évitée, elle n’apporte rien, si ce n’est des pages de plus et je me suis perdue à ce moment-là, sans jamais arriver à revenir totalement dans le récit.

Malgré tout, le début était très bien, je ne peux donc pas parler de lecture foirée totalement, mais elle n’était pas à la hauteur de mes attentes, surtout après un aussi bon premier roman…

À noter que la majorité des lecteurs/lectrices sur Babelio ont des avis plus enthousiastes que moi.

An American Year

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°099]  et le Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024) # N°19.

Paris-Briançon : Philippe Besson

Titre : Paris-Briançon

Auteur : Philippe Besson
Édition : Julliard (06/01/2022) / Pocket (05/01/2023)

Résumé :
Le temps d’une nuit à bord d’un train-couchettes, une dizaine de passagers, qui n’auraient jamais dû se rencontrer, font connaissance, sans se douter que certains n’arriveront jamais à destination. Un roman aussi captivant qu’émouvant, qui dit l’importance de l’instant et la fragilité de nos vies.

Rien ne relie les passagers montés à bord du train de nuit no 5789. À la faveur d’un huis clos imposé, tandis qu’ils sillonnent des territoires endormis, ils sont une dizaine à nouer des liens, laissant l’intimité et la confiance naître, les mots s’échanger, et les secrets aussi.

Derrière les apparences se révèlent des êtres vulnérables, victimes de maux ordinaires ou de la violence de l’époque, des voyageurs tentant d’échapper à leur solitude, leur routine ou leurs mensonges. Ils l’ignorent encore, mais à l’aube, certains auront trouvé la mort.

Ce roman au suspense redoutable nous rappelle que nul ne maîtrise son destin. Par la délicatesse et la justesse de ses observations, Paris-Briançon célèbre le miracle des rencontres fortuites, et la grâce des instants suspendus, où toutes les vérités peuvent enfin se dire.

Critique :
Un train de nuit qui emporte ses voyageurs, un huis-clos où tout peut arriver et la promesse, dès les premières lignes, de savoir que certains vont mourir, puisque l’auteur annonce, sans gants, que tous les personnages n’arriveront pas vivant à destination..

Un train, des meurtres ? Hercule Poirot est monté dedans pour enquêter ? Il ne m’en fallait pas plus pour enfin ouvrir ce roman dont l’auteur m’avait mis l’eau à la bouche dans l’émission de La Grande Librairie.

Dès les premières pages, l’auteur nous présente sa palette de personnages : un médecin, un sportif, un couple de retraité, des jeunes, un VRP et une mère avec ses deux enfants. Un vrai huis-clos pour quelques heures, puisque tout le monde dort dans ce train de nuit, qui n’est pas l’Orient-Express…

Le roman est court, il se lit très vite, car on est happé par l’histoire, par celle des différents personnages, qui, bien que n’échappant pas aux clichés sociétaux (homosexualité, femme battue, cancer, jeunes fumeurs de pétards, syndicaliste, mélenchoniste, beauf), sont tout de même sympathiques et donnent envie d’être dans le train avec eux. Ah ben non, certains ne survivront pas… Mais qui ? Comment ? Pourquoi ?

Je ne divulguerai rien, afin de garder la virginité de l’intrigue, mais j’ai tout de même été un peu déçue de ce qui avait été annoncé. J’ai trouvé le procédé un peu limite… Non pas qu’il m’ait dérangé, mais bon, j’avais pensé autre chose et bien entendu, je me suis sentie un peu grugée en arrivant à la fin.

Malgré tout, j’ai apprécié cette lecture, notamment dans les portraits des personnages et des rencontres qui se sont formées dans ce train de nuit.

Il m’est déjà arrivée de voyager avec des connards à mes côtés, des rouspéteurs de tout, des empêcheurs de lire en toute tranquillité, mais là, je les ai tous apprécié et mon petit cœur s’est serré en pensant que certains n’arriveraient pas à destination, car je ne voulais pas qu’ils meurent. J’ai aimé leurs discussions, les rencontres, les amitiés qui s’étaient formées.

Un roman sur des vies ordinaires, qui se sont télescopées, par les hasards de la vie et qui se souviendront longtemps de ce voyage qui devait être agréable et qui s’est terminé d’une autre manière…