Je suis Deadpool : Collectif

Titre : Je suis Deadpool

Scénaristes : Collectif
Dessinateurs : Collectif

Édition : Panini Comics – Marvel Anthologie (2016)

Résumé :
Faites la connaissance de Deadpool, le plus déjanté des mercenaires de l’univers Marvel. Les événements marquants de la vie de Wade Wilson vous sont ici dévoilés parmi lesquels son passé en tant que cobaye du projet Arme X et ses combats contre X-Force et Wolverine.

Une sélection des plus belles aventures du personnage dans un luxueux album.

Critique :
Deadpool est un personnage que j’aime beaucoup et cette anthologie était parfaite pour me faire découvrir le mercenaire dissert dans ses tous débuts.

Cette intégrale est parfaite pour commencer les comics puisqu’elle regroupe les aventures les plus belles aventures du mercenaire schizophrène.

Comme toujours, une intro explicative vous donnera les détails les plus importants du personnage.

Deadpool (Wade Wilson) date des années 90, il n’est pas aussi âgé que certains autres personnages et il a été créé pour être une sorte de Spiderman déjanté, encore plus bavard que l’homme araignée (qui ne manque pas d’humour dans ses aventures dessinées) et aussi plus cynique. Daedpool parle tout seul, entend des voix et ne respecte rien.

La première histoire est horrible au niveau des couleurs et des dessins ! Je n’ai donc pas aimé (oups, ça commençait mal).

La deuxième se passe lors d’un voyage dans le temps de Daedpool et Blind Al, la vieille dame aveugle qu’il séquestre.

Nos deux amis croiseront la route d’un certain Peter Parker… Son système de téléportation, installé dans la boucle de sa ceinture, est en panne et il ne sait plus l’utiliser pour revenir. Dans cet épisode, Deadpool dispose aussi d’un inducteur d’images holographiques qu’il utilisera pour dissimuler sa véritable apparence, ce qui viendra à point.

Les dessins sont un peu mieux, mais pas ceux qui concernaient la version dans le présent, où d’autres super-héros tentent de les faire revenir dans le présent : là, les couleurs étaient criardes.

Par contre, j’ai adoré la troisième (Fin de route) où Deadpool affronte le Punisher. Très drôle et les dessins étaient agréables. Je me suis bien marrée lors de ma lecture, notamment grâce aux commentaires de Deadpool.

Dans le quatrième, qui parle des amis de Deadpool, notre mercenaire affronte Spiderman (durant un moment). Les dessins sont agréables, on a de l’action, du dynamisme, des réparties fulgurantes entre nos deux super-héros et dans cet épisode, le personnage de Cable est mieux dessiné que dans le premier. Dommage qu’on n’ait pas la suite de l’épisode.

Je ne vais pas vous parler de toutes les histoires, sachez juste que ça reste amusant, un peu fou, totalement barré et déjanté. Notamment quand Deadpool téléportera des dinosaures en plein Manhattan. Des dinosaures différents des habituels, ils sont possédés par des parasites symbiotes Alien Venom (pardon, on dit symbiont). Là, il faudra une partie des Avengers et des 4 Fantastiques pour en venir à bout.

Sachez seulement que vous aurez droit aussi à « les origines de Deadpool – le film de sa vie ». Très amusant.

Un recueil dont la première histoire est mauvaise du point de vue des dessins, mais ensuite, ouf, les dessinateurs se sont appliqués un peu mieux et cela donne des histoires bien dessinées et assez drôle (si on aime l’humour noir, cynique de Deadpool).

Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Danse de deuil – Emmett Parker et Anna Turnipseed 01 : Kirk Mitchell

Titre : Danse de deuil – Emmett Parker et Anna Turnipseed 01

Auteur : Kirk Mitchell
Édition : Gallimard Série noire (2001)
Édition Originale : Cry dance (1999)
Traduction : Daniel Lemoine

Résumé :
Dans le nord de l’Arizona, sur le territoire des Indiens Havasupai, on trouve le cadavre mutilé, sans visage, d’une fonctionnaire chargée des échanges de terres entre le gouvernement fédéral et les nations indiennes. Mais les réserves ont changé. On y construit des casinos et le concert de Bob Marley à Phoenix a changé les jeunes Braves en Rastas.

Emmett Parker, vieux briscard des Affaires Indiennes, et Anna Turnipseed, jeune pousse du FBI, auront bien du mal à trouver leurs marques entre la jeune mafia jamaïcaine et la vieille garde des indiens radicaux.

Critique :
Comme Tony Hillerman, Kirk Mitchell nous offre une série de polars ethnologique, mettant en scène des enquêteurs issus des Natifs américains.

Emmett Parker, policier à la BIA (Bureau of Indian Affairs) est d’origine Comanche et Anna Turnipseed, jeune pousse du FBI, elle est issue des Modocs.

Un crime a été commis et on a retrouvé le corps sur le territoire des Havasupai. C’est pas beau à voir et la victime a dû bien souffrir avant de mourir.

Voilà un polar ethnique qui prend son temps, afin de placer ses personnages, leurs psychologies, les lieux, les recherches de nos deux enquêteurs… J’avoue avoir eu du mal sur quelques chapitres et avoir trouvé le temps long.

Les deux enquêteurs sont atypiques, mais je les ai appréciés, notamment Emmett Quanah Parker, ses silences, ses fêlures, ses problèmes, ses souvenirs difficiles. Anna, de son côté, veut faire ses preuves et à un côté un peu fonceuse, n’écoutant pas toujours son aîné. Le duo fonctionne bien.

L’enquête ne sera pas facile et leur réservera bien des surprises. Parker sait que lorsque c’est trop simple, trop facile, c’est qu’il y a un truc qui cloche, qui ne va pas, et il va devoir se décarcasser pour trouver quelle couille se trouve dans le pâté.

C’est une enquête où il faut aller à pas de loups, marcher sur des œufs. On se trouve dans des réserves Indiennes, on parle de casino, de croyances, de spiritualité et de quête d’identité. Les casinos sur les territoires Indiens ne sont pas soumis aux mêmes lois et il vaut mieux ne pas foncer comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Mention très bien au méchant, qui n’est pas un d’opérette. Il est bien travaillé et j’ai apprécié que l’auteur nous le présente avec juste sa silhouette que l’on apercevait, courant devant Parker.

Un roman pas toujours facile à lire, notamment à cause de certains moments qui passent plus lentement (ou alors, je n’étais pas à ce que je lisais). Dans l’ensemble, j’ai apprécié ma lecture, mais il a manqué quelque chose pour que ce soit une excellente lecture.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°027] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

La véritable histoire du Far West – T04 – Little Big Horn : Luca Blengino et Antoine Giner-Belmonte

Titre : La véritable histoire du Far West – T04 – Little Big Horn

Scénaristes : Luca Blengino et David Goy
Dessinateur : Antoine Giner-Belmonte

Édition : Glénat (26/04/2023)

Résumé :
C’est un beau jour pour mourir !

Été 1874, Territoire du Dakota. De l’or est découvert dans les Black Hills, la terre sacrée des Sioux. En pleine période de récession, le gouvernement américain cherche un moyen pacifique d’acquérir cette contrée aux dépens des Indiens et de satisfaire les velléités d’expansion des colons.

Mais les négociations échouent. Au printemps 1876, la guerre est déclarée. Tandis que trois colonnes sont lancées simultanément à la recherche des bandes irréductibles, le chef Sitting Bull décrète l’union sacrée et prend la tête d’une vaste coalition de Sioux et de Cheyennes.

Les États-Unis s’apprêtent à fêter le centenaire de leur indépendance et personne ne peut imaginer le désastre qui va suivre…

À la tête du 7e régiment de cavalerie, le fer de lance de l’armée fédérale, le lieutenant-colonel George Armstrong Custer entend bien mener ses hommes à la victoire et entrer dans la légende.

Le dimanche 25 juin, après un combat d’une extrême violence, les tuniques bleues essuient leur plus cinglante défaite dans leurs affrontements contre les tribus amérindiennes. Il n’y a aucun survivant parmi les troupes placées sous les ordres directs de Custer.

À la stupéfaction générale s’ajoute l’humiliation d’une défaite qui ne cessera pas d’alimenter la controverse. Mais que s’est-il réellement passé à Little Big Horn ?

Critique :
Little Big Horn… Pour l’armée américaine, ce fut une défaite terrible. Une bataille mal préparée, un Custer qui était persuadé de gagner sur les sauvages et qui s’est tout pris dans les dents. Il est resté sur le carreau.

Les Black Hills regorgent d’or, de territoires de chasses, de terres à cultiver et comme d’habitude, le traité signé avec les Indiens et qui leur garantissait que ces lieux resteraient à eux.

La langue des Hommes Blancs est fourchue et les traités, ils les déchirent très vite, puisqu’ils n’ont aucune parole. Pour les Indiens, la terre est sacrée et ils vont se révolter.

Était-ce possible de synthétiser un pareil épisode historique en 46 pages ? En tout cas, les dessins me plaisaient bien, ils étaient réalistes, réalisés avec beaucoup de finesse, alors, j’ai craqué. Même si je connaissais la fin, cela n’a pas empêché le suspense de monter et entre nous, j’étais plutôt du côté des Indiens…

La réalité n’est pas celle que Hollywood nous a montré. Les Indiens n’ont rien à voir avec les guerriers qui se faisaient dézinguer par le beau héros habillé de bleu ou le cow-boy viril et solitaire (je ne parle pas de Lucky Luke, lui est dans le registre de l’humour).

Oh que non… Les guerriers Indiens sont impitoyables, organisés et n’ont pas, comme les Tuniques Bleues, fait la sourde oreille aux ordres ou à la stratégie, comme le fit Custer, qui, pressé de massacrer ses ennemis, est allé se foutre droit dans la gueule des loups.

L’auteur Farid Ameur (historien spécialiste de la Conquête de l’Ouest) a collaboré sur cette bédé et l’équipa a réussi, en une quarantaine de pages, à rendre possible cette synthétisation de cette grande bataille. Bon, il manque sans doute des détails, mais l’essentiel est là, c’est le plus important.

De toute façon, en fin de bédé, une dizaine de pages manuscrites, ainsi que des cartes, vous apporterons plus de lumière sur les mouvements des troupes, qu’elles soient de la cavalerie américaine, ou de l’union entre Sioux, Cheyennes, Blackfeet, Hunkpapas, Miniconjous,… Dans la bédé, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver, dans tous les mouvements des guerriers.

Une bédé réaliste, historique, qui parle des événements qui eurent lieu les 25 et 26 juin 1876, aux abords de la Little Big Horn River (située dans l’est du Montana) et qui virent s’affronter les guerriers Indiens et les Tuniques Bleues. Les dernières cases seront pour les répercussions de cette victoire des Indiens… On leur a fait bouffer cette victoire…

De nos jours, les Amérindiens demandent toujours la restitution de leurs terres (ben oui, les Blancs les leur ont prises, vous pensez bien !) et refusent toutes les indemnisations proposées par le gouvernement. Ils veulent juste leurs terres, pas le fric.

Une bédé choc, même si on connait cette bataille légendaire.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°000], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur, Le Challenge Amérique du Nord anglophone chez ENNA LIT, ENNA VIT! et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Des jours sans fin : Sebastian Barry

Titre : Des jours sans fin

Auteur : Sebastian Barry
Édition : Joëlle Losfeld (2018) / Folio (2019)
Édition Originale : Days Without End (2016)
Traduction : Laetitia Devaux

Résumé :
Chassé de son pays d’origine par la Grande Famine, Thomas McNulty, un jeune émigré irlandais, vient tenter sa chance en Amérique. Sa destinée se liera à celle de John Cole, l’ami et amour de sa vie.

Dans le récit de Thomas, la violence de l’Histoire se fait profondément ressentir dans le corps humain, livré à la faim, au froid et parfois à une peur abjecte.

Tour à tour Thomas et John combattent les Indiens des grandes plaines de l’Ouest, se travestissent en femmes pour des spectacles, et s’engagent du côté de l’Union dans la guerre de Sécession.

Malgré la violence de ces fresques se dessine cependant le portrait d’une famille aussi étrange que touchante, composée de ce couple inséparable, de Winona leur fille adoptive sioux bien-aimée et du vieux poète noir McSweny comme grand-père.

Sebastian Barry offre dans ce roman une réflexion sur ce qui vaut la peine d’être vécu dans une existence souvent âpre et quelquefois entrecoupée d’un bonheur qui donne l’impression que le jour sera sans fin.

Critique :
Avec ce roman, j’ai eu le plus grand mal, à cause de son écriture : les dialogues sont incorporés dans les textes narratifs, sans distinction et l’écriture m’a souvent fait grincer les dents.

Il est brut de décoffrage, comme si on lisait le carnet de mémoire d’un jeune soldat, tel quel, sans corrections de syntaxe.

Thomas McNulty, le narrateur, n’est pas un bon écrivain et j’ai patiné durant les 50 premières pages. C’était lourd à lire, étouffant. Comme si on écoutait un récit, raconté tel quel, par une personne qui ne sait pas faire de belles phrases.

Heureusement que son récit était intéressant et que les deux personnages, Thomas et John Cole, m’ont intéressé, sinon, j’aurais abandonné…

Dans ce roman historique, l’auteur abordera plusieurs sujets, notamment l’homosexualité (Thomas et John sont ensemble), la guerre de sécession, le racisme, l’esclavage, le massacre de tribus indiennes et l’amitié entre les soldats.

En raison des 270 pages, le tout sera survolé, jamais approfondi. Cela ne m’a gêné pour autant, ce survol de l’Histoire (on commence en 1850).

Ce que j’ai aimé, c’est la manière dont l’auteur a traité le couple que forme Thomas et John : sans guimauve, sans chichis, sans trop de détails, sans excès de virilité. Pas de scène de sexe à la Brokeback Mountain.

Thomas aime porter des vêtements de femme, mais il abordera le sujet sans que cela ne devienne lourd ou cliché. Notre jeune homme est prêt à sauter dans son pantalon si la guerre se déclare à nouveau. Ceux qui seront au courant, ne diront rien et accepterons le fait que Thomas cultive la terre en robe. Bravo, on a de la tolérance…

C’est assurément un drôle de roman, déjà en raison de son écriture et j’ajouterai, en raison de l’optimisme qui parcourt les pages.

La galerie de personnages est importante et personne n’est tout à fait blanc ou noir (sans mauvais jeu de mot). On a de tout, c’est réaliste, mais, une fois de plus, on survole les personnages, nous ne saurons rien de leur passé (hormis de Thomas McNulty, notre narrateur : il est irlandais et à fuit son pays en proie à la famine.). Cela ne m’a pas dérangé non plus. Par contre, le narrateur sera bavard avec la vie de soldat.

Le pire dans cette lecture, c’est la narration, ce texte que j’aurais bien corrigé (et que je faisais parfois dans ma tête), tant il était lourd, étouffant, malhabile à lire.

Dommage, parce que cela a rendu le récit froid et a supprimé toutes les émotions qui auraient dû ressortir du récit, vu les sujets abordés, vu le couple que nos deux hommes formaient et vu la présence de la petite Winona… Peu d’émotions ressenties et là, je râle, parce que je les voulais !

Malgré tout, je lirai la « suite », qui n’en est pas vraiment une (Des milliers de lunes) et qui met en scène Winona, justement. Même si ce premier roman me laisse mitigée…

Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Un seul parmi les vivants : Jon Sealy

Titre : Un seul parmi les vivants

Auteur : Jon Sealy
Éditions : Albin Michel Terres d’Amérique (2017) / 10/18 (2019)
Édition Originale : The whiskey baron (2014)
Traduction : Michel Lederer

Résumé :
Caroline du Sud, 1932. Par un soir d’été caniculaire, le vieux shérif Furman Chambers est tiré de son sommeil par un coup de téléphone : deux hommes ont été froidement abattus à la sortie d’une ancienne auberge qui sert désormais de couverture au trafic d’alcool de Larthan Tull, le « magnat du bourbon ».

Quand Chambers arrive sur les lieux, le nom du coupable circule déjà : Mary Jane Hopewell, un vétéran de la Grande Guerre, qui vit en marge de la société. Mais le shérif décide de mener l’enquête et se retrouve plongé dans une spirale de violence qui va bouleverser le destin de personnages inoubliables.

Critique :
1932, Caroline du Sud. La Grande Dépression est passée par là et la prohibition aussi. Alors, certains boivent pour oublier et d’autres produisent du bourbon de contrebande pour se faire des couilles en or.

Petites infos historiques, pour se coucher moins bête : le bourbon est fabriqué à partir de maïs alors que les autres whiskies sont conçus à partir d’autres céréales telles que l’orge, le seigle ou le blé. Et apparemment, le bourbon est aux États-Unis ce que le scotch est à l’Écosse.

Pas facile de distiller du bourbon sans se faire prendre. Certains ont essayé, ils ont eu des problèmes… Mais dans notre petite bourgade miséreuse, remplie de pauvres gens bossant dans les usines ou trimant sur leurs terres, l’un d’eux a une couverture géniale : il fabrique du soda ! C’est génial, la distillerie de bourbon est camouflée par le soda, tout comme les commandes d’ingrédients : maïs et sucre.

Le point de départ de ce roman noir qui parle de prohibition, c’est deux personnes assassinées par Mary Jane Hopewell, un vétéran de la Grande Guerre. Oui, Mary Jane est un homme, ce n’est pas son nom, mais son surnom.

Problème : personne ne croit que c’est lui, le chérif Chambers en premier. Il est vieux, ne pense qu’à sa pension et à siroter du bourbon de contrebande dans son bureau. No stress… Oui, mais, les hommes en noirs viennent de débarquer pour enquêter !

Ce roman noir est un roman social qui parle de l’Amérique blanche, celle d’en bas, celle qui travaille, qui peine, qui trime et qui a du mal à joindre les deux bouts. Comme la majorité sont pauvres, personne ne se rend compte qu’il est dans la dèche. Le seul qui a des thunes, c’est Larthan Tull, le « magnat du bourbon ».

Ceci n’est pas un thriller qui va à fond la caisse ! Tout le monde va à pied, hormis les livreurs de bourbon et les flics. C’est plus une partie de cache-cache que de 24h chrono. À pied, on va moins vite !

Le plus important, ce sont les ambiances : noires, sombres, sordides, parce que l’on se doute que à un moment, ça va exploser entre le magnat et celui qui a tenté de le doubler… Ou entre lui et le jeune garçon qui aime sa fille.

On ne sait pas où ça va péter, mais on sait que ce sera terrible. Effectivement, ce sera terrible et violent. L’autre chose importante, ce sont les portraits des personnages, tous bien esquissés, réalistes, profonds. Une belle galerie de personnages !

Un roman noir qui prend son temps, qui soigne ses personnages, ses ambiances, qui n’hésite pas à servir de l’alcool, dans des bocaux et à nous faire comprendre que les fermiers du coin gagent plus à vendre leur maïs au bootlegger (contrebandier d’alcool, pendant la prohibition) qu’à la coopérative des céréales. Un comble !

Un roman noir profond qui redonne vie à la prohibition, à la Grande Dépression et à un morceau des États-Unis à cette époque. Un roman noir qui possède une belle intensité dramatique.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°026] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

La Renaissance des héros Marvel – 06 – Iron Man : Warren Ellis, Stuart Moore, Adi Granov et Carlo Pagulayan

Titre : La Renaissance des héros Marvel – 06 – Iron Man

Scénaristes : Warren Ellis & Stuart Moore
Dessinateurs : Adi Granov & Carlo Pagulayan

Édition : Panini Comics – Panini Family (2017)

Résumé :
Extremis, un terrible virus, a été dérobé dans un important centre de recherches. Les conséquences pourraient être désastreuses.

Iron Man tente d’éviter le pire au cours d’une mission qui va redéfinir en profondeur le personnage de Tony Stark. Retrouvez ensuite l’Avenger en armure lorsqu’il devient… le directeur du S.H.I.E.L.D. !

Contient les numéros US: Iron Man (2005) #1 à 6; Iron Man: Director of S.H.I.E.L.D. (2008) #29 à 32.

Critique :
Comme j’apprécie aussi Iron Man et que je voudrais lire plus de comics, les anthologies sont un bon point de départ lorsqu’on n’a jamais rien lu sur le super-héros.

Iron Man, je ne le connais qu’en film… Dans la bédé, il a un visage qui ressemble à Clark Gable.

Bien que les dessins de la première histoire (« Extremis ») soient réalistes et très bien esquissés, je ne les ai pas aimé. Il leur manquait des couleurs chaudes, c’était trop dans des tons neutres, gris et j’ai trouvé que les visages manquaient d’expressions, sans compter qu’il n’y avait pas ou peu de décors (mais des fonds colorés avec des dégradés dans des tons neutres).

Par contre, le scénario n’était pas mal du tout, avec un Tony Stark qui doute, qui boit, qui a des problèmes de conscience, qui n’a pas encore avoué que Iron Man, c’est lui, qui va lutter contre un homme qui a été augmenté par un terrible virus, sorte de sérum qui transforme ce mec en super guerrier.

Iron Man par terre, blessé, ce n’est pas courant pour cet homme arrogant. C’est dans cet épisode qu’il va augmenter considérablement la puissance de son armure et la faire comme il le désire, l’intégrer à son corps, la faire réagir à tous ses mouvements.

Lorsqu’il sera inconscient, les lecteurs auront droit à un flash-back, celui de l’emprisonnement de Tony Stark et de la conception de sa première armure, assez grossière, mais qui lui avait permis de s’enfuir et de liquider des terroristes.

Si j’ai détesté les dessins (sauf pour l’armure, qui fait réaliste), j’ai aimé le scénario de cette première histoire, car Tony Stark en sortira un peu changé, aura plus d’épaisseur et sera un peu moins ce capitaliste que dans le début de l’aventure. Notamment lorsqu’il arrêtera le responsable du vol de ce sérum…

Cette aventure est importante, puisqu’elle va changer l’armure d’Iron Man et tout son personnage.

La seconde se déroule quand Iron Man est directeur du S.H.I.E.L.D. et qu’il appelé à intervenir dans un pays de l’Est (le Kirikhstan) où un terroriste a caché des mini bombes atomiques. Mini par la taille, mais grandes par l’efficacité ! Et il y en a une soixantaine à retrouver et à neutraliser. Mieux qu’une chasse aux œufs !

Ah, j’ai adoré les dessins et le scénario aussi, qui ne manquait pas d’action et de profondeur. Deux arcs narratifs dans cette seconde aventure, puisque Iron Man, déjà sur le front de l’Est, devra aussi résoudre un autre problème avec un ancien agent du S.H.I.E.L.D. qui a dérobé une arme puissante. Deux cas de conscience pour Stark !

Une fois de plus, Iron Man va s’en prendre plein la gueule et se retrouver au sol. Il lui faudra se relever, sauver le bordel, gérer le tout, être sur tous les fronts. Quel homme ♥.

Une anthologie intéressante et peu chère (2,99€ dans les commerces), le genre d’anthologie qui convient à celles et ceux qui démarrent dans l’univers des comics et qui voudraient se familiariser avec les super-héros les plus emblématiques (ou leurs chouchous).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°025] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

 

 

La hache de guerre : Jacques Seyr

Titre : La hache de guerre

Auteur : Jacques Seyr
Édition : Marabout Junior (1955)

Résumé :
Au milieu du XIXe siècle, les vastes espaces de l’ouest américain furent ouverts aux émigrants, et cela, en dépit de tous les traités qui garantissaient aux Indiens l’intégrité de leurs territoires de chasse.

Alors, les tribus peaux-rouges se levèrent et déterrèrent la hache de guerre.

Sioux, Cheyennes, Apaches s’élancèrent au combat et, parmi eux, des guerriers à jamais célèbre comme Red Cloud, Sitting Bull, Cochise et Geronimo.

Critique :
Dans les brocantes (vide-greniers) ou dans les bouquineries, j’adore fouiller pour les vieux romans édités chez Marabout Junior et surtout dans ceux qui concernent l’Ouest sauvage. Leurs pages sentent souvent l’odeur du vieux papier et ça me plait aussi.

Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas, l’auteur, Jacques Seyr, est un pseudo d’Henry Vernes (le papa de Bob Morane). Je l’ai appris en créant la fiche du livre sur Livraddict (les recherches ont payées).

Datant de 1955, je m’attendais à un récit orienté et manichéen : les gentilles Tuniques Bleues, les merveilleux colons Blancs et les méchants horribles Indiens emplumés. Eh ben non, pas de manichéisme chez Marabout et on s’en rend compte dans l’introduction du roman. Ma mâchoire s’est décrochée tant je n’imaginais pas lire ça dans un roman datant de 1955 !

Dans cette intro, il est souligné que les Blancs n’ont jamais respecté leurs traités, leurs paroles données, qu’ils ont été violents, qu’ils ont massacrés et exterminés les Indiens. Mais on ne transforme pas non plus les Natifs en gentils Bisounours ! Il est dit que eux aussi ont assassinés et massacrés.

Mais l’intro va plus loin, puisqu’elle assimile les colons Blancs aux nazis, disant que la seule différence entre eux, était la froideur des nazis et leur côté scientifique pour assassiner les gens (chambres à gaz et fours crématoires). Par contre, les colons Blancs ont, bien avant 39-45, mis au point des camps de concentration pour y mettre les Indiens.

Pourtant, le bandeau de couverture annonçait la couleur : « L’histoire authentique et fascinante de la lutte des tribus peaux-rouges pour leur indépendance ». Pour une fois, le bandeau-titre était juste !

Ce court roman de 150 pages parle des révoltes des Indiens, commençant pas Little Crow qui, un jour, en a eu plein les mocassins de se faire traiter comme un moins que rien par les Blancs. Puis, après sa mort, les autres prendront la relève, notamment Red Cloud, Sitting Bull, Geronimo,…

Moi qui m’attendais à lire un roman d’aventure fictionnel, mettant en scène les Amérindiens dans leurs guerres et je me suis retrouvé avec un récit historique des plus classiques. Il y a peu de dialogues et chaque chapitre est consacré à une histoire qui se rapporte à la révolte des Indiens et à la guerre qu’ils ont menés contre les Blancs.

Nous aurons, par exemple, un chapitre consacré au massacre de Sand Creek (qui a encore plus mis le feu aux poudres), un autre à l’exploit d’un homme qui, en plein hiver, blizzard de neige, est allé chercher du secours au Fort Laramie, on nous parlera des assassinats des grands chefs Indiens (quelle traîtrise chez les Blancs), de la lutte de Geronimo, un petit peu de Little Big Horn,…

Les chapitres ne suivent pas une ligne du temps linéaire, mais se croisent, se recoupent, se rejoignent, sautent des années et le tout donnera une vue d’ensemble des multiples conflits qui ont émaillés la Conquête de l’Ouest, les traîtrises, les vacheries, les paroles non respectées, les refus de faire la paix du côté des Blancs.

En 150 pages, il est difficile d’entrer dans les détails, mais au moins, en lisant ce petit ouvrage, on a déjà tout compris et pas de manière binaire ou manichéenne. Ce n’était pas le but des éditions (belges) Marabout Junior que de publier des récits fictionnels, mais « […] une sélection de récits complets de palpitantes aventures à travers la vie, l’histoire, l’univers […] ».

Si vous ne savez rien ou pas grand-chose des guerres indiennes et des luttes qu’ils menèrent contre les colons, ce petit roman historique vous apprendra le nécessaire et si vous savez beaucoup, il aurait le mérite de vous remettre la mémoire à jour (surtout si, comme moi, elle est comme une passoire).

Un petit roman historique bien intéressant et que je ne regrette pas d’avoir acheté pour une bouchée de pain (quoique, au prix du pain maintenant, ça fait cher la bouchée).

PS : Les Marabout Junior ont surtout publié des récits de guerre, des biographies et des récits didactiques (sur les grandes polices du monde, sur le tour de France, l’histoire de la médecine, etc.), mais aussi des romans, comme les aventures Bob Morane, pour citer les plus connues.

Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023 et le Challenge Amérique du Nord anglophone chez ENNA LIT, ENNA VIT!

Après la nuit : Henri Meunier et Richard Guérineau

Titre : Après la nuit

Scénariste : Richard Guérineau & Henri Meunier
Dessinateur : Richard Guérineau

Édition : Delcourt (2008)

Résumé :
Il fait bon vivre à Westwood City, Kansas, grâce au shérif, Jude Stanton, et à sa réputation qui en fait une véritable légende vivante.

Personne ne sait plus exactement à quand remonte la dernière fois où quelqu’un a osé le défier.

Mais tous se souviennent qu’il s’appelait Jédediah Cooper… comme écrit sur sa tombe.

Critique :
Voilà un western sobre, efficace, qui ne dévoile pas tout et réserve quelques surprises. C’est un western classique, mais avec un côté psychologique.

Il commence de manière classique avec une petite ville, tenue par Jude Stanton, un marshal qui ne laisse personne se promener avec ses armes.

Un homme arrive et balance deux repris de justice, ainsi que leurs affiches Wanted. Il se dirige vers le saloon, avec ses armes.

Les dessins sont efficaces et cette lecture l’aurait encore été plus si j’avais pensé à passer des musiques de Ennio Morricone en arrière-fond.

Notamment pour la scène dans le salon, où j’aurais aimé entendre la musique du film « Le bon, la brute et le truand » ou, au pire, celle du film « Les dents de la mer » (et ne de la mère), tant la tension était à son comble, tant les deux hommes qui se faisaient face étaient en plein concours d’égo, de force, à celui qui baisserait les yeux en premier.

Entre Jédediah Cooper, le chasseur de prime et Jude Stanton, le marshal, on se demande qui va dégainer le premier et comment tout cela va se terminer.

Si le récit est d’un classique absolu, ce qui sort le scénario de ses rails bien droits, ce seront les souvenirs de Jédediah et de Jude et c’est là que le côté psychologique entre en jeu aussi, notamment avec Jude le marshal, le rusé. Ensuite, la surprise sera de taille.

Une bédé western classique, qui se démarque par les surprises que nous réservent le scénariste, notamment sur un des personnages. Un western qui devrait se lire en écoutant les musiques emblématiques de Ennio Morricone et où un Clint Eastwood pourrait surgir au détour d’une case sans que cela soit bizarre.

Il aura juste manque quelques pages en plus qui auraient pu donner plus de profondeur aux deux protagonistes.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°024], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur, Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023 et le Challenge Amérique du Nord anglophone chez ENNA LIT, ENNA VIT!

L’odeur des garçons affamés : Loo Hui Phang et Frederik Peeters

Titre : L’odeur des garçons affamés

Scénariste : Loo Hui Phang
Dessinateur : Frederik Peeters

Édition : Casterman (30/03/2016)

Résumé :
Texas, 1872. Oscar Forrest, photographe, répertorie les paysages de l’Ouest pour le compte du géologue Stingley. Entre Oscar et Milton, jeune garçon à tout faire du groupe, s’installe une relation ambiguë… Alors qu’autour de l’expédition, rôdent un inquiétant homme en noir et un Indien mutique.

Stingley a conduit la mission aux portes d’une région hostile, dernier bastion de résistance des redoutables Comanches. Sur cette frontière lointaine, les limites entre civilisation et sauvagerie s’estompent. Un western intense où la Nature révèle les secrets les plus troubles.

Critique :
C’est le titre énigmatique qui m’a attiré en premier : qu’est-ce que ça pouvait être, l’odeur des garçons affamés ? Je me doutais que l’on ne parlait de nourriture.

La deuxième chose qui m’a attirée, c’est le fait que l’histoire se déroule dans les paysages de l’Ouest, au Texas.

Les couleurs de cet album étaient dans des tons très chauds et les dessins ne me déplaisaient pas. Embarqué !

Dès le départ, Stingley le géologue, soulève quelques petits détails qui clochent chez Oscar, le photographe qu’il a engagé pour immortaliser les paysages et les autochtones. Oscar n’est pas aussi net que ses photos et on en saura un peu plus sur lui au fil des pages.

Stingley est lui aussi un personnage bizarre, qui se promène souvent les fesses à l’air et le service trois pièces aussi. Sans doute sa mère lui a-t-elle dit qu’il fallait aérer pour les odeurs… En tout cas, j’ai été étonnée qu’il ne se prenne pas un coup de soleil sur sa tchole, son tich, son zeb, son zob, sa bite, son p’tit zizi (qui n’est pas si petit que ça, entre nous, pour celles que ça intéressent).

Ce qui est grand aussi, ce sont ses ambitions : tout raser, extraire toutes les richesses des montagnes, du sol, tout foutre en l’air et surtout, éliminer les Indiens, surtout les femmes et les enfants.

L’autre mystère, c’est Milton, le jeune homme à tout faire. Mystère qui se lèvera plus rapidement pour les lecteurs que pour Oscar… Et puis, dans ses paysages magnifiques, il y a deux personnages troubles : un Indien mutique et souriant et un cow-boy avec une gueule ravagée, sans oublier des chevaux qui disparaissent et que l’on retrouve morts.

Cette bédé est atypique : elle commence normalement et puis ensuite, viennent se greffer des éléments oniriques (jusque là, tout allait bien), puis du fantastique et je me suis demandée ce qu’un tel personnage avait à faire dans ce récit. Non pas qu’il détonne, j’ai déjà croisé un de son genre dans une autre saga, mais dans cette histoire, je n’ai pas compris son rôle, son utilité.

L’auteur n’expliquera pas tout, ne donnera pas toutes les clés pour comprendre le final, laissera des mystères sans réponse, mais au moins, il ne vous prend pas par la main pour vous emmener là où il désire que vous alliez. Ce sera à vous de faire le job. Liberté totale d’interpréter le truc comme vous le voulez. On apprécie la fin étrange ou pas.

Si j’ai aimé les personnages d’Oscar et de Milton, si j’ai aimé ce qu’il se déroule, j’ai trouvé qu’il manquait un petit quelque chose pour que le récit m’emporte. Ou alors, c’est moi qui ait renâclé sans m’en rendre compte quand le truc fantastique est entré dans l’histoire, sans rien y apporter de pertinent.

Trop d’inexplicable n’est pas toujours un problème, il faut juste que tout le reste s’intègre bien dans le récit et n’aient pas l’air tout droit sorti d’on ne sais où, comme si on précipitait la fin et qu’on l’opacifiait un peu plus.

Dommage, parce qu’il y avait des thématiques intéressantes dans cette bédé, de la profondeur et du mystère. Sans oublier deux personnages intéressants et sympathiques.

Une lecture intéressante, sans aucun doute, mais je reste mitigée sur certaines choses. C’est un western fantastique inclassable, ça, c’est sûr !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°023], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur, Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023 et le Challenge Amérique du Nord anglophone chez ENNA LIT, ENNA VIT!

Molly West – T01 – Le diable en jupons / T02 – La vengeance du diable : Philippe Charlot et Xavier Fourquemin

Titre : Molly West – T01 – Le diable en jupons / T02 – La vengeance du diable

Scénariste : Philippe Charlot
Dessinateur : Xavier Fourquemin

Édition : Vents d’ouest (2022)

Résumé :
Elle fait trembler le Far West.

Dans le sud des États-Unis, à la fin de la guerre de Sécession, l’arrivée d’une femme originaire des États du Nord surprend et dénote.

Les manières raffinées et courtoises d’Isabelle Talbot s’accordent parfaitement avec sa mission d’enseignement mais font tache dans l’atmosphère rude et crasse des villages texans. Attention toutefois à celui qui confondrait ces bonnes manières avec de la naïveté ou de la niaiserie…

Car derrière l’aura de douceur, Isabelle a enterré les traces d’un passé rempli de souffrance qui s’est mué, au fil du temps, en colère sourde. Malheur à celui qui, se servant de son apparente docilité, lui fera porter le chapeau d’un mauvais coup…

Critique :
J’adore les western et les bédés aussi, alors, les deux ensemble, je ne peux qu’être tentée. De plus, j’ai déjà lu des séries de ces deux auteurs, donc, j’étais en pays connu.

Cette série mélange l’humour et le sérieux, le côté comique et le côté dramatique.

Je ne la conseillerai pas à des enfants, puisque dans la scène d’ouverture, on découvre un homme pendu avec un jeune garçon qui tente de lui piquer ses bottes.

La Guerre de Sécession est terminée, nous sommes au Texas, mais les rancœurs sont toujours là, la misère est bien présente et les pauvres Noirs, qui sont devenus libres, tirent le diable par la queue. Ils sont toujours mal traité dans le Sud, mais ils n’ont pas été mieux considérés dans le Nord.

Isabelle Talbot est chargée d’une mission importante : transporter des livres ! Oui, notre jeune femme est engagée pour convoyer et livrer un chargement de livres à travers plusieurs villes et fermes. Apporter la culture dans les coins reculés, c’est-y pas merveilleux ? Merveilleux ou alors, il y a une couille dans le potage !

Arti, le gamin qui tentait de chiper les bottes du pendu va accompagner Isabelle et ensuite, on va se rendre compte que tout n’est pas vraiment comme on le pensait…

Si la couverture et les dessins semblent être à destination de la littérature jeunesse, j’ai trouvé que la violence était très présente dans ces deux tomes, ce qui ne les destine pas à des enfants trop jeunes.

Les dessins possèdent des couleurs chaudes et ils sont reconnaissables si on a déjà lu des séries du dessinateur Xavier Fourquemin. Rien ne change et les visages de ces deux albums ressemblent à ceux croisés dans d’autres.

Si l’histoire commence doucement et gentiment (hormis le pendu qui a mal choisi son camp durant la guerre), tout va changer ensuite et c’est ensuite que l’on comprendra qui est Molly West, notamment en suivant le road-trip de nos personnages.

Mélangeant habilement l’humour, les situations légères, les violences, les injustices et une société ultra machiste, le scénariste arrive à tenir ses lecteurs en haleine, à les faire sourire et ensuite frémir. Le côté historique est bien présent, même si tous les détails ne seront pas donnés, notamment sur les lois Jim Crow (wiki est là !).

Deux tomes qui ne manquent pas de rythme, d’explosivité, de mystère, de suspense et d’humour, le tout pour contrebalancer les violences de cet univers et de la bédé.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°022] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023 et le Challenge Amérique du Nord anglophone chez ENNA LIT, ENNA VIT!