Titre : Sherlock Holmes – Compléments d’enquête
Auteur : Jean Alessandrini
Édition : Andersen (26/03/2021)
Résumé :
Avril 1891. Traqué par son ennemi juré, le sinistre professeur Moriarty, Sherlock Holmes gagne Strasbourg. Alors qu’il dîne avec le Dr Watson au pied de la cathédrale, on l’informe d’une étrange histoire de meurtre, qui va challenger sa légendaire sagacité…
Trois ans plus tard, il se rend à Paris pour recevoir la Légion d’honneur des mains du président de la République. Mais les autorités le conduisent assez vite au Muséum d’histoire naturelle, théâtre d’un véritable carnage. Voilà Sherlock embarqué dans la plus monstrueuse affaire de sa longue carrière…
Une carrière intemporelle : en 2045, à Londres, son descendant direct a repris le flambeau et semble avoir hérité du même cerveau en ébullition. Un cerveau qui sera mis à rude épreuve dans ce cybermonde effrayant où la criminalité a changé de visage…
Trois énigmes policières, trois nouvelles captivantes qui ressuscitent la lettre et l’esprit de Conan Doyle, et subliment son univers.
Critique :
Sherlock Holmes, je le préfère servi en nouvelles, sans élément fantastique (ou alors, tout doit s’expliquer sans avoir recours au fantastique).
Les deux premières nouvelles sont agréables à lire, les personnages ressemblant assez fort aux canoniques.
L’écriture de l’auteur n’est pas simpliste et dans la narration, on sent qu’il a travaillé ses phrases afin de leur donner un petit air de texte de l’époque victorienne.
La première se déroule à Strasbourg, durant la fuite de Holmes de Londres, pendant que Scotland Yard arrête la bande à Moriarty. Si la mort semble banale (poignardé par derrière), la méthode utilisée l’était beaucoup moins. Réalisable ou pas ? Je ne sais pas, mais en tout cas, c’était bien trouvé.
La seconde se déroule à Paris, lorsque Holmes doit recevoir la Légion d’Honneur. Un carnage horrible a eu lieu au Muséum d’histoire naturelle : 4 morts, violentes et des cadavres bien mal en point.
Là aussi, on sort de l’ordinaire, avec le coupable (qui est plausible) et avec les explications finales de Holmes, qui a résolu un autre mystère, sans rien dire à personne. Hormis à Watson et à nous…
La troisième se déroule dans le futur, avec les descendants de Holmes et Watson. L’univers est différent et le Holmes de 2045 utilise un ordinateur compilant les esprits de ses ancêtres pour résoudre l’affaire du vol au musée. Heu, c’est tricher, ça, jeune Holmes du futur ! Pas de déduction, juste une demande à un super Google…
Par contre, le final était drôle, c’est ce qui sauve cette dernière nouvelle.
Malgré le fait que j’ai moins aimé la dernière nouvelle, les deux premières étaient agréables à lire, intéressantes, bien faites et sortaient de l’ordinaire.
Un chouette petit recueil de nouvelles, une bonne pioche.
PS : par contre, faute grave dans le fait que l’auteur place une phrase à la limite de l’hérésie dans la bouche de Sherlock Holmes : « Tout cela était élémentaire, mon cher Watson ».
D’accord, elle est subtilement différente de cette horreur que l’on fait dire à Holmes dans les films « Élémentaire, mon cher Watson » qui n’est pas canonique du tout. Là où le bât blesse, c’est que notre narrateur Watson ajoute que « Cette phrase était une des expressions favorites de Holmes, et j’avoue que, pour l’avoir autant de fois entendue, je n’y prêtais plus guère attention. Or, cette fois, Dieu sait pourquoi, elle me frappa […] ».
Pitié, non !
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°68].