Titre : Sidérations
Auteur : Richard Powers
Édition : Actes Sud (22/09/2021)
Édition Originale : Bewilderment (2021)
Traduction : Serge Chauvin
Résumé :
Dans une Amérique au bord du chaos politique et climatique, un père embarque son jeune fils souffrant de troubles du comportement dans une sidérante expérience neuroscientifique.
Richard Powers signe un nouveau grand roman questionnant notre place dans le monde et nous amenant à reconsidérer nos liens avec le vivant.
Critique :
Robin est un garçon de 9 ans qui n’est pas comme les autres. Les médecins ne savent pas trop s’il souffre d’autisme, d’asperger, ou encore d’un autre syndrome.
Il a du mal à canaliser ses colères, est instable, pas facile à élever, très intelligent et cultivé. Son père est seul devant la tâche, la mère de l’enfant étant morte dans un accident.
Les médecins veulent tous mettre le gamin sous psychotropes ou autres médocs, comme les 8 autres millions d’enfants aux États-Unis. Le père ne veut pas, fait de la résistance et tente d’apaiser son enfant par d’autres moyens.
Ce roman est bardé de nombreux prix, de chroniques élogieuses et moi, une fois de plus, je n’ai pas ressenti toutes les émotions dont ce roman était pourvu.
Cela tien à plusieurs choses, mais la première fut que la rencontre entre les personnages principaux et moi n’a jamais eu lieu. Durant 400 pages, j’ai vibré quelques minuscules fois, ce qui est très peu, vous m’avouerez.
Les personnages ne m’ont jamais touché. La mère décédée est parée de toutes les vertus. Certes, lors d’un décès, on gomme les défauts de la personne qui nous a quitté, mais faut pas pousser non plus. Que le fils l’idéalise, c’est normal, mais si on écoute le père, son épouse était merveilleuse…
Le père lui, fait ce qu’il peut face à son enfant qui n’est pas considéré comme normal par la société, alors qu’il est juste différent, qu’il ressent la souffrance animale en lui et ne comprend pas pourquoi personne ne bouge alors que les espèces animales disparaissent et que la maison brûle.
Robin a raison, en effet, mais j’aurais aimé que de temps en temps, son père lui explique que tout le monde ne reste pas les bras ballant, que des gens se battent et le font à la hauteur de leurs moyens et qu’il le recadre. Bien souvent, il a laissé son enfant s’entêter dans sa voie, afin d’éviter des ennuis avec lui et après, ce fut pire.
Le père aurait pu s’affirmer un peu plus et essayer de faire comprendre à Robin que les décisions prises par lui n’étaient pas les bonnes et n’ont rien apporté de bon. L’enfant est spécial, mais cela reste un enfant soumis à l’autorité du père.
Moi qui m’attendais à un roman plus engagé dans la voie de l’écologie, je suis assez déçue. Hormis les crises de Robin, sur le fait que le Monde parte en couilles, et que personne ne bouge pas, il n’y a pas grand-chose d’autre.
Le récit a des airs d’anticipation avec le traitement que l’on fait à Robin pour l’aider dans sa gestion de lui-même, de dystopie avec les décisions d’un président fou (qui doit être le Donald) qui transforme l’Amérique en pays invivable pour les étrangers, notamment les asiatiques.
En bref, le roman tourne vite en rond, une grande partie de l’histoire étant centrée sur le père et le fils, ses combats pour le garder loin des médicaments (ce qui est salutaire), ses refus d’écouter les médecins, leur relation père/fils ou l’un fait tout pour aider l’autre à aller mieux.
Peu d’action, aussi. Si cela ne m’a pas posé de problèmes durant la moitié du récit, après, c’est devenu trop lourd et j’ai zappé des passages, les survolant de loin.
En clair, ce roman ne m’a pas donné les émotions que j’attendais, que j’espérais et c’est d’autant plus emmerdant que j’avais une envie folle de le lire depuis le passage de son auteur à La Grande Librairie.