Titre : Nos corps étrangers
Auteur : Carine Joaquim
Édition : Manufacture de livres (07/01/2021)
Résumé :
Quand Élisabeth et Stéphane déménagent loin de l’agitation parisienne avec leur fille Maëva, ils sont convaincus de prendre un nouveau départ.
Une grande maison qui leur permettra de repartir sur de bonnes bases : sauver leur couple, réaliser enfin de vieux rêves, retrouver le bonheur et l’insouciance. Mais est-ce si simple de recréer des liens qui n’existent plus, d’oublier les trahisons ?
Et si c’était en dehors de cette famille, auprès d’autres, que chacun devait retrouver une raison de vivre ?
Dans son premier roman, Carine Joaquim décrypte les mécaniques des esprits et des corps, les passions naissantes comme les relations détruites, les incompréhensions et les espoirs secrets qui embrasent ces vies.
Critique :
Une fois de plus, je m’en vais à contre-sens des avis majoritaires. Heureusement, je ne suis pas la seule à aller dans le mauvais sens, celui des lecteurs/trices qui n’ont pas apprécié leur lecture.
La faute à quoi ? La faute à qui ? Sans doute à l’abondance de thèmes présents dans ce récit : l’anorexie, l’adultère, l’adolescence, les migrants, le handicap, le harcèlement scolaire, le cyber harcèlement, les transports en commun qui n’avancent pas, l’intolérance,….
À un moment donné, il faut trancher et ne pas tenter d’insérer tous ces sujets dans un roman de 288 pages. L’abondance de sujet nuit à ce court récit puisque chacune est effleurée, sans aller au fond des choses ou, du moins, un peu plus profondément.
Cela donne l’impression d’un fourre-tout où l’on aurait tenté de caser un peu tous les sujets du moment.
Aucun personnage n’a réussi à me toucher, si ce n’est Maxence, le jeune handicapé victime des moqueries des autres, dont celles de Maëva et Ritchie. Tiens, même le passé de Ritchie m’a laissée de marbre tant la manière de le raconter était froide, plate, là où d’autres auteurs m’avaient mis le cœur en vrac avec moins de mots.
Un article sur le sujet des migrants dans Le 1 m’avait bouleversé, ce ne fut pas le cas avec le récit de l’auteure.
J’ai lu ce roman l’esprit ailleurs, soupirant devant le scénario convenu, qui se déroulait comme je le pensais, sur un ton assez froid, distant. Les personnages ne m’ont pas fait vibrer, m’ont semblé manquer de profondeur, être là par hasard…
Et puis, le final a achevé de m’achever… Il est violent et horrible. Il surgit d’un coup (même si je me doutais que… no spolier) et s’est terminé aussi vite, en quelques lignes explicatives. Trop de glauque tue le glauque.
Anybref, il y aurait eu moyen, avec moins d’ingrédients, de faire un très bon récit sociétal. Sans aller dans l’originalité folle, on aurait pu se diriger vers une montée en puissance du récit, des émotions, de la psychologie…
Mais bon, moi je ne suis que lectrice, pas auteure. La critique est facile, écrire un roman l’est beaucoup moins.
Heureusement pour l’auteure, la majorité des critiques sont bonnes. Son roman et moi n’étions pas fait pour vibrer ensemble. Ça me désole toujours, surtout quand on l’a sélectionné et qu’on en attendait beaucoup.
Au suivant, comme le disait si bien le Grand Jacques…