Pocahontas : Patrick Prugne

Titre : Pocahontas

Scénariste : Patrick Prugne
Dessinateur : Patrick Prugne

Édition : Daniel Maghen (13/10/2022)

Résumé :
1607 : Trois navires anglais accostent en Virginie. Une centaine de colons débarquent et construisent le premier fort anglais en Amérique qui deviendra Jamestown.

Les indiens Powhatan n’auront de cesse de vouloir rejeter à la mer ces nouveaux venus bien inquiétants. Dans ce conflit latent, seule Pocahontas, fille du chef Powhatan tentera de rapprocher les deux peuples.

La narration commence en 1621 par une tentative de traité de paix entre tribus indiennes et colons du fort et se poursuit par des flash-backs sous forme d’un dialogue entre Pamouic, le fils du chef Powhatan et le narrateur. Leurs interventions rappellent constamment la place centrale jouée par Pocahontas sur la destinée des colons.

Basée sur la légende, l’histoire souligne crescendo les rapports amoureux entre le capitaine Smith et la jeune indienne… D’eux dépendra l’avenir de la colonie.

Critique :
Non, je n’ai jamais vu le dessin animé éponyme de Disney, ça ne m’a jamais tenté. Oui, je savais que les studios avaient embellis l’histoire.

Non, je n’ai pas ri de la blague de Donald Trump qui avait annoncé, devant des Amérindiens vétérans de la Seconde Guerre, que la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, était surnommée Pocahontas, en référence à ses origines amérindiennes qu’elle revendiquait.

Par contre, je me souviens avoir ri devant le jeu de mots qu’un humoriste belge avait fait avec Pocahontas, le transformant en « Pourquoi on taxe ? ». Notre gouvernement devait encore être atteint de rage taxatoire à  l’époque de la sortie du dessin animé.

J’aime bien les bandes dessinées de Patrick Prugne, autant pour ses dessins, des aquarelles, aux couleurs magnifiques, et pour ses scénarios, qui collent plus à la réalité historique qu’à son embellissement.

Des colons ont installés un fort, le premier en Amérique.  Les colons sont anglais et ce fort deviendra celui de Jamestown. Nous sommes en Virginie en 1607 et la vie des natifs va basculer.

Les Powhatan, la tribu présente non loin du fort, veut repousser les blancs dans l’eau (ils auraient dû), mais une personne s’y oppose, c’est la fille du chef, la jeune rebelle Pocahontas, qui va ensuite se lier d’amitié avec John Smith et sans doute l’aimer (sans consommer). En tout cas, elle lui sauvera la peau plusieurs fois et elle aidera même les colons à ne pas mourir de faim durant le terrible hiver.

Les bonnes actions ne sont pas toujours bien récompensées et si les colons la surnomment princesse et la respecte, un trou du cul galonné n’en aura rien à foutre et là, on en viendrait presque à regretter les happy end à la Disney…

Cette jeune fille rebelle, ouverte d’esprit, remplie d’humanité, terminera sa vie, malade, chez les Blancs, bien loin des siens et de sa culture. Elle avait 22 ans, la vie devant elle, mais d’autres gens en avaient décidé autrement.

Les expressions faciales des personnages est bien rendue, les dessins les rendent vivants, rien n’est figé. Quant au scénario, il possède aussi de la profondeur, car il ne se contentera pas de parler de cet épisode historique, mais il abordera aussi d’autres sujets, tels que la nature, son respect, la condition humaine, l’ouverture d’esprit, les différences de culture, les tentatives de vivre en harmonie.

Une magnifique bande dessinée, remplie d’émotions, bien loin d’un dessin animé pour les petits enfants sages. Au moins, Disney aura permis qu’on ne l’oublie pas, même si sa vie ne fut pas celle de la fiction.

La réalité est toujours plus dure, plus violente, plus horrible. Surtout lorsque l’on sait, de nos jours, ce que fut la colonisation de l’Amérique et le sort réservé à ses autochtones…

Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Le bon, la brute, le truand : Joe Millard

Titre : Le bon, la brute, le truand

Auteur : Joe Millard
Édition : Gallimard Série noire (1969)
Édition Originale : The Good, the Bad, the Ugly (1967)
Traduction : Chantal Wourgaft

Résumé :
L’un connaissait le nom du cimetière où l’or avait été enterré. Le second connaissait le nom inscrit sur la tombe. Le troisième ne savait rien, mais il espérait bientôt tout savoir.

Autour d’eux des hommes mouraient par centaines, dans la plus implacable des guerres civiles.

L’or et tous ses démons assoupis savaient que personne ne voudrait partager.

Critique :
Hé oui, ce western spaghetti ultra connu existe aussi en roman, paru dans la mythique Série Noire ! Je signale que « Et pour quelques dollars de plus… » est du même auteur aussi.

Ces romans sont en fait les novélisations des films (ils n’existaient pas avant). Et je trouve que c’est une bonne idée, parce qu’un roman peut être plus détaillé qu’un film, plus explicite,…

Lors de mon premier visionnage de ce film western, je n’avais pas tout capté avec l’origine du trésor planqué dans le cimetière de Sad Hill.

Dans la novélisation, tout est bien plus clair, puisque l’histoire commence avec l’attaque du transport de fond des Confédérés par les Yankees. On assiste à la quasi extermination de l’escorte, des conducteurs du train de mules et c’est Jackson, un des garde, blessé mais vivant, qui arrive à stopper les mules après leur emballement, dans le cimetière et qu’il décide d’enterrer le magot dans une tombe…

Ben voilà, tout est clair ! On apprendra ensuite que le dénommé Jackson est lavé de tout soupçon dans la disparition du magot Confédérés (ces sales Yankees ont tout volé), les deux autres blessés n’ont rien vu et qu’il a changé ensuite son nom de Jackson en Bill Carson, afin de récupérer tranquillement son magot, sauf que le terrible Sentenza est sur sa piste…

Le roman est la copie conforme du film, hormis le premier chapitre, qui ouvre le roman et qui nous fait mieux comprendre tous les enjeux de ce trésor enterré (et qui devait servir à payer les soldats Confédérés).

L’avantage d’avoir vu le film, c’est que lors de la lecture, les images se forment sans devoir forcer sur l’imagination. Ce sont des pans entiers du film qui viennent dans notre esprit (pour peu qu’on l’ait vu et revu), les voix des acteurs jouent dans notre tête et le plaisir est décuplé.

Mais tout n’est pas exactement comme dans le film. Bon, il manque la musique, mais ça, on peut y remédier…

Dans la novélisation, il manque, lors de l’explosion du pont, le visage souriant de l’officier qui meurt en paix, sachant que ses hommes ne mourront plus pour ce maudit pont. Il manque aussi l’épisode où Blondin, à l’aide de son cigare, allume la mèche d’un canon pour envoyer un boulet sur Tuco, qui s’enfuyait au galop.

Mais les plus grosses différences sont dans le cimetière de Sad Hill où, dans le film, on voyait Tuco courir comme un poulet sans tête, dans le cimetière (et la musique magnifique  « The Ecstasy of Gold »), à la recherche de la tombe de Arch Stanton. Dans le roman, il cherche avec Blondin et Sentenza les surprend.

Et bien entendu, la scène du duel n’a rien à voir avec celle du film, qui est remplie de suspense, qui dure un bon moment, avec des gros plans sur les visages de nos trois tireurs, les mains qui se rapprochent des révolvers, et, bien entendu, la musique de Ennio Morricone derrière. Zut alors, dans le roman, la scène du duel est trop rapide et ne se joue qu’entre Blondin et Sentenza.

Par contre, Tuco est fidèle à lui-même dans le roman et le film ! Un peu crétin, prêt à vous jurer qu’il vous aime, que vous êtes son ami, après vous avoir agoni d’injures et avoir voulu vous planter le couteau dans le dos…

Anybref, ce western fait partie de mes films préférés, de ceux dont je ne me lasse jamais et le lire a été plus qu’un plaisir pour moi. Presque une jouissance !

Surtout quand on sait que ce roman est rare (comme l’autre du même auteur), qu’il peut atteindre des prix de fous sur le Net et qu’il faut une bonne dose de chance de pendu pour mettre la main dessus (le hasard fait souvent bien les choses). J’espère arriver à avoir la même chance pour « Et pour quelques dollars de plus… ».

— Le monde se divise en deux, fit Tuco en gloussant. Ceux qui ont une corde autour du cou, et ceux qui les en délivrent. (Il se frotta la gorge.) Mais n’oublie pas, señor, que ce cou est le mien. Les risques, c’est moi qui les prends ; toi, tu te contentes de tirer et de te tailler. La prochaine fois, il faudra augmenter ma part !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°036], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Faire bientôt éclater la terre : Karl Marlantes

Titre : Faire bientôt éclater la terre

Auteur : Karl Marlantes
Édition : Calmann-Lévy Littérature étrangère (17/08/2022) – 866 pages
Édition Originale : Deep River (2020)
Traduction : Suzy Borello

Résumé :
Fuyant l’oppression russe du début du XXe siècle, trois jeunes Finlandais, Ilmari, Matti et leur sœur Aino, émigrent aux États-Unis, dans une colonie de bûcherons près de la Columbia River.

Abattre les arbres de la région se révèle une activité lucrative pour les patrons, d’autant qu’aucune loi ne protège les ouvriers. L’impétueuse Aino décide donc d’organiser un embryon de syndicat et lance une série de grèves violemment réprimées, tandis que ses frères tentent de bâtir leur nouvelle existence.

Au fil des ans, entre amours parfois tragiques, épreuves et rêves brisés, la fratrie va poursuivre sa quête d’une vie meilleure.

Saisissante de vérité, cette saga familiale raconte aussi bien les beautés de la forêt primaire et les ravages causés par son exploitation que les combats d’une génération entière en proie aux remous d’une Amérique qui se construit à toute vitesse.

Critique :
Ce livre n’est pas pour Idefix, le chien d’Obélix… Ça le ferait hurler à la mort de lire qu’on y abat tant et tant d’arbres…

Des arbres centenaires, millénaires, appartenant à des forêts primaires. Pas de tronçonneuses, juste des haches, des longues scies, de la sueur, du sang, des salaires de misère et l’exploitation de nombreux hommes par quelques hommes.

Ce pavé comprend assez bien d’ingrédients, notamment sur l’abatage des arbres, le syndicalisme naissant, le socialisme, le communisme, la lutte des classes, l’esclavage moderne, le travail des sages-femmes, les droits des femmes (heu, elles n’en en avaient pas), la Russie qui tenait la Finlande sous sa coupe, l’immigration aux États-Unis, soi-disant terre des libertés, les religions, l’effort de guerre pour la Première Guerre Mondiale, l’Espionage Act (*)…

Oui, ça fait beaucoup de matières à ingérer, à intégrer dans le texte pour en faire un récit qui doit tenir debout… Rome ne s’est pas faite en un jour, les États-Unis non plus et ce pavé de 850 pages mettra lui aussi du temps pour en venir à bout. Peut-être un peu trop…

Avec 200 pages de moins, cela aurait été mieux. Il y a trop de détails techniques, dans ce roman qui pèse une tonne. Le travail documentaire a été fastidieux pour l’auteur, sans aucun doute, il est précieux, je ne le nierai pas, mais purée, trop c’est trop.

Aino Koski est le personnage principal. Cette jeune finlandaise qui a fuit aux États-Unis est une syndicaliste convaincue, une Rouge, comme on dit, et à cette époque, c’est une insulte. Elle ne veut rien lâcher, elle harangue les bûcherons, leur parle de salaires équitables, de sécurité, de conditions de travail décentes, de capitalistes…

Raison elle a. Tout à fait raison, même. Hélas, face à des gens qui gagnent des misères en bossant dur et qui ne peuvent se permettre de faire grève ou de perdre leur emploi, elle frise parfois l’idéalisme, la folie pure (elle se fout souvent des conséquences pour les autres, ses proches).

Son caractère est fort, elle aime la liberté, ne croit pas à l’utilité des mariages (vive les unions libres), mais il m’a été impossible de l’apprécier, comme j’ai pu chérir d’autres femmes (filles) fortes de caractère dans d’autres romans.

Pour tout dire, elle m’a énervée bien souvent et fait lever les yeux au ciel. Malgré tout, je respecterai son engagement, car c’est grâce à ce genre de personne entêtée que nous avons des syndicats, l’inspection sécurité et hygiène,…

Les bémols posés, passons à ce qui est intéressant dans ce pavé ultra détaillé : c’est tout de même une page importante de l’Histoire des États-Unis qui se trouvent mises en scène dans ce pavé, notamment dans des secteurs que nous connaissons peu tels que l’abattage d’arbres, la pêche aux saumons, mais surtout, sur la naissance du syndicalisme. Il faut garder en mémoire que certains (certaines) ont risqué leur vie, se sont battus, ont pris des coups, affrontés des dangers, pour faire progresser les droits des travailleurs.

Lors de ma lecture de la saga Blackwater (1919 et après), avec la famille Caskey, j’étais chez les propriétaires de scierie, les capitalistes et je ne me suis jamais demandée si leurs ouvriers étaient bien payés, s’ils avaient des conditions de travail décentes, humaines. Avec le roman de Karl Marlantes, je me suis trouvée du côté des damnés de la forêt et ça changeait tout.

Les personnages sont nombreux, mais il est difficile de les confondre, tant ils sont différents les uns des autres, certains étant même plus intéressants que d’autres (Matti Koski, le petit frère d’Aino, Aksel Långström, Kullerrikki et Jouka Kaukonen). Ils ne manquent jamais de profondeur et sont tous bien travaillés, même le Kullerrikki, le voyou siffleur, qui n’a pas un grand rôle, mais est attachant.

Malgré mes bémols dû à l’abus de détails, ce pavé met tout de même en récit tout un pan de l’histoire du Nord-Ouest des États-Unis (de 1901 à 1950) et on se dit que bosser à cette époque n’avait rien d’une sinécure, que l’on mourrait souvent, que l’on se blessait tout autant, qu’il n’y avait aucune sécurité sociale, aucun syndicat et que les patrons étaient les rois…

Une grande fresque historique, familiale, un pavé énorme, qui est mieux passé chez les autres que chez moi, à cause des longueurs et du fait que je ne me sois pas vraiment attachée à Aino Koski (mais j’ai adoré les autres).

Ce roman, c’est une partie de la construction de l’Amérique, loin des rêves promis, vendus, attendus… C’est aussi une grande fresque familiale sur l’apprentissage, l’exil, l’amour, l’amitié, la solidarité et l’envie de s’élever, de réussir, de gagner sa vie, de nourrir les siens, de garder la tête haute.

(*) L’Espionage Act of 1917 est une loi fédérale des États-Unis adoptée le 15 juin 1917, peu après l’entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale. Elle a été modifiée à maintes reprises au fil des ans. Elle était destinée à empêcher toute tentative de gêne avec les opérations militaires américaines comme le soutien d’ennemis du pays pendant la guerre, la promotion de l’insubordination dans l’armée américaine ou l’interférence du recrutement militaire américain.

#Pavés de l’été – 15

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°035], Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023, Le Challenge « Les épais de l’été » 2023 (21 juin au 23 septembre) chez Dasola (par ta d loi du cine, « squatter » chez dasola) et « Pavés de l’été 2023 » chez La Petite Liste. 

Civil War (Marvel Deluxe) – 01 – Guerre civile : Brian Michael Bendis, Mark Millar, Steve McNiven et Collectif

Titre : Civil War – 01 – Guerre civile

Scénaristes : Brian Michael Bendis & Mark Millar
Dessinateurs : Steve McNiven et Collectif
Traduction :Nicole Duclos, Jérémy Manesse et Khaled Tadil

Édition : Panini Comics Marvel Deluxe (2017)

Résumé :
L’univers Marvel est en train de changer. Suite à une terrible tragédie, le congrès des Etats-Unis propose que les surhumains dévoilent leur identité officielle en se démasquant devant les membres du gouvernement.

Les plus grands champions de la nation sont divisés. Ils doivent prendre chacun cette décision en leur âme et conscience, une décision qui pourrait bouleverser à jamais le cours de leur existence.

Critique :
Se faire enregistrer ou pas ? Telle est la question… Être dans les clous ou hors la loi ? Le choix n’est pas si simple que ça et beaucoup de super-héros, de mutants ou d’inhumains se tâtent.

Certains ont choisi directement : Iron Man est pour le recensement, Captain America, lui, est contre. Leurs divergences ne vont pas se résoudre devant une chope de bière, mais dans le sang…

Il suffit de regarder une des couverture chez Marvel et on voit le sang couler sur le bouclier du Cap.

Ne me demandez pas de choisir un camp, j’ai des chouchous des deux côtés, de plus, ce n’est pas si simple que ça… Les scénaristes ont évité le manichéisme de l’affaire. On peut comprendre que le gouvernement ait envie de savoir qui est qui, dans les super héros et on peut comprendre que eux, n’aient pas envie de se faire démasquer.

La guerre civile est déclarée, les super héros, les mutants, les inhumains se tapent dessus, entrent dans la résistance, la quitte, s’en prennent plein la gueule, doivent vivre cachés, sont emprisonnés quand on les attrape et on se demande s’ils ne font pas plus de dégâts quand ils se tapent entre eux plutôt que sur les super vilains (tout bon pour ceux qui bossent dans la construction).

Les dessins sont agréables, très bien exécutés et la première aventure, qui est avec les New Warriors, m’a subjugué, tant cette fois-ci, les dessins n’étaient pas enfantins, comme dans le prélude, ce qui changeait tout. La suite sera du même tonneau : des dessins agréables pour les yeux, du dynamisme et des belles couleurs.

Ayant vu les films, je ne suis donc pas partie de zéro en lisant cet arc narratif, quant bien même il soit différent du film, notamment parce qu’il comporte des personnages que je ne connaissais pas (mais wiki était là pour m’éclairer).

Dans ce récit, Captain America nous montre un autre visage, à cent lieues du personnage lisse qu’il est parfois. Quant à Iron Man, il est fidèle à lui-même (égocentrique et hautain) et est persuadé qu’il est dans le bon, avec le recensement.

Et contrairement à un envahissement d’un pays ou d’une planète, il est difficile de choisir son camp, parce qu’en face de Iron Man et des « pro recensement », il n’y a pas des super vilains, mais des super héros… Le Captain ne combat pas des nazis ou l’hydra, mais ses potes ! La vie ne sera pas facile après s’être tous tapés dessus comme des acharnés.

Anybref, c’est un excellent tome, de presque 300 pages, qui alterne baston et réflexion, combats et interrogations de chacun sur ce qu’il veut, sur ce qui est bon et sur le camp qu’il va choisir, parfois à l’inverse de celui de son conjoint…

Un comics qui illustre bien le fait que ce ne soit pas des récits pour enfants ou limité scénaristiquement.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°044] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Le démon solitaire : Henri Vernes

Titre : Le démon solitaire – Bob Morane 044

Auteur : Henri Vernes
Édition : Marabout Junior (1959)

Résumé :
Jusqu’à ce jour, Bob Morane n’avait connu les Westerns qu’au cinéma. Une petite cité perdue au coeur des Montagnes Rocheuses, un chasseur de chevaux malchanceux, et de classiques « mauvais » vont transporter notre héros au bon vieux temps du Wild West.

Farouches combats, chevauchées frénétiques, lynchage évité de justesse, rien ne manque dans ce western des temps modernes.

Critique : 
Non, je ne vous mettrai pas en tête la chanson d’Indochine… Vous l’entendrez bien vous-même dans votre tête…

Qu’est-ce qui m’a pris de lire un Bob Morane ? Tout simplement le fait qu’il y ait un magnifique cheval noir cabré sur la couverture. Oui, je suis ainsi, j’aime les chevaux, surtout les belles bêtes.

De plus, comme son histoire se passe au Nouveau-Mexique, il ne pouvait mieux tomber pour le Mois Américain (Non officiel) de septembre.

Ce court roman d’aventure est une sorte de western, sans en être un. Pourquoi ? Parce que le shérif porte un Stetson et que cette petite ville perdue au cœur des Montagnes Rocheuses semblent être sortis tout droit d’un bon vieux western…

Bien que, lorsque Morane arrive au coeur de la petite ville de Monte Verde, il remarque les voitures, les antennes, bref, la civilisation.

On ne va pas se raconter des cracks, ce roman est cousu de fil blanc, prévisible à 90% et manichéen au possible : les gentils sont gentils et Wilson Carmody, le grand méchant n’est pas gentil du tout, surtout qu’il est accompagné de grosses brutes épaisses et qu’il ne veut pas que sa nièce épouse le malheureux et gentil garçon du coin.

Entre nous, on se croirait dans un épisode de L’Agence tous risques : lorsque les héros arrivent en ville, il y a un méchant qui tient tout le monde sous sa coupe, fait danser tout le monde sur sa musique et les gentils sont désespérés…

La différence sera que Bob Morane sera seul pour faire régner la justice, puisque l’ami Bill Balantine, est aux abonnés absents. Mais comme le jeune Kirk Hanson est dans la mierda jusqu’au cou et qu’il doit capturer Lonesome Devil (le bel étalon sauvage, noir comme les ténèbres, rhâââ, lovely) pour pouvoir épouser la belle Laraine (oui, prénom bizarre), Bob va lui filer un coup de main et l’Indien Amatuma aussi.

Tout ce qui fait un roman d’aventure se trouve dans ses pages : une quête impossible avec le magnifique bronco sauvage, noir comme la nuit, qu’il faut attraper, des coups de feu, des blessures pas balles que l’on soigne avec de l’alcool (après avoir extrait la balle dans les montagnes), des embuscades, un Natif, un puma, un presque lynchage, une découverte fantastique, un crime, une enquête vite faite bien faite et un shérif qui aimerait bien faire régner la loi mais qui est tributaire des élections.

Anybref, ceci n’est pas le roman de l’année, ni même de la semaine, mais malgré ses gros défauts de manichéisme et malgré le fait qu’il soit cousu de fil blanc, il fait du bien au moral, parce que dans le fond, on aimerait bien avoir un Bob Morane qui débarque pour nous aider, quand tout va mal, que notre vie par en couilles, comme celle de Kirk.

Par contre, j’aurais préféré que l’on parle plus du bel étalon noir sauvage… Je n’aurais pas dit non à une chevauchée dans les Montagnes Rocheuses avec Morane, Hanson et Amatuma… Là, j’étais au paradis, en les imaginant chevaucher aux States… Haaa, le réveil fut dur. Plus dur que de trouver le coupable du meurtre !

Une lecture détente, régressive, qui ne me laissera pas un souvenir impérissable, si ce n’est de rêver du bel étalon (non, pas de Bob Morane).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°000] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

 

Civil War (Marvel Deluxe) – Prélude : Joe Michaël Straczynski, Brian Michael Bendis et Collectif

Titre : Civil War (Marvel Deluxe) – Prélude

Scénaristes : Joe Michaël Straczynski et Brian Michael Bendis
Dessinateurs : Collectif

Édition : Panini Marvel Deluxe (2015)

Résumé :
Spider-Man a désormais un nouveau costume… offert par Tony Stark ! Une amitié qui va déterminer le choix de Spidey durant le conflit à venir.

Les Quatre Fantastiques, quant à eux, enquêtent sur un mystérieux objet tombé du ciel tandis que se reforme l’équipe secrète des Illuminati. Et les New Warriors sont les stars d’une émission télévisée.

Contient les épisodes US : Amazing Spider-Man (1963) 529-531 ; New Avengers: Illuminati (2006) 1 ; Fantastic Four (1961) 536-537 ; New Warriors (2005) 1-6)

Critique :
N’ayant pas une grande culture dans les comics, je m’y mets peu à peu, lentement mais sûrement. L’arc narratif de Civil War est un truc de ouf dans la maison aux idées, je ne pouvais donc pas passer à côté.

Ce prélude (The Road to Civil War) fait tout de même presque 300 pages et il reprend tous les petits signes avant-coureurs des bouleversements à venir et que Marvel avait demandé à ses auteurs d’incorporer dans leurs récits.

Oui, c’est un énorme cross over de malade.

C’est là toute la difficulté dans les comics, c’est que tous interagissent entre eux et que l’on retrouve des arcs narratifs importants chez tous les héros, ce que l’on a pas dans la bédé franco-belge ou dans les mangas. Dans les Marvel ou les DC, il y a moyen de perdre son chemin, sans un bon GPS.

Ce recueil rassemble donc plusieurs arcs narratifs de plusieurs super-héros, avec des auteurs et des dessinateurs différents. Les dessins étaient bien réalisés, sauf pour l’arc narratif avec les New Warriors, dont j’ai détesté les dessins, qui étaient enfantins, presque, et où j’ai survolé leurs aventures, tant il était impossible d’accrocher.

J’ai adoré la partie Amazing Spider-Man, où l’on voit Peter Parker chez Tony Stark qui lui fait une nouvelle combi. C’est là que Stark parle à Parker du projet de loi qui vise à recenser les superhéros/humains/mutants auprès du gouvernement US (ils devront faire une déclaration d’identité et se faire enregistrer)…

On comprend déjà les dissentions qu’il va y avoir entre ceux qui seront d’accord et pas d’accord de se faire enregistrer et dicter leurs interventions.

Cet arc est très psychologique et Tony Stark est égal à lui-même… Un scénario vraiment bien fait et qui prouve que les comics, ce n’est pas QUE des mecs en collant ou en armure qui se bourrent le pif, sans scénario et avec des méchants un peu débiles. Les comics ne sont plus ainsi, ils sont matures, avec des scénario intelligent. Sans pour autant manquer d’humour, n’est-ce pas, Spider Man ?

Si je n’ai pas aimé les dessins un peu rétro de New Avengers – Illuminati, par contre, j’ai été subjuguée par la scénario et les 7 super-héros (Professeur Xavier, Flèche Noiret, Namor, Dr Strange, Reed Richards, Iron Man et Black Pnather) qui se sont rassemblés au Wakanda, pour tenter de trouver une solution au fait que les Kree et les Skrull prennent un peu trop souvent la Terre comme champ de bataille. Les dialogues sont très intéressants.

Lors de leur autre rencontre, à la demande de Iron Man, ce sera pour décider du sort des autres de super-héros, puisque Iron Man a entendu parler de la fameuse loi de recensement que le gouvernement veut prendre. Déjà il leur demande de choisir l’enregistrement et ça sent déjà le gaz entre les quelques super-héros réunis…

Encore un scénario intéressant, intelligent, psychologique et aux dialogues pertinents.

L’arc avec les Fantastic Four met en scène la chute du marteau de Thor sur la Terre et j’ai retrouvé une partie du film que j’avais vu. Connaissant moins bien les Fantastic 4, j’ai apprécié de les voir à l’oeuvre, notamment le questionnement de Reed Richards après la réunion avec les autres cagoulés de super-héros…

Dommage qu’il y ait l’arc avec les New Warriors que je n’ai vraiment pas aimé, même si cet arc est important, d’après ce que j’ai lu ailleurs…

Dans l’ensemble, ce prélude est important, car il pose les bases pour le commencement d’un arc narratif qui va compter dans les sagas Marvel. L’avantage, c’est qu’il n’y a pas besoin d’avoir lu d’autres comics pour débuter celui-ci. Il est accessible même au débutants (la preuve !) et si jamais vous avez besoin de renseignements sur un personnages (Black Bolt, dit Flèche Noire), wiki vous dit tout !

Allez, je vais enchaîner avec la suite, parce que c’est un big récit, de plusieurs milliers de pages à lire… Je sens que je vais bien m’amuser moi !

Enfin, si on peut parler de s’amuser pendant une guerre fratricide qui va diviser l’Amérique (la comparaison avec la guerre civile de 1861 est bien amenée dans le récit).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°032] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

La prisonnière du désert : Alan Le May

Titre : La prisonnière du désert

Auteur : Alan Le May
Édition : Télémaque (2015) / Gallmeister Totem (2023)
Édition Originale : The Searchers (1954)
Traduction : Marc Boulet

Résumé :
Amos Edwards, vétéran de la guerre de Sécession, vit non loin de la famille de son frère, Henry Edwards, un éleveur qui a quatre enfants.

Un jour, pendant qu’Amos est à la recherche de voleurs de bétail, les Comanches attaquent le ranch familial. Seules les deux petites filles, Lucy et Debbie sont épargnées mais enlevées par la tribu.

Pour Amos, et son neveu Martin Pauley, commence une traque de plusieurs années pour retrouver les disparues.

L’un des plus grands westerns du XXè siècle, devenu un film culte de John Ford, avec John Wayne au sommet de sa gloire.

Critique :
La prisonnière du désert est un classique dans les romans western et dans les films.

Moi qui adore les westerns, je ne l’avais pas encore lu, ni même vu le film avec John Wayne.  Shame on me, une fois de plus…

Ce western vient d’être réédité par les éditions Gallmeister, avec une nouvelle traduction, c’est donc celle là que j’ai choisie.

L’autre édition, chez Télémaque, possède une longue préface qui parle du roman et surtout du film de John Ford, avec John Wayne. Préface qui divulgâche un décès, donc, il vaut mieux la lire après avoir fini la lecture du roman, si vous voulez garder votre virginité sur l’histoire (j’en ai fait les frais en la feuilletant).

Ce western ne perd pas de temps et il plante de suite le décor : le Texas, ses vastes plaines, son herbe, ses troupeaux et les colons qui y vivent depuis des années, la peur au ventre à cause des raids des Comanches et des Kiowas.

Une troupe d’homme est à la poursuite d’une bande qui a volé des bêtes et pendant ce temps là, de l’autre côté, c’est l’enfer et la mort qui vont s’inviter dans la petite famille d’Henry Edwards…

Nous ne saurons rien de ce qu’il s’est passé entre le moment où la famille est planquée dans la maison, face au danger des Indiens et celui où Amos Edwards retrouvera la famille massacrée. Mais ça a dû être terriblement violent. Les deux filles, Lucy et Debbie, ont été enlevées par les Indiens.

Ce western, c’est le récit d’une traque pour retrouver les deux gamines de Henry Edwards, le frère d’Amos, enlevées par la bande de razzieurs Comanches.

Aidé au départ par d’autres personnes, après une terrible confrontation, Amos continuera avec Martin Pauley, un jeune garçon, élevé par les Edwards après le massacre de sa propre famille.

Ceci n’est pas un western trépidant, la traque va s’étaler sur plusieurs années, les deux hommes vivant dehors, sillonnant le Texas et les états limitrophes, afin de retrouver la bande de Comanches qui a enlevé les deux gamines.

Ce sera une vie de privation, de froid, de chaleur, de chevaux que l’on perd, de difficultés. Avare de mots, Amos est tenaillé par la haine des Comanches, quant à Martin, il veut retrouver la petite Debbie parce qu’il ne lui a pas témoigné beaucoup d’attention avant et il s’en veut. Au point de tout laisser tomber, même la fille qu’il aime.

Le titre en français a été mal choisi, pour moi et celui en V.O est plus parlant : The Searchers = les chercheurs. La prisonnière ne vit pas dans le désert et le désert ne sera présent que sur le final, autrement dit, très peu.

Dans ce roman, plus psychologique qu’autre chose, nous n’auront que le point de vue des Blancs, jamais celui des Indiens. Le racisme envers les Indiens est prégnant dans tout le roman, ce qui est réaliste, parce qu’à cette époque, au Texas, on vivait la peur au ventre de se faire assassiner par des bandes d’Indiens.

Je ne jugerai ni l’un, ni l’autre. Les colons ont pris les terres, terres que le gouvernement leur disait qu’ils pouvaient prendre (puisque pas de propriétaires, de papiers…), puisque pour tout le monde, les Indiens étaient de la vermine qu’il fallait éliminer ou parquer dans des réserves. La politique fait souvent du tort partout où elle passe. Mais personne ne s’est jamais demandé pourquoi les Indiens réagissaient de la sorte ? Non ? Ils auraient dû…

Les personnages sont taiseux et pourtant, je n’ai pas ressenti d’ennui durant ma lecture, tant leurs portraits étaient intéressants, notamment celui de Martin, qui va changer, durant ces années de recherches, lancés sur des pistes qui font pchiiiittttt. Martin, lui a gardé espoir, lui n’a pas la haine et lui ne veut pas arriver à devoir faire ce que Amos veut faire, quand ils retrouveront Debbie… La colère ne l’a pas aveuglé, lui.

Le final est énorme, rempli de suspense et de violences. Pas un happy end, vu tous les morts sur le champ de bataille. Mais au moins, il y a de l’espoir pour deux personnages. Ce ne sera pas facile, ce sera un combat de tous les jours, surtout quand le cerveau a été lavé et on termine le roman avec un sourire sur les lèvres.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°031], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Gibier de potence – 4 Tomes : Fred Duval, François Capuron et Fabrice Jarzaguet

Titres : Gibier de potence – 01 Le jardin des lys / 02 La brigade de fer / 03 Six secrets / 04 Kansas river

Scénariste : Fred Duval & François Capuron
Dessinateur : Fabrice Jarzaguet

Édition : Delcourt – Conquistador (2001 / 2007)

Résumé :
États-Unis, 1865. La Guerre de Sécession touche à sa fin. Madame Granger n’a désormais plus qu’un seul but : retrouver son époux, prisonnier des Nordistes.

Alors qu’il est détenu au fort Mac Laglen, et résiste aux interrogatoires musclés des tuniques bleues, elle ira jusqu’à voler les dollars destinés à la réparation de l’église de la bourgade de Church Hill !

Un hold-up organisé en famille, dont les bénéfices serviront à lever une armée, et à tirer son homme des pattes de ses ennemis.

Critique :
Vous connaissez mon engouement pour le western… Voilà pourquoi j’ai acheté cette série de quatre bédés, lues l’une après l’autre.

Le scénario est assez classique, mais il a fait le job de me divertir et de m’entrainer dans des aventures assez folles et même, inattendue.

L’histoire commence dans le Tennessee (dont on a tous quelques chose en nous), en 1865.

La guerre de Sécession touche à sa fin, les Sudistes sont en train de perdre et des prisonniers des Johnny Reb sont amenés au fort Mac Laglen et le colonel Granger, un Sudiste est interrogé de manière forte par le capitaine Lopeman, un officier Nordiste de la Brigade de Fer. Le colonel a disparu pendant plusieurs mois et l’officier Nordiste voudrait savoir ce qu’il a fait, car il soupçonne des choses graves…

Les deux premiers tomes concernent la même affaire, à savoir, découvrir le secret bien caché du colonel Granger. L’aventure sera menée par son épouse, sa fille, son jeune fils, quelques Bushwakers (des francs tireurs sudistes) et un métis Indien.

On a des rebondissements, une course-poursuite, parce que vous pensez bien que Lopeman ne va pas les laisser filer ainsi, on a de la bagarre, du suspense, un secret bien caché et une fois les deux premiers albums terminés, on n’a qu’une seule envie : poursuivre la lecture pour savoir ce qu’il va arriver aux différents protagonistes.

La série n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est qu’elle est un bon divertissement et qu’elle se lit facilement. Les personnages ont parfois un petit côté stéréotypés, mais certains évoluent, comme l’officier Lopeman, qui n’hésite pas à nouer des alliances si ça le sert. On ne peut pas lui donner tort non plus…

Les deux albums suivants concerneront une autre affaire, même si nous apprendrons ce qu’il est advenu de notre petite troupe et de leurs déboires.

Dans les tomes 3 et 4, il est question de chemin de fer, de vengeance, d’un méchant richissime, de coups bas, des magouilles, bref, on ne s’ennuie pas, mais le suspense deux tomes 1 et 2 est retombé, le scénario devient un peu poussif et j’ai trouvé que les deux derniers albums étaient moins intéressants que les deux premiers. Ils leurs manquaient le pep’s, les épices, les étincelles pour nous mettre le feu.

De plus, j’ai eu l’impression que le final été expédié en quelques cases, les auteurs nous informant, en quelques lignes, du destin de leurs personnages. Ça fait retomber le soufflé, surtout après les aventures que l’on venait de vivre.

Malgré tout, j’ai pris plaisir à découvrir cette série de 4 albums, notamment grâce au scénario des deux premiers albums et aux dessins, qui, bien que anguleux, étaient bien réalisés. Le tout dans des tons assez chauds.

  • Tomes 1 & 2 : 3,5 Sherlock
  • Tomes 2 & 3 : 3 Sherlock

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°000] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

In the name of : Will Argunas

Titre : In the name of

Scénariste : Will Argunas
Dessinateur : Will Argunas

Édition : Casterman (2012)

Résumé :
Houston, 2014.
Dans la gigantesque église de Lakewood Church, on s’apprête à vivre un moment exceptionnel : la première apparition publique aux Etats-Unis du nouveau pape Nelson 1er, un pape noir d’origine africaine !

Mais l’événement tourne au cauchemar. En dépit des mesures de sécurité, on a tiré sur le pape. Le souverain pontife est dans un état critique.

Trois tireurs ont presque aussitôt été arrêtés sur place et l’enquête du FBI démarre aussitôt, coordonnée par l’agent Morgan Jackson, un policier noir dépêché de New York spécialement pour l’occasion.

Le complot est évident, même si, étrangement, on n’a retrouvé aucune douille à proximité des tireurs. Tandis que le monde est en état de choc, la terrible nouvelle tombe : Nelson 1er est mort de ses blessures.

Mis sous pression par sa hiérarchie, Jackson intensifie l’enquête, troublé : même si la culpabilité des trois suspects ne semble faire aucun doute, quelque chose ne colle pas dans le scénario de l’attentat…

Critique :
Le pape est mort, vive le pape ! Habemus papam ! Le PanzerKardinal (Benoît XVI) est décédé et voici son successeur qui est Africain.

La foule est en liesse aux États-Unis, où Nelson Ier, le nouveau pape, va faire sa tournée et serrer la main du président Obama.

Cette bande dessinée date de 2012, avant l’élection de François Ier (2013) et se déroule en 2015, avec une petit prologue en 1956, au Nigéria, où on assistera à la naissance d’un enfant (le futur pape).

Et elle a tout d’une bédé réaliste, notamment dans les dessins, réalisés dans des tons sépias, avec des hachures noires. De temps en temps, une touche de rouge sera visible. Le scénario est plausible aussi, ce n’est pas la première fois qu’un pape africain est dans la liste est éligibles.

Cette bédé est un thriller, un roman policier, puisque notre pape ne fera pas long feu et sera abattu, tel un Kennedy. Trois suspects pour jouer le rôle de Lee Harvey Oswald. Mais lequel a tiré sur le pape ?

Pour cette enquête, le FBI est allé chercher Morgan Jackson, un policier Noir, ancien du FBI, qui a sombré dans l’alcool et fréquente depuis les alcooliques anonymes. Il sera aidé par l’agente spéciale du FBI, Forge, qui a du caractère.

L’enquête ne sera pas facile, notamment à cause des trois suspects, qui ne lâchent rien, qui semblent être à la fois coupables et innocents, à cause des preuves que l’on ne trouve pas et des tensions qui montent : on a tout de même assassiné un pape.

Le final est époustouflant, même si j’ai failli crier « chiqué » à un moment donné, avant que mon cerveau ne comprenne l’astuce et que cela me glace totalement. Oh purée, je ne l’avait pas vu venir, celle-là.

Un thriller religieux, une enquête sur un assassinat retentissant et bien des questions, comme « Jusqu’on est-on prêt à aller au nom de la foi ? ». Aussi loin que certains le veulent, sans aucun doute…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°029] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Mascarade – Michael Talbot et Ida Davies 02 : Ray Celestin

Titre : Mascarade – Michael Talbot et Ida Davies 02

Auteur : Ray Celestin
Édition : 10/18 (2018) – 624 pages
Édition Originale : Dead Man’s Blues (2016)
Traduction : Jean Szlamowicz

Résumé :
1928. Chicago est la cité de tous les contrastes. Du ghetto noir aux riches familles blanches, en passant par la mafia italienne tenue par Al Capone, la ville vit au rythme du jazz, de la prohibition et surtout du crime, que la police a du mal à endiguer.

C’est dans ce contexte trouble qu’une femme appartenant à l’une des plus riches dynasties de la ville fait appel à l’agence Pinkerton. Sa fille et le fiancé de celle-ci ont mystérieusement disparu la veille de leur mariage.

Les détectives Michael Talbot et Ida Davies, aidés par un jeune jazzman, Louis Armstrong, vont se charger des investigations.

Au même moment, le corps d’un homme blanc est retrouvé dans une ruelle du quartier noir. Le meurtre en rappelle un autre à Jacob Russo, photographe de scènes de crime, qui décide de mener son enquête.

Quel est le lien entre ces deux affaires ? Y a-t-il un rapport avec le crime organisé ? Car la vieille école d’Al Capone et de la contrebande d’alcool est menacée par de jeunes loups aux dents longues qui, tels Lucky Luciano ou Meyer Lansky, n’hésitent pas à se lancer dans le trafic de drogue.

Jazz, mafia, tensions raciales et meurtres inexpliqués, après Carnaval, nous retrouvons dans ce thriller passionnant, inspiré de faits réels, le cocktail explosif qui fait la signature de Ray Celestin.

Critique :
Bien que je n’aime pas le jazz, lire un roman noir qui en parle n’est pas un problème pour moi, puisque je n’entendrai pas la musique (désolée pour celles et ceux qui adorent le jazz).

Et quand un roman noir se passe en 1928, à Chicago, durant le prohibition, une partie du récit dans l’organisation d’Al Capone et l’autre en compagnie d’un duo de détective de la Pinkerton, je suis pour.

Comme j’avais bien aimé le premier tome, il était plus que temps de lire la suite ! J’ai mis 8 ans avant de le sortir, je sais, c’est long (trop à lire dans mes biblios).

Nos deux détectives ont quitté La Nouvelle-Orléans pour Chicago. Une décennie est passée aussi. Les voilà chargé par une mère très riche de retrouver sa fille qui a disparu mystérieusement, en même temps que son fiancé.

Ce roman est polyphonique, parce qu’à côté de notre duo d’enquêteurs, nous auront aussi un certain Dante qui sera chargé par Al Capone de retrouver ceux qui ont tenté d’empoisonner une réception, réussissant à tuer des invités et à en envoyer d’autres à l’hosto et de l’autre, Jacob, un photographe, qui tente d’aider la police pour un crime sordide.

Ce roman noir est truffé d’anecdotes, qui vous plongeront dans le Chicago de ces années-là, comme si vous y étiez. C’est fort documenté et j’ai aimé ces extraits de journaux qui parlaient des événements qui avaient lieu à ce moment-là. L’auteur a parfois changé des faits historiques, mais il explique ses choix à la fin, expliquant le pourquoi du comment.

Les ambiances sont d’époque, chaudes, violentes, saturées d’alcool de contrebande et de mafiosi qui arrosent policiers, douaniers et politiciens. Le tout sur des airs de jazz puisque nous suivrons aussi le jeune Louis Armstrong (non, il n’a pas aussi marché sur la lune, ni gagné 7 fois le Tour de France) dans son ascension, le tour sur fond de ségrégation raciale (même si elle n’existe pas à Chicago, contrairement aux villes sudistes, elle est souvent appliquée).

Contrairement à ce qu’annonce le 4è de couverture, Armstrong n’enquêtera pas aux côtés de notre duo, même s’il donnera quelques renseignements à Ida. Dommage, j’aurais aimé le voir vraiment investiguer avec nos deux enquêteurs. Au moins, je l’ai suivi durant des enregistrements. Bien que je n’aime pas le jazz…

Les personnages sont bien travaillés et si leurs investigations ne se déroulent pas au pas de course, le rythme était là et le pavé s’est lu tout seul. L’intrigue n’est en rien simpliste et elle réservera des surprises à tout le monde. Et puis, avec la ville de Chicago dans les personnages et en décor, cela ajoute du piquant à l’enquête. Du poisseux aussi, nous sommes tout de même dans la ville du crime.

Si pendant la prohibition, il y avait du danger d’avoir de l’alcool frelaté et de finir à l’hôpital, avec des blessures graves (y’a des clients qui devenaient aveugles), vous ne prendrez aucun risque à lire ce roman noir aux accents de jazz. Que du contraire, vous pourriez même apprécier le voyage… Comme moi.

Et avoir envie de chanter : ♪ Armstrong, je ne suis pas noir ♫ Je suis blanc de peau ♪ Quand on veut chanter l’espoir ♫ Quel manque de pot… ♪ (Nougaro – Armstrong ©).

PS : L’auteur a écrit 4 romans avec ce duo de personnages (3 traduits en V.F). Il s’agit en fait d’une série de quatre ouvrages qui retracent l’histoire du jazz et de la mafia pendant cinquante ans au XXe siècle. Selon un procédé inspiré par l’Oulipo, chacune des quatre parties présente une ville, une décennie, un morceau, une saison, un thème et des conditions météorologiques différentes. Le troisième roman sera situé dans les années 1940, à New York et à l’automne.

#Pavés de l’été

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°028], Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023, Le Challenge « Les épais de l’été » 2023 (21 juin au 23 septembre) chez Dasola (par ta d loi du cine, « squatter » chez dasola) et « Pavés de l’été » chez La Petite Liste.