Sherlock Holmes – Compléments d’enquête : Jean Alessandrini

Titre : Sherlock Holmes – Compléments d’enquête

Auteur : Jean Alessandrini
Édition : Andersen (26/03/2021)

Résumé :
Avril 1891. Traqué par son ennemi juré, le sinistre professeur Moriarty, Sherlock Holmes gagne Strasbourg. Alors qu’il dîne avec le Dr Watson au pied de la cathédrale, on l’informe d’une étrange histoire de meurtre, qui va challenger sa légendaire sagacité…

Trois ans plus tard, il se rend à Paris pour recevoir la Légion d’honneur des mains du président de la République. Mais les autorités le conduisent assez vite au Muséum d’histoire naturelle, théâtre d’un véritable carnage. Voilà Sherlock embarqué dans la plus monstrueuse affaire de sa longue carrière…

Une carrière intemporelle : en 2045, à Londres, son descendant direct a repris le flambeau et semble avoir hérité du même cerveau en ébullition. Un cerveau qui sera mis à rude épreuve dans ce cybermonde effrayant où la criminalité a changé de visage…

Trois énigmes policières, trois nouvelles captivantes qui ressuscitent la lettre et l’esprit de Conan Doyle, et subliment son univers.

Critique :
Sherlock Holmes, je le préfère servi en nouvelles, sans élément fantastique (ou alors, tout doit s’expliquer sans avoir recours au fantastique).

Les deux premières nouvelles sont agréables à lire, les personnages ressemblant assez fort aux canoniques.

L’écriture de l’auteur n’est pas simpliste et dans la narration, on sent qu’il a travaillé ses phrases afin de leur donner un petit air de texte de l’époque victorienne.

La première se déroule à Strasbourg, durant la fuite de Holmes de Londres, pendant que Scotland Yard arrête la bande à Moriarty. Si la mort semble banale (poignardé par derrière), la méthode utilisée l’était beaucoup moins. Réalisable ou pas ? Je ne sais pas, mais en tout cas, c’était bien trouvé.

La seconde se déroule à Paris, lorsque Holmes doit recevoir la Légion d’Honneur. Un carnage horrible a eu lieu au Muséum d’histoire naturelle : 4 morts, violentes et des cadavres bien mal en point.

Là aussi, on sort de l’ordinaire, avec le coupable (qui est plausible) et avec les explications finales de Holmes, qui a résolu un autre mystère, sans rien dire à personne. Hormis à Watson et à nous…

La troisième se déroule dans le futur, avec les descendants de Holmes et Watson. L’univers est différent et le Holmes de 2045 utilise un ordinateur compilant les esprits de ses ancêtres pour résoudre l’affaire du vol au musée. Heu, c’est tricher, ça, jeune Holmes du futur ! Pas de déduction, juste une demande à un super Google…

Par contre, le final était drôle, c’est ce qui sauve cette dernière nouvelle.

Malgré le fait que j’ai moins aimé la dernière nouvelle, les deux premières étaient agréables à lire, intéressantes, bien faites et sortaient de l’ordinaire.

Un chouette petit recueil de nouvelles, une bonne pioche.

PS : par contre, faute grave dans le fait que l’auteur place une phrase à la limite de l’hérésie dans la bouche de Sherlock Holmes : « Tout cela était élémentaire, mon cher Watson ».

D’accord, elle est subtilement différente de cette horreur que l’on fait dire à Holmes dans les films « Élémentaire, mon cher Watson » qui n’est pas canonique du tout. Là où le bât blesse, c’est que notre narrateur Watson ajoute que « Cette phrase était une des expressions favorites de Holmes, et j’avoue que, pour l’avoir autant de fois entendue, je n’y prêtais plus guère attention. Or, cette fois, Dieu sait pourquoi, elle me frappa […] ».

Pitié, non !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°68].

Sherlock Holmes et l’affaire des noyades bleues : Jérôme Hohl

Titre : Sherlock Holmes et l’affaire des noyades bleues

Auteur : Jérôme Hohl
Édition : Astrid Franchet (16/11/2021)

Résumé :
Londres 1903. Sherlock Holmes est au plus mal. Watson est appelé au célèbre appartement de Baker Street, dans lequel le détective a provoqué un incendie.

Un accident selon Holmes, qui ne semble plus maîtriser son addiction aux psychotropes, surtout depuis une malheureuse affaire de prise d’otage dans laquelle il a échoué et qui a contribué à brouiller les deux amis. La réputation de Holmes est sévèrement entachée.

Mycroft, son frère, et Watson vont essayer de réveiller l’enquêteur en lui. Une affaire de mystérieuses noyades tombe à point nommé. Et si Sherlock et Watson entreprenaient le voyage sur le continent pour démontrer au monde que Sherlock Holmes est toujours le plus brillant des détectives ?

Critique :
Comme je l’ai souvent dit, le format court va mieux aux enquêtes de Sherlock Holmes, que le long.

Il vaut mieux une petite nouvelle qui frétille, qu’un long roman qui roupille.

Dans le cas de ce roman, la taille est parfaite, ni trop courte, ni trop longue.

Le rythme est bien géré : on prend son temps de développer l’histoire, de mener l’enquête, de suivre les pistes, d’étoffer le récit de détails historiques, de donner de l’épaisseur aux personnages, le tout sans se perdre dans des choses inutiles.

L’enquête est bien menée, remplie de mystères et pas simpliste du tout, puisque j’ai été surprise des révélations découvertes par Holmes. Là, je suis ravie.

Évidemment, j’ai deux bémols à faire (sinon, ce ne serait pas moi) : le premier concerne les personnages de Holmes et Watson. Non, pas de panique, ils sont canoniques.

Mais nom de Zeus, à l’époque victorienne comme à l’époque édouardienne, ils n’utilisaient pas leurs prénoms pour l’un de l’autre ! Qu’on laisse les prénoms de Sherlock et de John pour notre époque contemporaine. Ici, dans le récit, l’auteur commence avec les prénoms puis passe définitivement aux noms de famille, avant de revenir de temps en temps aux prénoms.

L’autre bémol, plus important, est sur le fait que les auteurs nous ressortent encore et toujours Vous-Savez-Qui ! Alors, je peux comprendre (et admettre) qu’on utilise ce méchant canonique avant 1891, mais pas ensuite. Il est tombé dans le gouffre, qu’on l’y laisse pourrir et qu’on ne l’en ressorte plus, merci ! J’apprécierais que les auteurs nous en inventent des autres, les méchants ne manquent pas dans la vie réelle…

Ces bémols ne sont que le reflet de mon opinion, ils n’engagent que moi et ne sont pas rébarbatifs, c’est juste l’expression de ma pensée. Ils n’entravent rien au plaisir de lecture, si ce n’est une mini exaspération de ma part.

Le point fort du roman est que l’enquête est cohérente, pas simpliste, possédant un rythme ni trop lent, ni trop rapide et que les personnages de Holmes et Watson ne s’écartent pas de leurs originaux.

Holmes est comme nous le connaissons, dépressif, en proie à ses démons intérieurs, passant d’un état exalté à celui de plus apathique, intransigeant avec les autres et face à un Watson qui ne sait plus quoi faire pour le garder dans le droit chemin. Leur amitié à pris un coup, mais elle est toujours présente.

Anybref, ceci est un très bon pastiche holmésien, l’Historique de l’époque est présent, sans recouvrir le récit, les décors de la ville de Colmar sont bien restitués, sans que cela empiète sur le récit, l’auteur intégrant bien tous les ingrédients à son gâteau, sans forcer sur le sucre et le gras.

Une lecture qui m’a agréablement surprise et j’espère qu’il y aura une suite, de la même qualité scénaristique.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°187].

Les aventures du fils de Sherlock Holmes racontées par le Dr. Watson : Dr Watson

Titre : Les aventures du fils de Sherlock Holmes racontées par le Dr. Watson

Auteur : Dr Watson
Édition : PRNG (2019) / De Varly (01/03/2020)
Édition Originale : The Adventures of the Son of Sherlock Holmes (1910)
Traduction :

Résumé :
Quel est le lecteur qui ne se souvienne d’avoir suivi avec un intérêt parfois passionné le récit des aventures du célèbre Sherlock Holmes ? Mais voici plus de dix ans que le génial policier a cessé d’étonner les deux mondes par ses exploits prodigieux.

Hâtons-nous de les rassurer : Sherlock Holmes n’est pas mort. Il a eu la bonne fortune d’entrer en possession d’un héritage qui en fit, presque du jour au lendemain, un des plus riches propriétaires du Royaume-Uni.

Depuis lors, son existence se passa dans son manoir, au milieu de ses vastes domaines dans le Comté de Devon, où il goûte un repos bien gagné, après tant d’années d’une existence aventureuse, où sa vie fut si souvent à la merci du moindre incident.

Il y mène l’existence du gentilhomme, partagé entre la gestion de son bien et l’éducation de ses enfants.

Son fils aîné, qui porte le nom de Sherlock, comme son père, vient d’atteindre sa vingt-sixième année . il est sorti depuis trois ans du Collège of Physicians und Surgeons avec le grade de docteur en médecine.

Très répandu dans la société élégante de New-York, où le grand renom de son père et sa fortune, et les manières affables du jeune homme lui ont valu le meilleur accueil, il va y trouver matière à d’intéressantes études et les aventures ne vont pas lui manquer.

Ce sont quelques-unes de ces aventures, racontées par le docteur Watson — qui se fait l’historiographe du fils après avoir été celui du père — que le lecteur va lire.

Il pourra se convaincre que, si Sherlock Holmes a disparu de la scène, son génie, comme son nom, va revivre dans son fils, en qui s’annoncent déjà toutes les qualités qui font les grands détectives…

Critique :
Ce roman de 200 pages comporte trois nouvelles. C’est le format qui convient le mieux aux enquêtes de Sherlock Holmes qui sont plus rapides que celle d’Hercule Poirot.

Ici, le Sherlock qui enquête est le fils du célèbre détective du 221b Baker Street.

S’il possède l’intelligence de son père, il lui manque malheureusement son charisme et sa prestance. Là, j’ai souvent eu l’impression d’être face à un gamin riche et gâté qui aurait peut-être eu besoin d’une bonne fessée de temps en temps.

Quant à ce pauvre Watson, il n’a pas le plus beau rôle car il fait figure de l’homme qui doute de tout, même de l’innocence du fils de son meilleur ami.

Sans compter que dans la première affaire, il n’a pas été très futé, notre brave docteur Watson ! J’avais compris le truc bien avant lui, il était tellement flagrant qu’il m’avait sauté à la gueule et mordu le nez.

Avant d’aller plus loin, je tiens tout de même à m’insurger contre l’édition lue qui était bourrée de coquilles en tout genre : faute de frappe, oubli de lettre, erreur d’espacements au niveau de la ponctuation (oubli d’un espace après la virgule, oubli de l’espace après le point, oubli de l’espace avant le point d’exclamation – et souvent dans les dialogues, un espace entre le mot et la virgule,…) ou présence de point final au milieu d’une phrase et j’ai même eu un S majuscule fait avec le sigle $ (dollar) et ce n’était pas un jeu de mot. Sur un clavier AZERTY, ils ne sont pas l’un près de l’autre, pourtant.

À une moyenne de 2 à 3 coquilles par pages, multiplié par 200 pages, ça en fait beaucoup. Alors oui, nous faisons tous des fautes d’inattention dans nos chroniques, j’en retrouve toujours dans les miennes, même après relecture, j’en loupe des tonnes aussi, mais le prix de cet ouvrage étant de 17€, je l’ai trouvée saumâtre !

Passons au point plus agréable maintenant que l’abcès est percé : les trois nouvelles sont bien conçues point de vue enquête et résolution. On ne cassera pas la baraque, mais elles étaient bien fichues.

Rien d’exceptionnel, des enquêtes de bonne facture, correctes, sans jamais posséder des résolutions qui déchirent puisque j’ai vu venir bien des trucs et astuces, contrairement à Watson. Hors ce dernier ne doit jamais être plus bête que le lecteur, mais à son niveau !

Se déroulant en Amérique, à New-York pour être plus précise, ces nouvelles manquaient des épices anglais traditionnels, ceux dans lesquels ont baigné Holmes et Watson, formant un duo complémentaire et équilibré.

Le fiston, bien que très intelligent et fougueux, n’atteint jamais le charisme de son père (dont on ne saura rien, même pas le nom de son épouse), semble être une pâle copie. Son immigration aux États-Unis n’apporte rien, à mon sens, aux récits des enquêtes qui auraient eu plus d’ancrage, de poids, de sel, si elles avaient été en Angleterre.

Pas tout à fait une réussite, pas tout à fait un échec, c’est le cul entre deux chaises que j’ai terminé ce recueil de nouvelles qui dataient de l’an 1910…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°313].

Sherlock Holmes à Chamonix : Pierre Charmoz et Jean-Louis Lejonc

Titre : Sherlock Holmes à Chamonix

Auteurs : Pierre Charmoz et Jean-Louis Lejonc
Édition : Ginkgo (03/05/2018)

Résumé :
Edward Whymper a-t-il été assassiné ? Septembre 1911. Appelé à Chamonix par son « oncle » Whymper, Sherlock Holmes sera confronté à plusieurs énigmes : la mort de l’alpiniste ; le mystère de la première ascension du mont Blanc en 1786 ; une étrange rousse aux yeux verts ; d’inquiétants agents prussiens…

S’appuyant sur un jeune guide marseillais, Gaston qui le mènera les yeux fermés des Grands-Mulets au cirque du Fer à Cheval, le plus célèbre détective britannique réussira une fois de plus à dénouer les intrigues, quitte à y perdre ses illusions.

Il retrouvera également sa logeuse, Miss Hudson, en séjour thérapeutique dans la clinique expérimentale du Dr Morisoz, au plateau d Assy.

Entre Histoire et aventures, le duo Charmoz – Lejonc s’amuse, une fois de plus, à emmener ses lecteurs hors des sentiers battus.

Ensemble, ils ont déjà publié deux enquêtes de Sherlock Holmes dans les Alpes : Écrins fatals ! (Guérin, 2015) Sherlock Holmes et le Monstre de l’Ubaye (Ginkgo, 2017)

Critique :
Quittons les rivages de la Tamise, l’air pollué de Londres et allons enquêter à Chamonix : son air pur, sa montagne qui vous gagne et les remonte-pentes qui sont branchés !

Ah pardon, on me signale qu’en 1911, les remonte-pentes, on pouvait se les foutre où je pense car il n’y en avait pas. Un problème de résolu, donc…

Dans ce pastiche holmésien, l’auteur, au travers des dires de Sherlock Holmes, se moque gentiment du détective et lui fait dire que les capacités que lui a attribué Watson dans ses publications étaient surévaluées.

Il est un fait que pour enquêter, Holmes ne se fatigue pas trop. Il a la soixantaine, n’a plus la forme olympique et il donnera l’impression, durant toute ces différentes affaires (qui n’en font qu’une) de n’être là que pour dire qu’il y est, mais sans jamais vraiment résoudre les affaires lui-même, se reposant beaucoup sur Gaston, le jeune guide.

Malgré tout, ce roman est agréable à lire car on découvre un Holmes qui n’a pas grand-chose à voir avec celui des écrits de Watson et de son agent littéraire, un certain Conan Doyle (inconnu au bataillon) même s’il reste avant tout un détective enquêtant mais déléguant une grande partie de ses actions.

Le meurtre d’Edward Whymper ne sera résolu qu’à mots couverts et c’est en additionnant deux et deux que le lecteur comprendra qui est sans doute responsable de son décès, mais sans que cette personne soit inquiétée le moins du monde.

Quand à l’énigme de qui de Paccard ou de Balmat est arrivé le premier en haut du Mont-Blanc, en 1786, l’énigme sera résolue par un autre, à l’aide du récit de Paccard, sans que Holmes s’en soit inquiété un seul instant. La solution proposée, si j’ai bien tout compris, est loin de celle que j’attendais, mais elle est bien trouvée car plausible aussi.

Un roman policier qui ne révolutionnera rien, mais qui a le mérite de faire passer un bon moment de lecture, sans prise de tête, sans violences (ou si peu), avec un détective différent de l’original, avec un brin d’humour, de dérision, une femme fatale et qui nous en apprendra un peu plus sur les mines dont on extrait les mines pour les crayons et qui, de par sa localisation, vous donnera bonne mine puisque vous aurez respiré l’air de la montagne, sans avoir trop de fucking touristes.

Un roman à lire entre deux romans noirs pour voir un peu de lumière, celle de la neige et du glacier (qui était plus important à l’époque). N’oubliez pas vos lunettes de soleil et vos ustensiles pour la marche et l’escalade.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°195] et Le Mois du Polar – Février 2021chez Sharon [Fiche N°21].

 

Sherlock,‭ ‬Lupin‭ & ‬moi‭ ‬-‭ ‬Tome‭ ‬8‭ ‬-‭ ‬Le secret de l’œil d‭’‬Horus :‭ ‬Irene Adler

Titre : Sherlock,‭ ‬Lupin‭ & ‬moi‭ ‬-‭ ‬Tome‭ ‬8‭ ‬-‭ ‬Le secret de l’oeil d‭’‬Horus

Auteur : Irene Adler
Édition : Albin Michel Jeunesse (02/01/2020)
Édition Originale : Sherlock, Lupin & io, tome 8 : La sfinge di Hyde Park (2016)
Traduction : Béatrice Didiot

Résumé :
Noël 1871. Sherlock, Lupin et Irène se retrouvent à Londres. Le moral de Sherlock est au plus bas, comme toujours au moment des fêtes, et ses deux amis ne savent plus quoi inventer pour le distraire.

C’est finalement un événement dramatique qui va arracher le jeune détective à sa bouderie : le directeur du British Museum vient d’être assassiné dans des circonstances énigmatiques…

Les esprits s’emballent, la presse parle d’une malédiction dont les racines remonteraient à l’Égypte ancienne… L’esprit irrémédiablement logique de Sherlock résistera-t-il à cette enquête hors du commun ?

De nouvelles aventures attendent notre trio, sous l’œil implacable du Sphinx…

Critique :
Je ne sais pas où j’avais la tête, mais j’avais royalement loupé la sortie du tome 8 des aventures de notre trio et c’est donc avec beaucoup de retard que je l’ai découvert.

C’est toujours un plaisir trop vite lu, trop vite terminé…

Sherlock n’a pas grand-chose pour occuper son esprit alors il s’ennuie et à son jeune âge, il n’a pas encore décidé d’utiliser une solution à 7% de cocaïne pour échapper au spleen.

L’approche de Noël est toujours propice aux miracles et voilà qu’un meurtre a eu lieu au British Museum. C’est son directeur que l’on a assassiné et placé dans un sarcophage.

Ce meurtre, c’est un cadeau déposé sous le sapin de Noël de Sherlock et, avec ses deux amis, Lupin et Irene, il va mener l’enquête qui les conduira à un autre meurtre. Papa Nowel a décidé de gâter Sherlock cette année.

Une fois de plus, sans nos amis, des crimes resteraient irrésolus et sans eux, nous passerions un moins bon moment.

Oui, c’est de la littérature jeunesse, certaines révélations arrivent toujours à point, dans d’autres romans, on hurlerait à la facilité et ici, ça passe comme une motte de persil s’enfonçant dans du beurre mou. Les holmésiens comprendront.

On a de l’action, des aventures, une amitié dont on aurait rêvé étant jeune, des journées bien occupées et même des nuits (rien de cochon, bande d’obsédés !) bien remplies, une malédiction et l’Égypte des pharaons, version fouilles archéologiques.

Cette série est toujours bien faite, bien écrite, qui ne prend pas les plus jeunes pour des lapereaux de l’année et qui ne leur parle pas comme à des demeurés, mais offre quelques heures de divertissement littéraire et un brin de suspense.

Certes, on ne révolutionnera pas la littérature policière mais l’important n’est pas là car la détente et le dépaysement sont aussi primordiaux dans une lecture. Cette série aux personnages sympathiques apporte tout cela avec un bon équilibre.

En 8 tomes, pas de déception, parfois des tomes plus fort que d’autres, mais dans l’ensemble, le niveau ne joue pas aux montagnes russes. J’espère juste une chose, c’est qu’on ait droit à toute la série traduite.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°238 et Le Mois Anglais chez Lou, Titine et Lamousmé (Juin 2020 – Saison 9).

Les premières aventures de Sherlock Holmes – Tome 1 – L’ombre de la mort : Andrew Lane

Titre : Les premières aventures de Sherlock Holmes – Tome 1 – L’ombre de la mort

Auteur : Andrew Lane
Édition : Flammarion (2011)
Édition Originale : Young Sherlock Holmes, book 1: Death Cloud (2010)
Traducteur : Marie Hermet

Résumé :
« Il ne faut pas se mêler de tous les combats que l’on rencontre sur son chemin, Sherlock. Choisis ceux qui te semblent importants, et laisse le reste aux autres. »

Quand Sherlock s’est retrouvé embarqué dans l’enquête, il ne pensait pas frôler la mort d’aussi près. Une course poursuite haletante s’engage alors…

Critique :
Un super opus !! Pour de la littérature « enfantine », il est superbement bien écrit, pas trop complexe, pas trop neuneu non plus. Je l’avais commandé par Internet et je ne fus pas déçue de mon choix.

Nous nous retrouvons avec Sherlock, 14 ans, et il a hâte d’aller retrouver sa maison pour les vacances scolaires.

Stupeur, c’est son frère Mycroft qui vient le chercher et lui annoncer que suite au départ de leur père à la guerre en Inde et de l’état de santé fragile de leur mère, il devra passer ses vacances chez le frère de leur père : Sherrinford Holmes. C’est peu de le dire, mais Sherlock n’est guère enchanté par l’idée.

Notre pauvre garçon se retrouve coincé entre gouvernante qui ne cache pas son animosité envers lui, un oncle qui ne parle que de religion, rédemption et d’une tante qui a l’air plus « shootée » qu’autre chose.
Sherlock sent qu’il va s’ennuyer, n’ayant même pas accès à la bibliothèque. Heureusement, il va croiser un orphelin de son âge, Matthew

Afin d’éviter que son cadet ne remplisse pas son cerveau, Mycroft fera en sorte qu’il ait un précepteur et lui adjoindra un certain monsieur Crowne.

Cet Amyus Crowe est plus intéressant qu’il ne l’aurait pensé, assez excentrique en plus. du genre un couteau planté dans la correspondance, sur le manteau de la cheminée et des cigares dans le seau à charbon. Cela ne vous rappelle rien ?

C’est lui qui va lui apprendre les bases de son futur métier (même si Sherlock ne sait pas encore que ce sera son futur métier) : l’observation, la déduction, le calcul différentiel, la logique, l’écoute, etc.

« Tu viens d’apprendre que la déduction est importante, mais qu’elle ne sert à rien sans connaissances. Ton intelligence ressemble à un métier à tisser : elle tourne à vide et ne peut rien produire sans que tu lui fournisses un fil de trame » lui dira-t-il.

De plus, il a une fille, Virginia… Et Sherlock est intrigué par la jeune fille qui, du fait qu’elle a vécu en Amérique, est assez « libre » dans ses manières. Amour ? Amitié ? En tout cas, il l’apprécie fort et elle aussi… Les premiers émois de notre futur détective…

L’affaire prendra un tournant lorsque, se promenant avec Crowe pour observer les champignons, Sherlock trouve un cadavre avec des pustules. Variole ? Peste bubonique ? Sherlock s’ennuyait ? Plus maintenant !!

De plus, au début de l’histoire, Matthew avait été le témoin d’un étrange phénomène : en passant devant une maison où un homme venait de mourir, une bien étrange fumée noire, semblant douée d’une vie propre, s’échappait de la fenêtre…

Le final du livre est assez dynamique et c’est avec regret que je l’ai terminé. Un goût de trop peu.

 

Sherlock Holmes et le secret des hommes barbus : Thierry Niogret

Titre : Sherlock Holmes et le secret des hommes barbus – Une enquête de l’inspecteur Lestrade

Auteur : Thierry Niogret
Édition : Le Patient Résidant (2010)

Résumé :
1888. Alors que Jack l’Éventreur fait régner la terreur à Whitechapel, Londres vit un autre événement tout aussi horrible : un mystérieux assassin tue et rase ses victimes. Barbes et cheveux n’y résistent pas. Pour quel motif ?

Pendant que Scotland Yard s’évertue à arrêter le Ripper, le Scalper accapare tout entier l’inspecteur Lestrade. Celui-ci, empêtré dans cet imbroglio, s’en remet à Sherlock Holmes.

Et si toute cette affaire débouchait sur un pileux mensonge ?

Critique :
Bon, disons-le de suite, cet apocryphe n’est pas fait pour les gens sérieux, ni pour ceux qui sont à la recherche de pastiches holmésiens plus canoniques que le canon lui-même où le récit se tient au garde-à-vous, avec le petit doigt sur la couture du pantalon !

Ici, nous sommes dans la parodie qui ne se prend pas au sérieux, qui joue avec les mots et qui place les personnages de Conan Doyle dans des situations cocasses et peu catholique.

Entre madame Hudson, la logeuse, aveugle (oui !) qui se gamelle tout le temps dans les escaliers, le docteur Watson qui ne sait plus trop où se trouve sa blessure (il n’a pas tort, nous n’ont plus), Mycroft qui est amputé des deux jambes et les Irréguliers qui parlent comme les djeun’s de maintenant, il faut donc avoir l’esprit ouvert et le second degré de branché pour que ça passe.

Il y a de nombreux jeux de mots dans les noms et des petites allusions à des personnages connus, notamment chez les flics (Mitchell, Rivers et Halliday ou Paul, Ringo, George et John…).

— En effet, Holmes. Vous savez que je n’aime guère vous faire des remarques, mais là, vraiment et en toute humilité, je me vois contraint de faire une objection.
— Je vous en prie.
— C’est relatif à l’expression que vous avez laissé échapper lorsque les jumeaux Riarti ont donné leur identité.
— Et bien ?
— Vous avez déclaré alors, je vous cite de mémoire : « Bon Dieu, mais c’est bien sûr ». Cela ne vous sied pas du tout, Holmes. Non, pas du tout. Vous devriez laisser cette expression à un autre.

Je sortais d’une horrible migraine qui avait durée plus de 48h et ma nuit se trouvait amputée alors qu’il n’était que 4h30 du matin… Je vous jure que ce pastiche parodique m’a fait le plus grand bien.

— Watson !
— Oui ?
— Watson !
— Et bien quoi ?
— Ta gueule !
Les deux hommes poursuivirent leur chemin quelques instants en silence.
— Vous avez raison, Holmes, comme toujours, avoua Watson.
Sherlock Holmes sourit.
— C’est élémentaire, mon cher Watson.

Certes, le comportement des personnages est un peu loufoque, burlesque parfois, mais toujours avec humour et comique de répétition, mais sans que cela ne devienne lourd ou redondant.

La preuve, je n’ai même pas hurlé quand Holmes sort en ville, affublé de son horrible casquette à double visière et de son macfarlane aux couleurs criardes.

L’enquête est bourrée de mystères (pourquoi raser ses victimes ?) et l’ombre du grand Jack The Ripper plane au-dessus de tout cela, sans que pour autant il ne vienne mettre son grain de sel dans notre pileuse affaire.

Anybref, c’est frais, c’est drôle, avec un vrai scénario possédant des véritables morceaux d’enquêtes dedans, le tout donnant un plat digeste et bien fichu. J’avais même trouvé le coupable avant le maître himself !

Puisque j’ai un compte à la FNOUC, je pense bien me commander les autres pastiches de cet auteur pour me les mettre sous le sapin !

Pourtant, notre dévouée logeuse avait astiqué la peau d’ours qui orne la cheminée, poil par poil, avec un chiffon en peau de chamois des Ardennes Belges.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019) et Le challenge British Mysteries (Janvier 2018 – décembre 2018) chez My Lou Book.

 

Le Meilleur Ennemi de Sherlock Holmes : Martine Ruzé-Moëns

Titre : Le Meilleur Ennemi de Sherlock Holmes

Auteur : Martine Ruzé-Moëns
Édition : Du Net (11/04/2018)

Résumé :
Qui aurait cru que le véritable Sherlock Holmes serait amené à rencontrer, un jour du printemps 1924, Sir Arthur Conan Doyle en personne ?

Cette confrontation donnera le départ à une enquête passionnante aux rebondissements multiples.

Elle va amener le vieux détective à sortir de sa retraite et à reprendre du service. La vie d’une jeune femme est en danger.

Pour la sauver, il va parcourir la Grande Bretagne du Sussex jusqu’à l’Écosse.

Critique :
Qui est le meilleur ennemi de Sherlock Holmes ? Moriarty, seriez-vous tenté de dire… Ben non, Moriarty n’a pas réussi à le tuer.

Par contre, Sir Arthur Conan Doyle, son père littéraire, a tout de même commis un infanticide et il avait prévenu sa mère avant !

Un indice ? Non, ne regardez pas en bas de votre écran, mais sur la couverture du roman qui illustre bien le contenu une fois que l’on commence à le lire.

Un nouveau postulat est posé, je n’y avais jamais pensé, il est original, bien vu, et dit comme ça, on peut justifier bien des choses en utilisant le personnage de Holmes à sa manière à soi.

Entre nous, à force de lire des tas de nouveaux postulats durant mon mois de juin, je ne sais plus comment je m’appelle et je pourrais y perdre mon latin et mon grec.

Cette enquête se déroule lorsque Holmes est âgé, à la retraite et qu’il s’occupe de ses abeilles. Donc, pas de chance, le docteur Watson ne sera pas présent, mais j’ai eu mon compte de petits plaisirs avec Holmes et Mathilde…

Sans révolutionner le roman policier, l’auteure nous propose une disparition mystérieuse et un Holmes enquêtant afin de sauver la jeune fille. Un Holmes vieillissant mais toujours en forme et qui aura plusieurs affaires dans le four.

Mon seul bémol sera pour l’explication finale d’un personnage qui me faisait penser à un gros mensonge tant cette personne n’était pas réaliste dans sa manière d’expliquer. À l’entendre, je pensais dur comme fer qu’elle mentait et racontait des carabistouilles.

Ou alors, c’était un tour pour mieux nous embrouiller…

Anybref, j’ai pris plaisir à suivre Holmes dans son enquête, à découvrir une rencontre improbable entre lui et qui vous savez, sans oublier toutes les petites infos qui parsèment ce roman.

Attention tout de même de ne pas en abuser, ça pourrait vite devenir indigeste pour les néophytes comme pour les érudits. Ici, ça passe, les infos s’insèrent bien dans l’histoire sans coller une indigestion.

Pas de résolution à la Agatha Christie ou à la Thilliez, donc, si c’est ce genre de came que vous recherchez, oubliez ce pastiche…

Mais si vous souhaitez voir Holmes sous un autre jour, sans pour autant être aux antipodes de son personnage originel, si vous voulez découvrir un nouveau postulat qui est novateur (en tout cas, je ne l’ai jamais lu) et suivre une enquête tranquillement, ce roman est fait pour vous, même si je l’ai trouvé en deçà de son précédent « Mon ami Sherlock Holmes ».

Malgré tout, pas de regrets de l’avoir acheté et lu car il en valait la peine pour des tas de petites choses.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) et Le Mois anglais saison 7 chez Lou et Cryssilda (juin 2018).

Les dossiers Cthulhu – Sherlock Holmes et les ombres de Shadwell : James Lovegrove

Titre : Les dossiers Cthulhu – Sherlock Holmes et les ombres de Shadwell

Auteur : James Lovegrove
Édition : Bragelonne (14/02/2018)
Édition Originale : The Cthulhu Casebooks – Sherlock Holmes and the Shadwell Shadows (2016)
Traducteur : Arnaud Demaegd

Résumé :
Automne 1880. Le Dr John Watson rentre d’Afghanistan. Blessé et prêt à tout pour oublier son passé, Watson voit sa vie changer lorsqu’il rencontre Sherlock Holmes.

Le détective enquête sur une série de décès survenus dans le quartier londonien de Shadwell.

Des victimes qui semblent mortes d’avoir été affamées pendant des semaines ont été retrouvées, alors qu’elles ont été vues en bonne santé à peine quelques jours plus tôt…

Holmes établit un lien entre les morts et un sinistre baron de la drogue qui cherche à étendre son empire criminel. Cependant, Watson et lui sont bientôt obligés d’admettre que des forces sont à l’œuvre dont la puissance dépasse l’imagination.

Des forces que l’on peut invoquer, à condition d’être assez audacieux ou assez fou…

Critique :
Qu’as-tu lu ? Le Chtulhu ? Le cul qu’à lu ? Non, le Cul-Tu-Lu ! Et Sherlock Holmes…

En fait, on aura plus de Holmes que de Cthulhu car ce dernier sera cité mais jamais présenté à nos yeux avides ou révulsés.

Prendre le canon, en faire des confettis et le réécrire est un exercice qui peut se révéler casse-gueule s’il n’est pas bien réalisé.

Si à cette opération périlleuse vous ajoutez une confrontation de Holmes avec le fantastique, vous risquez de vous retrouver sur une planche savonnée et inclinée au-dessus d’une mer infestée de requins à jeun !

L’auteur doit aimer vivre dangereusement ou avoir eu envie d’assouvir ses fantasmes littéraires les plus fous. Beaucoup ont essayés et tous n’y sont pas arrivés.

Verdict de l’autopsie ? Ça aurait pu casser, ça a passé, mais à un certain moment, j’ai eu l’impression tout de même qu’on avait sorti les forceps ou la vêleuse car le truc était quand même gros à passer.

On se serait bien passé de la cantinière de Watson, du manuscrit qu’il n’a jamais osé écrire et qu’il rédige une fois qu’il est âgé, sur la fin de sa vie, pour confier, tenez-vous bien, à Lovecraft, l’auteur américain à qui il va demander de les enfermer dans un coffre et de jeter la clé car Watson veut exorciser littéralement ce qu’il a vécu au début de sa collaboration avec Holmes. On lui dirait bien de l’écrire et de le brûler ensuite !

Je ne m’attends pas que ces récits soient publiés. Au contraire, il est impératif qu’ils ne voient jamais le jour. J’ai l’intention de les confier aux soins d’un auteur américain du nom de Lovecraft. […] Lovecraft saura quoi faire de ces livres, à savoir les enfermer dans un coffre-fort dont il jettera la clé. Il n’est même pas utile qu’il les lise. Je veux simplement les extirper de moi, pour ainsi dire ; comme un chirurgien procède à l’ablation d’un organe malade. Avant de mourir, je souhaite me débarrasser de leur poids cumulé, de la gangrène que constitue leur présence dans mon âme. Ceci est donc une sorte d’exorcisme littéraire.

Anybref… Une fois passé cette intro qui m’a fait froncer les sourcils, j’ai entamé le récit réécrit de la rencontre Holmes/Watson et de ce côté là, je n’ai rien à redire, l’auteur a maitrisé ses personnages et la nouvelle version est tout à fait dans la ligne de ce qui va se dérouler ensuite.

Comme je le disais, l’exercice de la confrontation de Holmes et du fantastique est périlleuse, foire souvent, réussi rarement, surtout si le fantastique se révèle être du véritable surnaturel et pas de faux, comme dans le Chien des Baskerville, par exemple.

Une partie de l’enquête est bien contée, réaliste pour Holmes, avec un Watson aux avants-postes et pas en train de jouer les remplaçant sur le banc de touche ou le benêt de service.

On a du suspense, des morts mystérieuses, un méchant avec de l’envergure et on aurait pu continuer sur ce terrain là et puis, le surnaturel est entré en jeu et j’ai trouvé que l’auteur n’amenait pas la rencontre entre Holmes et le côté éthéré de la meilleure manière. Ça manquait de réalisme, c’est arrivé bien trop vite et de manière totalement inattendue.

Pourtant, pour le reste, le côté fantastique avec ses créatures sorties de je ne sais où passe assez bien et la créature qui m’a fait soupirer était une réelle, en la personne d’un certain professeur. Il allait bien dans le rôle et pour l’explication finale, mais j’aurais préféré un autre méchant que l’habituel canonique.

Au final, malgré ces bémols, j’ai tout de même trouvé le roman bien fichu et la sauce a pris entre Holmes et les créatures qui avaient tout des envahisseurs reptiliens de la série V ou de la créature version fog londonien tout noir.

Pas de coup de cœur mais le roman n’est pas à balancer dans le talus car il avait ses points forts et à souffert à cause de cette manie qu’on les auteurs de prendre la malle en fer blanc ou la cantinière de Watson ou de nous faire le coup du récit jamais raconté et qui tombe dans les mains d’une personne qui en hérite.

Minime, je sais mais l’auteur aurait pu trouver autre chose que Watson l’écrivant pour l’envoyer à un auteur qui devra l’enfermer… Ce n’est pas vraiment plausible si on désire réellement que ce récit ne soit jamais publié.

Mais là où le bât a blessé vraiment, c’est lorsque Holmes est mis devant ce qui règne dans l’obscurité et dans l’univers. Ça manquait un peu de réalisme dans la manière dont c’est amené.

Pour le reste, j’ai apprécié l’aventure, le mystère, le fantastique, les monstres des profondeurs, les incursions dans les bas-fonds londoniens, le suspense était bien dosé, les personnages réalistes par rapport au récit et assez fidèles canoniquement parlant, quant au final, il était enlevé et bourré d’adrénaline.

Si l’auteur publie les deux autres récits et qu’ils sont traduit, je serai au poste afin de voir les évolutions (ou pas) de nos deux héros qui devraient de nouveau se retrouver confrontés aux créatures divines et comment tout cela va être amené.

Un roman à déconseiller aux esprits cartésiens, aux allergiques au fantastique, aux adeptes du canon holmésiens pur et dur.

Pour ceux qui sont ouverts au fantastique et veulent voir Holmes dans une enquête inhabituelle, le roman pourrait leur procurer du plaisir. de mon côté, je ne regrette pas de l’avoir découvert.

Pour la cotation, un 2,5 aurait été vache, un 3 un peu trop large… Comptons un 2,75 pour la possibilité d’amélioration et en encouragement pour avoir osé réécrire le canon et confronter Holmes aux bestioles qui auraient eu plus leur place chez Lovecraft que chez Doyle (même dans ses mondes perdus). 

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) et Le Mois anglais saison 7 chez Lou et Cryssilda (juin 2018).

 

Sherlock Holmes revient : André-Paul Duchâteau

Titre : Sherlock Holmes revient

Auteur : André-Paul Duchâteau
Édition : Claude Lefrancq (01/01/1992)

Résumé :
La belle Janet Fields,comédienne de son état, a reçu un message lui annonçant qu’elle sera assassinée en cours de représentation.

Mais Sherlock Holmes aime trop l’art pour permettre un tel sacrilège… Raffles lance un défi ‘à Holmes : il commettra un forfait légitime et le grand détective ne pourra l’en empêcher ni le démasquer…

Avant de revoir la belle Janet Fields dans un rôle de composition fort différent, le Dr Watson nous amènera chez un écrivain aux têtes multiples…

Critique :
André-Paul Duchâteau est le scénariste de Ric Hochet, une bande dessinée que j’adore, du moins, dans les 19 premiers titres.

Ce scénariste s’est aussi attaqué à Sherlock Holmes et je n’ai pas vraiment apprécié la saga qu’il avait publiée dans les années nonante (80+10) aux éditions Lefranq, dans leur collection Bdétectives.

Ce petit roman regroupant 4 nouvelles écrites par Duchâteau, je l’avais acheté en 1996, lors de sa sortie et après 22 ans, je n’avais plus aucun souvenir de ce que j’avais éprouvé comme sentiments de lecture à l’époque.

Le Mois Anglais de 2018 était donc une bonne occasion pour ressortir de mes étagères ces nouvelles de mon détective préféré, me permettant ainsi d’augmenter les chroniques apocryphes sur Sherlock Holmes.

Vu mes précédentes déconvenues, c’est avec beaucoup de circonspection que j’ai entamé ma lecture.

Verdict docteur ? Faudra pas le piquer ! Il est tout ce qu’il y a de plus correct et Holmes s’épanouit toujours mieux dans le format des nouvelles que dans celui des romans de longues haleine.

Je soulèverai tout de même un point qui me hérisse les poils (avant épilation) : le docteur Watson qui appelle Holmes par son prénom ! Crémildiou, quelle hérésie !

 

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) et Le Mois anglais saison 7 chez Lou et Cryssilda (juin 2018).